De retour de jet ski, Emmanuel Macron vient de s’exprimer sur ce qui nous attend Ă la rentrĂ©e. Toute la rhĂ©torique du Great Reset de Klaus Schwab est lĂ .
Pour une fois, Macron ne semble plus du tout optimiste, ce qui n’est pas bon signe. Les couleuvres qu’il veut nous faire avaler sont sans aucun doute Ă la hauteur de sa gravitĂ©. Mais oĂč est donc passĂ© l’Emmanuel Macron du « penser printemps » ?
L’Ă©volution en cours est en effet une formidable opportunitĂ© pour saisir au vol plein de chantiers dont on sait pertinemment qu’ils auraient un impact positif pour l’essentiel de la population.
« La fin de l’abondance des liquiditĂ©s sans coĂ»t »
Mais de quoi parle-t-il au juste ? Que je sache, je n’ai pas reçu de la monnaie tombĂ©e du ciel sur mon compte en banque !
En quelques mots, voici ce Ă quoi il fait rĂ©fĂ©rence. VoilĂ une quinzaine d’annĂ©es que les taux d’intĂ©rĂȘts bancaires n’ont cessĂ© de baisser, pour atteindre des taux nĂ©gatifs. En clair, lorsque la France emprunte de l’argent, elle doit parfois rembourser moins que ce qu’elle a empruntĂ© ! De plus, depuis une dizaine d’annĂ©es, la Banque Centrale EuropĂ©enne inonde le systĂšme financier et les marchĂ©s de monnaie toute fraĂźche qu’elle crĂ©e Ă partir de rien. Tout cela, cela n’impacte directement ni vous ni moi. Indirectement, en revanche, cela a de nombreuses rĂ©percussions, dont la hausse des prix de l’immobilier – mais ce n’est pas le sujet de cet article.
Justement, les taux remontent fortement et la crĂ©ation monĂ©taire s’arrĂȘte ou ralentit. D’oĂč sa phrase, qui peut se rĂ©sumer Ă : « la fin de l’abondance d’argent magique ». Une fin dont se rĂ©jouissait d’ailleurs il y a peu Bruno Le Maire, qui ne semblait pas avoir compris ce que cela impliquait Ă moyen et long terme pour la France, vouĂ©e Ă crouler sous la dette.
La fin de l’argent magique implique que la France ne pourra de toute façon jamais rembourser sa dette – elle ne le pouvait dĂ©jĂ pas avec les politiques extrĂȘmement complaisantes de la BCE, mais cette fois les carottes sont cuites ! Il va donc falloir prendre le taureau par les cornes et trouver des solutions.
La plus simple et qui ne coĂ»te rien est dĂ©jĂ de se rĂ©approprier le pouvoir rĂ©galien de crĂ©ation monĂ©taire, ce qui nous Ă©viterait de donner des dizaines de milliards d’euros d’intĂ©rĂȘts au systĂšme bancaire chaque annĂ©e.
Bien sûr, il va falloir trouver des milliards pour renflouer les caisses. Or, il y en a à foison :
- en jugulant l’Ă©vasion fiscale, c’est pas moins de 100 milliards d’euros par an de recettes que nous pourrions trouver, et encore ce n’est qu’en tapant dans l’optimisation fiscale, on pourrait parfaitement envisager d’augmenter les taxes et de rĂ©tablir l’ISF, par exemple, puisque l’Ătat est en difficultĂ©, il n’y a pas de raison que les plus riches ne contribuent pas,
- en arrĂȘtant les politiques de l’autruche, nous pourrions rĂ©cupĂ©rer plus de 400 milliards d’euros d’impayĂ©s de la part des secteurs de la grande distribution,
- comme dit plus haut, le systĂšme bancaire, financier et en particulier les bourses ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de beaucoup d’argent magique ces derniĂšres annĂ©es, il y a donc Ă©normĂ©ment de monnaie en circulation, qui pourrait ĂȘtre captĂ© aisĂ©ment avec par exemple une micro-taxe sur les transactions financiĂšres, oĂč mĂȘme une taxe Ă 0,1 % (oui oui, un pour mille) permettrait de collecter des centaines de milliards d’euros tout en limitant la spĂ©culation,
- cette annĂ©e, les rentiers ont perçu plus de 44 milliards d’euros en France, tout cela sans rien faire ni produire, seulement en plaçant du capital, qui on le rappelle a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’argent magique depuis plus de 10 ans, pas Ă©tonnant que les bourses se portent Ă merveille pendant que l’Ă©conomie rĂ©elle souffre comme jamais depuis des dĂ©cennies.
