Le Great Reset En Marche (attachez vos ceintures, ça va secouer)

De retour de jet ski, Emmanuel Macron vient de s’exprimer sur ce qui nous attend à la rentrée. Toute la rhétorique du Great Reset de Klaus Schwab est là.

Pour une fois, Macron ne semble plus du tout optimiste, ce qui n’est pas bon signe. Les couleuvres qu’il veut nous faire avaler sont sans aucun doute à la hauteur de sa gravité. Mais où est donc passé l’Emmanuel Macron du « penser printemps » ?

L’évolution en cours est en effet une formidable opportunité pour saisir au vol plein de chantiers dont on sait pertinemment qu’ils auraient un impact positif pour l’essentiel de la population.

« La fin de l’abondance des liquidités sans coût »

Mais de quoi parle-t-il au juste ? Que je sache, je n’ai pas reçu de la monnaie tombée du ciel sur mon compte en banque !

En quelques mots, voici ce à quoi il fait référence. Voilà une quinzaine d’années que les taux d’intérêts bancaires n’ont cessé de baisser, pour atteindre des taux négatifs. En clair, lorsque la France emprunte de l’argent, elle doit parfois rembourser moins que ce qu’elle a emprunté ! De plus, depuis une dizaine d’années, la Banque Centrale Européenne inonde le système financier et les marchés de monnaie toute fraîche qu’elle crée à partir de rien. Tout cela, cela n’impacte directement ni vous ni moi. Indirectement, en revanche, cela a de nombreuses répercussions, dont la hausse des prix de l’immobilier – mais ce n’est pas le sujet de cet article.

Justement, les taux remontent fortement et la création monétaire s’arrête ou ralentit. D’où sa phrase, qui peut se résumer à : « la fin de l’abondance d’argent magique ». Une fin dont se réjouissait d’ailleurs il y a peu Bruno Le Maire, qui ne semblait pas avoir compris ce que cela impliquait à moyen et long terme pour la France, vouée à crouler sous la dette.

La fin de l’argent magique implique que la France ne pourra de toute façon jamais rembourser sa dette – elle ne le pouvait déjà pas avec les politiques extrêmement complaisantes de la BCE, mais cette fois les carottes sont cuites ! Il va donc falloir prendre le taureau par les cornes et trouver des solutions.

La plus simple et qui ne coûte rien est déjà de se réapproprier le pouvoir régalien de création monétaire, ce qui nous éviterait de donner des dizaines de milliards d’euros d’intérêts au système bancaire chaque année.

Bien sûr, il va falloir trouver des milliards pour renflouer les caisses. Or, il y en a à foison :

  • en jugulant l’évasion fiscale, c’est pas moins de 100 milliards d’euros par an de recettes que nous pourrions trouver, et encore ce n’est qu’en tapant dans l’optimisation fiscale, on pourrait parfaitement envisager d’augmenter les taxes et de rétablir l’ISF, par exemple, puisque l’État est en difficulté, il n’y a pas de raison que les plus riches ne contribuent pas,
  • en arrêtant les politiques de l’autruche, nous pourrions récupérer plus de 400 milliards d’euros d’impayés de la part des secteurs de la grande distribution,
  • comme dit plus haut, le système bancaire, financier et en particulier les bourses ont bénéficié de beaucoup d’argent magique ces dernières années, il y a donc énormément de monnaie en circulation, qui pourrait être capté aisément avec par exemple une micro-taxe sur les transactions financières, où même une taxe à 0,1 % (oui oui, un pour mille) permettrait de collecter des centaines de milliards d’euros tout en limitant la spéculation,
  • cette année, les rentiers ont perçu plus de 44 milliards d’euros en France, tout cela sans rien faire ni produire, seulement en plaçant du capital, qui on le rappelle a bénéficié d’argent magique depuis plus de 10 ans, pas étonnant que les bourses se portent à merveille pendant que l’économie réelle souffre comme jamais depuis des décennies.