De l’argent, il y en a Ă foison. Et ce n’est pas M. et Mme Michu qui vont rapporter des centaines de milliards nĂ©cessairesâŠ
« ⊠les produits, technologies qui nous semblaient perpétuellement disponibles », ne le sont plus
C’est une excellente nouvelle. Cela fait prendre conscience que notre modĂšle Ă©conomique, basĂ© sur une infinitĂ© de ressources, mĂ©rite d’ĂȘtre revisitĂ©. Cela permettrait peut-ĂȘtre de ne plus courir directement dans le mur Ă l’avenir.
Par ailleurs, cela peut Ă©galement amener des rĂ©flexions qui permettrait enfin Ă l’Ătat de lutter de maniĂšre sĂ©rieuse contre l’obsolescence programmĂ©e.
« la rareté de tel ou tel matériau »
LĂ encore, c’est une excellente nouvelle. Cela ne peut conduire qu’Ă favoriser le recyclage, la rĂ©utilisation plutĂŽt que de jeter, ce qui veut dire que les gens auront moins souvent Ă racheter encore et encore le mĂȘme produit qui tombe en panne. Personnellement, je trouve tout cela extrĂȘmement positif ! Pour peu, bien Ă©videmment, que le Gouvernement prenne les dispositions Ă©videntes qui s’imposent.
« la fin de l’abondance de l’eau »
Pour commencer, l’annĂ©e 2022 est exceptionnelle en terme de pluviomĂ©trie. Comme l’indique le site de MĂ©tĂ©o France, c’est l’annĂ©e la plus sĂšche depuis 1959 :
On pourrait se faire vraiment beaucoup de soucis s’il y avait une tendance sur le long terme Ă avoir moins de pluie, mais ce graphique ne montre rien de tel. C’est juste une annĂ©e totalement exceptionnelle en terme de sĂ©cheresse. Bien sĂ»r, il y a beaucoup d’autres facteurs qui peuvent poser problĂšme, dont l’augmentation des tempĂ©ratures, mais en terme d’eau, rien ne permet de dire que cela va empirer d’annĂ©e en annĂ©e. Ă ce stade, c’est totalement conjoncturel et exceptionnel.
Ensuite, c’est malgrĂ© tout encore une bonne nouvelle, car il va peut-ĂȘtre ĂȘtre temps de taper sur ces industriels qui se gavent sur la financiarisation de l’eau, et qui privent nos sols d’une partie de l’eau qui devrait s’y Ă©couler en pompant les nappes phrĂ©atiques comme des grands malades, et donc dĂ©truisent l’environnement tout en mettant en danger les populations locales.
L’autre excellente nouvelle, c’est que la gestion de l’eau ne peut que mettre en Ă©vidence un phĂ©nomĂšne connexe : rĂ©habiliter les sols en choisissant des solutions permacoles au lieu de dĂ©verser des pesticides Ă tout va ce qui dĂ©truit les sols, la santĂ© des humains et toute la chaĂźne alimentaire, comme les abeilles. En effet, bourrer les sols de pesticides les rendent stĂ©riles et les empĂȘchent de capter l’eau. C’est trĂšs simple : s’il n’y a pas de vers de terre pour crĂ©er des galeries, le sol devient comme un roc sur lequel l’eau s’Ă©coule au lieu de s’y infiltrer. Cela a de nombreux effets pervers :
- les nappes phréatiques ne se remplissent plus, et ce malgré la pluie
- le sous-sol n’est plus irriguĂ©, ce qui oblige Ă arroser les plantations en surface, or tout ce qui est en surface s’Ă©vapore plus vite, ce qui accentue encore davantage le problĂšme,
- en ruisselant, l’eau crĂ©e des inondations beaucoup plus violentes que si elle pĂ©nĂ©trait en partie dans le sol et restait sur place, ce qui explique pourquoi nous sommes de plus en plus souvent inondĂ©s.
Il y a donc une vraie rĂ©flexion autour de la gestion de l’eau sur les systĂšmes agricoles que nous mettons en place. L’agriculture de conservation, par exemple, promue par Konrad Schreiber en France, a de nombreuses rĂ©ponses sur le sujet, c’est l’occasion d’ouvrir le dĂ©bat !
« la fin des Ă©vidences [âŠ] la dĂ©mocratie, les droits de l’homme, si d’aucuns pensaient que c’Ă©tait la tĂ©lĂ©ologie* de l’ordre international »
(* ou comment utiliser un mot savant, en faisant une pause pleine de suffisance ensuite, sans comprendre le mot⊠car la « tĂ©lĂ©ologie » est la science, l’Ă©tude des finalitĂ©s, ce qui n’est vraisemblablement pas du tout ce qu’il voulait dire ici)
Alors non, je peux rassurer M. Macron. Nous ne pensons pas que la norme Ă l’Ă©chelle internationale est « la dĂ©mocratie » et « les droits de l’homme ». Bien sĂ»r, on peut penser Ă certains pays africains oĂč la « dĂ©mocratie » est bien loin des prĂ©occupations quotidiennes de la population, mais Ă©videmment viennent immĂ©diatement Ă l’esprit la CorĂ©e du Nord, la Chine ou la Russie, dont on nous rabat sans cesse les oreilles que ce sont des dictatures sanguinaires.
Mais non, cher Emmanuel, ce n’est pas du tout Ă tous ces pays auxquels je pense lorsque le mot « dĂ©mocratie » ou l’expression « droits de l’homme » sortent de ta bouche. C’est Ă la France. Ma France dĂ©chirĂ©e, les mains arrachĂ©es, les yeux crevĂ©s de ces gens qui voulaient simplement user de leur droit Ă s’opposer au monarque jupitĂ©rien, qui n’a eu qu’une seule et unique rĂ©ponse : opprimer, par tous les moyens, quitte Ă faire couler le sang. Est-ce cela, ta dĂ©mocratie ? Je pense aussi Ă ces fameuses « Ă©lections » censĂ©es garantir la soit-disant « dĂ©mocratie », et qui se jouent avec des dĂ©s pipĂ©s. Non, Ă part les naĂŻfs, personne ne croit encore ces mensonges de « dĂ©mocratie » et de « droits de l’homme ».
« la montée des régimes libéraux »
Alors, trĂšs franchement, je ne m’attendais pas Ă ce lapsus. Car s’il y a bien une montĂ©e d’un rĂ©gime libĂ©ral Ă marche forcĂ©e, si j’ose dire, c’est bien en France ! Et sous sa propre direction ! Magnifique ! Tout cela poursuivi par « le renforcement des rĂ©gimes autoritaires »⊠dont le sien fait partie.
« la fin d’une forme d’insouciance »
Ah, enfin, les politiciens vont en finir avec l’insouciance, celle de laisser mourir de faim ou de froid leurs compatriotes, par exemple. VoilĂ qui est excellent ! Enfin, ils vont rĂ©ellement prendre le taureau par les cornes et faire bouger les lignes pour prendre les dĂ©cisions qui s’imposent pour protĂ©ger le peuple, ce qui est et a toujours Ă©tĂ© leur devoir le plus impĂ©rieux. Bien sĂ»r, en « dĂ©mocratie », lĂ oĂč les « Ă©lus » Ćuvrent pour le peuple. Bien sĂ»r.
« La guerre a repris il y a six mois en Europe »
La faute Ă qui ? Qui n’a pas rĂ©ussi Ă faire respecter les accords de Minsk ? Qui a toujours soutenu le pourtant si corrompu et menteur Zelensky et sa clique depuis toutes ces annĂ©es ? Qui a totalement laissĂ© pourrir la situation au Donbas au point oĂč il devenait Ă©vident que cela exploserait un jour ou l’autre ?
Peut-ĂȘtre aussi n’Ă©tait-ce pas vraiment une excellente idĂ©e de dire Ă Poutine, quatre jour avant le dĂ©but de la guerre, « je ne sais pas oĂč ton juriste a appris le droit ». Sachant que Poutine a lui-mĂȘme fait des Ă©tudes de droit. En faisant semblant de jouer l’apaisement, notre Emmanuel national a au contraire montrĂ© qu’il n’y avait absolument aucun terrain d’entente, aucune nĂ©gociation possible. Au passage, Poutine lui a bien rappelĂ© que, pendant toutes ces annĂ©es, Macron n’a fait que brasser du vent, verbatim : « Je sais (que tu essaies de convaincre les Ukrainiens), mais ce n’est pas efficace ». Du vent. Un ventilateur gĂ©ant.