De l’argent, il y en a à foison. Et ce n’est pas M. et Mme Michu qui vont rapporter des centaines de milliards nécessaires…

« … les produits, technologies qui nous semblaient perpétuellement disponibles », ne le sont plus

C’est une excellente nouvelle. Cela fait prendre conscience que notre modèle économique, basé sur une infinité de ressources, mérite d’être revisité. Cela permettrait peut-être de ne plus courir directement dans le mur à l’avenir.

Par ailleurs, cela peut également amener des réflexions qui permettrait enfin à l’État de lutter de manière sérieuse contre l’obsolescence programmée.

« la rareté de tel ou tel matériau »

Là encore, c’est une excellente nouvelle. Cela ne peut conduire qu’à favoriser le recyclage, la réutilisation plutôt que de jeter, ce qui veut dire que les gens auront moins souvent à racheter encore et encore le même produit qui tombe en panne. Personnellement, je trouve tout cela extrêmement positif ! Pour peu, bien évidemment, que le Gouvernement prenne les dispositions évidentes qui s’imposent.

« la fin de l’abondance de l’eau »

Pour commencer, l’année 2022 est exceptionnelle en terme de pluviométrie. Comme l’indique le site de Météo France, c’est l’année la plus sèche depuis 1959 :

On pourrait se faire vraiment beaucoup de soucis s’il y avait une tendance sur le long terme à avoir moins de pluie, mais ce graphique ne montre rien de tel. C’est juste une année totalement exceptionnelle en terme de sécheresse. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres facteurs qui peuvent poser problème, dont l’augmentation des températures, mais en terme d’eau, rien ne permet de dire que cela va empirer d’année en année. À ce stade, c’est totalement conjoncturel et exceptionnel.

Ensuite, c’est malgré tout encore une bonne nouvelle, car il va peut-être être temps de taper sur ces industriels qui se gavent sur la financiarisation de l’eau, et qui privent nos sols d’une partie de l’eau qui devrait s’y écouler en pompant les nappes phréatiques comme des grands malades, et donc détruisent l’environnement tout en mettant en danger les populations locales.

L’autre excellente nouvelle, c’est que la gestion de l’eau ne peut que mettre en évidence un phénomène connexe : réhabiliter les sols en choisissant des solutions permacoles au lieu de déverser des pesticides à tout va ce qui détruit les sols, la santé des humains et toute la chaîne alimentaire, comme les abeilles. En effet, bourrer les sols de pesticides les rendent stériles et les empêchent de capter l’eau. C’est très simple : s’il n’y a pas de vers de terre pour créer des galeries, le sol devient comme un roc sur lequel l’eau s’écoule au lieu de s’y infiltrer. Cela a de nombreux effets pervers :

  • les nappes phréatiques ne se remplissent plus, et ce malgré la pluie
  • le sous-sol n’est plus irrigué, ce qui oblige à arroser les plantations en surface, or tout ce qui est en surface s’évapore plus vite, ce qui accentue encore davantage le problème,
  • en ruisselant, l’eau crée des inondations beaucoup plus violentes que si elle pénétrait en partie dans le sol et restait sur place, ce qui explique pourquoi nous sommes de plus en plus souvent inondés.

Il y a donc une vraie réflexion autour de la gestion de l’eau sur les systèmes agricoles que nous mettons en place. L’agriculture de conservation, par exemple, promue par Konrad Schreiber en France, a de nombreuses réponses sur le sujet, c’est l’occasion d’ouvrir le débat !

« la fin des évidences […] la démocratie, les droits de l’homme, si d’aucuns pensaient que c’était la téléologie* de l’ordre international »

(* ou comment utiliser un mot savant, en faisant une pause pleine de suffisance ensuite, sans comprendre le mot… car la « téléologie » est la science, l’étude des finalités, ce qui n’est vraisemblablement pas du tout ce qu’il voulait dire ici)

Alors non, je peux rassurer M. Macron. Nous ne pensons pas que la norme à l’échelle internationale est « la démocratie » et « les droits de l’homme ». Bien sûr, on peut penser à certains pays africains où la « démocratie » est bien loin des préoccupations quotidiennes de la population, mais évidemment viennent immédiatement à l’esprit la Corée du Nord, la Chine ou la Russie, dont on nous rabat sans cesse les oreilles que ce sont des dictatures sanguinaires.