Cet homme ne sait que provoquer, il est bien possible qu’il ait d’ailleurs tellement exaspĂ©rĂ© l’ours qu’il ait prĂ©cipitĂ© les choses. Au passage, le vocabulaire russe s’est enrichi depuis quelques mois d’un nouveau verbe, « macronit’ », qui veut dire « blablater pendant des heures pour te jouer du pipeau ». TrĂšs reprĂ©sentatif.
On va me dire que, au contraire, Macron a tout fait pour Ă©viter la guerre, en tentant de maintenir le dialogue. Mais pour qu’un dialogue ait des effets positifs, il faut qu’il soit suivi d’actes. Un dialogue oĂč on tourne en rond et on pique l’adversaire sans arrĂȘt, tout en agissant Ă l’inverse de ce qu’on prĂŽne, ne mĂšne qu’Ă la frustration. Il s’est posĂ© en « nĂ©gociateur principal », et il faut se rendre Ă l’Ă©vidence, depuis qu’il l’a fait, tout s’est prĂ©cipitĂ©.
« Pour beaucoup de gĂ©nĂ©rations dans notre pays, la guerre Ă©tait une rĂ©alitĂ© qui n’existait plus sur le sol europĂ©en »
Pourtant, nous avons eu la guerre des Balkans, il n’y a pas si longtemps. C’est beaucoup plus proche de la France que l’Ukraine. Au passage, si l’on parle de l’Europe gĂ©ographique, la TchĂ©tchĂ©nie en fait partie, et a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre de deux guerres sanglantes depuis moins de 30 ans.
Mais surtout, notre prĂ©sident ment lorsqu’il dit que la guerre est revenue en Europe depuis si longtemps que des gĂ©nĂ©rations ont oubliĂ© ce que c’Ă©tait. Il devrait peut-ĂȘtre en parler Ă ces enfants nĂ©s depuis 2014 dans l’est ukrainien, qui n’ont connu que ça pendant toute leur vie : les bombardements, la dĂ©solation, l’abri sous-terrain qui est leur seule maison. Mais c’est loin, et tout le monde s’en fout. Depuis que la Russie est entrĂ©e officiellement dans la danse, bien sĂ»r cela donne une dimension nouvelle au conflit. Mais avant l’intervention russe, la guerre dans le Donbas avait dĂ©jĂ fait 13.000 morts. 13.000 morts tus dans tous les mĂ©dias, comme s’ils n’avaient jamais existĂ©. Comme s’il n’y avait jamais eu de guerre lĂ -bas avant le 24 fĂ©vrier 2022.
Pour revenir Ă la France, nous avons Ă©galement la guĂ©rilla dans certains coins de notre pays, qui n’est pas une guerre Ă coups de chars, mais qui crĂ©e une insĂ©curitĂ© latente pour beaucoup de Français. Et 2005, oĂč des policiers se sont fait tirer dessus Ă balles rĂ©elles, suivi de couvre-feux et Ă©tat d’urgence, n’est pas si lointain non plus, et encore dans les mĂ©moires de tous.
Quant aux attentats, que ce soit Ă Nice en 2016 ou au Bataclan en 2015, mĂȘme s’ils ne laissent pas des traces aussi persistantes dans les esprits qu’une guerre, c’est un traumatisme psychologique pour une grande partie de la population, en particulier avec tout le battage mĂ©diatique qui accompagne ce genre d’Ă©vĂ©nements. Et bien sĂ»r, l’Ă©tat d’urgence, reconduit d’annĂ©e en annĂ©e sous divers prĂ©textes, est tout sauf le symptĂŽme d’un pays paisible et harmonieux.
Alors, la guerre pour un EuropĂ©en, c’est autre chose que pĂ©pĂ© qui raconte ses aventures dans le maquis en 1944. Et au final, la guerre en Ukraine ne nous touche physiquement pas plus qu’une bombe au Yemen, un missile en Palestine ou en IsraĂ«l, ou qu’une incursion de Boko Haram faisant 100 morts au Nigeria. C’est loin. Ă des milliers de kilomĂštres. Comme dirait l’autre, ça nous en touche une sans faire bouger l’autre. La guerre en Ukraine nous touche mĂȘme moins qu’un vol Ă main armĂ©e dans l’Ă©picerie au coin de la rue – ou l’incursion de cambrioleurs dans son logement, il y a plusieurs centaines de milliers de cambriolages en France chaque annĂ©e !
L’insouciance, elle n’est pas vraiment lĂ , Manu.
« La crise climatique »
Ah, oui, il ne fallait pas l’oublier, celle-la. Nous allons donc enfin appeler les industriels Ă arrĂȘter leurs pollutions, puisque ce sont eux les plus pollueurs ? Relocaliser nos productions pour Ă©viter d’avoir recours Ă des monstres marins qui polluent plus que toutes nos voitures rĂ©unies ? Taxer enfin le kĂ©rozĂšne, responsable de beaucoup plus de pollution que le vĂ©lomoteur de papy ?
« Face à cela, je pense que nous avons quelques devoirs »
Ses devoirs, il les conçoit pour « rĂ©duire l’anxiĂ©tĂ© » de ses compatriotes. Mais Capitaine, on n’en veut plus de ton vent ! On veut des actes, il y a plein de solutions, que certains mettent d’ailleurs courageusement en Ćuvre de leur cĂŽtĂ© sans t’attendre. Mais pour que ces solutions aient un rĂ©el impact, il faut une impulsion forte qui touche le plus grand nombre.
Pour cela, il faudrait dĂ©jĂ rĂ©soudre la plus grosse cause de pollution et de destruction : la crĂ©ation monĂ©taire par les banques privĂ©es. Car comme cette crĂ©ation monĂ©taire s’accompagne d’une exigence de rentabilitĂ© qui met en concurrence tous les acteurs de l’Ă©conomie, c’est Ă cause d’elle que :
- la guerre est financĂ©e sans compter, car on ne peut se permettre d’ĂȘtre en retard par rapport Ă l’ennemi, et c’est l’Ătat qui rĂ©gale donc aucune limite ne saurait le brider,
- le pillage des ressources accĂ©lĂšre, car il n’y a rien de plus lucratif que de creuser le sol et y extraire or, diamant, palladium, ⊠et eau !
- tout ce qui saccage l’environnement est privilĂ©giĂ©, au dĂ©triment de tout ce qui pourrait le prĂ©server, car il est beaucoup plus rentable de jeter des dĂ©chets toxiques dans la riviĂšre d’Ă cĂŽtĂ© que de les traiter pour s’en dĂ©barrasser de maniĂšre propre,
- nous dĂ©truisons nos sols, car il vaut mieux rendre les paysans dĂ©pendants d’engrais, de semences infertiles, et de pesticides, pour les traire comme des vaches Ă lait, plutĂŽt que de les laisser se dĂ©brouiller avec MĂšre Nature, qui elle ne rapporte pas grand-chose lorsqu’elle fait pousser toute seule l’abondance.
Et Ă l’inverse, c’est cette mĂȘme crĂ©ation monĂ©taire assortie de rendements qui bride tout ce qui pourrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour les 99,999 % de la population humaine :
- l’Ă©ducation, et je parle bien d’un systĂšme Ă©ducatif oĂč l’on apprend Ă penser et raisonner par soi-mĂȘme, en remettant tout en question sans avoir peur des vĂ©ritĂ©s qui fĂąchent, car il ne faudrait tout de mĂȘme pas que Monsieur Tout-Le-Monde comprenne comment fonctionne le systĂšme, il y aurait une rĂ©volution immĂ©diatement !
- la santĂ©, devenue comme tout le reste un outil Ă traire les vaches Ă lait et oĂč la maladie qu’il faut traiter est bien plus lucrative que la santĂ©, surtout si elle est chronique !
- la nourriture, car un corps rempli de sucre, de pesticides, de micro-plastiques et autres colorants et conservateurs cancĂ©rigĂšnes est beaucoup plus susceptible de tomber dans la case « malade » – voir point prĂ©cĂ©dent -, et il est beaucoup plus facile de rendre accro au sucre et autres aspartame qu’au brocolis,
- tout service public, Ă l’instar des autoroutes, ou bien plus rĂ©cemment d’EDF, doit ĂȘtre dĂ©mantelĂ© sur l’autel de la libĂ©ralisation lorsqu’il fonctionne bien pour ĂȘtre trait, et ĂȘtre ensuite renationalisĂ© pour le renflouer avec l’argent du contribuable lorsqu’on l’a bien sucĂ© jusqu’Ă la moelle,
- les « vieux », dont il faut extraire le plus de jus possible avant de les laisser mourir.
Oui, la cause profonde de tous ces problĂšmes, c’est la crĂ©ation monĂ©taire par les banques privĂ©es, qui choisissent de financer ce qui est le plus rentable pour elles. Sans compter, Ă©videmment, le fait que les intĂ©rĂȘts qui doivent ĂȘtre rembourser en plus du crĂ©dit sont Ă l’origine du besoin de « croissance », le Graal de tout Ă©conomiste.
Alors, cher Emmanuel, toi qui sembles prendre Ă cĆur le bien-ĂȘtre de tes compatriotes, tu sais ce qui te reste Ă faire !
En rĂ©alitĂ©âŠ
Mais non, en rĂ©alitĂ©, tout cela ne provient que de l’imagination dĂ©bridĂ©e d’un Ă©crivain en mal de justice.
Ce qui nous sera proposé sera tout autre :
- serrez-vous la ceinture sans broncher, bande de fainéants,
- quant aux boomers qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© des trente glorieuses, on va leur diminuer leur pension, ils l’ont bien mĂ©ritĂ© !
- l’inflation, prenez-lĂ dans les dents avec sagesse, ne venez pas me demander si la Banque Centrale EuropĂ©enne y est pour quelque chose avec ses politiques de crĂ©ation monĂ©taire dĂ©bridĂ©es : c’est la faute Ă Poutine de toute façon, ce dictateur sanguinaire !
- chauffez-vous moins, et Ă©teignez votre wifi, bande de sales gamins gaspilleurs,
- arrĂȘtez de partir en vacances, vous ferez des Ă©conomies et en plus vous polluerez moins – certains ne t’ont pas attendu pour trouver l’astuce, hein !
- il serait temps d’arrĂȘter d’acheter le nouvel iphone avec l’aide de l’Ătat pour les fournitures scolaires de vos enfants, bande d’irresponsables,
- de toute façon vous n’ĂȘtes pas capables de gĂ©rer votre argent, nous allons donc saisir tout ce qui dĂ©passe sur vos comptes en banque, et on va mettre en place un revenu universel pour que vous fermiez votre grand clapet et que vous soyez Ă jamais dĂ©pendants de l’Ătat, sales Gaulois ; le premier qui l’ouvre je lui coupe le robinet monĂ©taire, hop !
- vous avez une coupure d’Ă©lectricitĂ©, c’est la faute Ă Poutine ! Pensez quand mĂȘme aux Ukrainiens qui vivent sous les bombes (russes bien sĂ»r, les Ukrainiens n’envoient que des glaces au chocolat), et si vous avez trop froid vous savez ce que c’est une couverture bande d’ignares ?
- vous allez changer de voiture, la vĂŽtre est un danger public pour l’environnement, pour la planĂšte, pensez Ă vos enfants, on doit vous interdire de rouler avec, pollueurs, terroristes du climat ! Ă la place, prenez une Ă©lectrique, mĂȘme si on n’arrive ni Ă les produire assez vite, ni Ă fournir les bornes de recharge sans compter qu’on n’a plus assez de courant de toute façon⊠au pire achetez un vĂ©lo, vous rendrez service Ă tout le monde ! Et pas un vĂ©lo Ă©lectrique, hein ! PĂ©dalez, bande de flemmards ! Vous pensez un peu aux pauvres enfants qui extraient le cobalt pour les batteries, hein, vous y pensez aux enfants ? Bon, moi je vais retourner dans mon avion avec la clim, y fait trop chaud. Et non, les clims on va les taxer un max car c’est dangereux pour l’environnement !
- de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, moins vous possĂ©dez, plus vous serez heureux alors on va tout vous saisir car il faut bien renflouer les caisses de l’Ătat avec cette dette colossale dont vous avez bĂ©nĂ©ficiĂ© pendant toutes ces dĂ©cennies, bande de profiteurs, hop plus de maison, patrimoine, sauf pour les copains, bien sĂ»r, qui continueront de toucher leurs milliards en dividendes.
Dans l’absolu, la plupart des courants philosophiques font l’Ă©loge de la sobriĂ©tĂ© heureuse, et il est tout-Ă -fait bĂ©nĂ©fique que chacun d’entre-nous apprenne Ă se contenter de moins. Mais dans ce cas, il faudrait en faire une prioritĂ© nationale et l’appliquer Ă tous. Car nous allons clairement avoir besoin de monnaie pour faire la transition Ă©cologique et la rĂ©industrialisation de la France.
Mais tout ce que savent faire les politiques, c’est culpabiliser la population. Les uns doivent se serrer la ceinture pendant que les autres vont faire du golf en jet privĂ©. Ou bien s’offrent de la vaisselle digne de Marie-Antoinette.
Attention, Emmanuel. Lorsque les efforts Ă©normes des uns sont totalement annihilĂ©s par les extravagances des autres, les tĂȘtes tombent.