Mais non, cher Emmanuel, ce n’est pas du tout à tous ces pays auxquels je pense lorsque le mot « démocratie » ou l’expression « droits de l’homme » sortent de ta bouche. C’est à la France. Ma France déchirée, les mains arrachées, les yeux crevés de ces gens qui voulaient simplement user de leur droit à s’opposer au monarque jupitérien, qui n’a eu qu’une seule et unique réponse : opprimer, par tous les moyens, quitte à faire couler le sang. Est-ce cela, ta démocratie ? Je pense aussi à ces fameuses « élections » censées garantir la soit-disant « démocratie », et qui se jouent avec des dés pipés. Non, à part les naïfs, personne ne croit encore ces mensonges de « démocratie » et de « droits de l’homme ».

« la montée des régimes libéraux »

Alors, très franchement, je ne m’attendais pas à ce lapsus. Car s’il y a bien une montée d’un régime libéral à marche forcée, si j’ose dire, c’est bien en France ! Et sous sa propre direction ! Magnifique ! Tout cela poursuivi par « le renforcement des régimes autoritaires »… dont le sien fait partie.

« la fin d’une forme d’insouciance »

Ah, enfin, les politiciens vont en finir avec l’insouciance, celle de laisser mourir de faim ou de froid leurs compatriotes, par exemple. Voilà qui est excellent ! Enfin, ils vont réellement prendre le taureau par les cornes et faire bouger les lignes pour prendre les décisions qui s’imposent pour protéger le peuple, ce qui est et a toujours été leur devoir le plus impérieux. Bien sûr, en « démocratie », là où les « élus » œuvrent pour le peuple. Bien sûr.

« La guerre a repris il y a six mois en Europe »

La faute à qui ? Qui n’a pas réussi à faire respecter les accords de Minsk ? Qui a toujours soutenu le pourtant si corrompu et menteur Zelensky et sa clique depuis toutes ces années ? Qui a totalement laissé pourrir la situation au Donbas au point où il devenait évident que cela exploserait un jour ou l’autre ?

Peut-être aussi n’était-ce pas vraiment une excellente idée de dire à Poutine, quatre jour avant le début de la guerre, « je ne sais pas où ton juriste a appris le droit ». Sachant que Poutine a lui-même fait des études de droit. En faisant semblant de jouer l’apaisement, notre Emmanuel national a au contraire montré qu’il n’y avait absolument aucun terrain d’entente, aucune négociation possible. Au passage, Poutine lui a bien rappelé que, pendant toutes ces années, Macron n’a fait que brasser du vent, verbatim : « Je sais (que tu essaies de convaincre les Ukrainiens), mais ce n’est pas efficace ». Du vent. Un ventilateur géant.

Cet homme ne sait que provoquer, il est bien possible qu’il ait d’ailleurs tellement exaspéré l’ours qu’il ait précipité les choses. Au passage, le vocabulaire russe s’est enrichi depuis quelques mois d’un nouveau verbe, « macronit’ », qui veut dire « blablater pendant des heures pour te jouer du pipeau ». Très représentatif.

On va me dire que, au contraire, Macron a tout fait pour éviter la guerre, en tentant de maintenir le dialogue. Mais pour qu’un dialogue ait des effets positifs, il faut qu’il soit suivi d’actes. Un dialogue où on tourne en rond et on pique l’adversaire sans arrêt, tout en agissant à l’inverse de ce qu’on prône, ne mène qu’à la frustration. Il s’est posé en « négociateur principal », et il faut se rendre à l’évidence, depuis qu’il l’a fait, tout s’est précipité.

« Pour beaucoup de générations dans notre pays, la guerre était une réalité qui n’existait plus sur le sol européen »

Pourtant, nous avons eu la guerre des Balkans, il n’y a pas si longtemps. C’est beaucoup plus proche de la France que l’Ukraine. Au passage, si l’on parle de l’Europe géographique, la Tchétchénie en fait partie, et a été le théâtre de deux guerres sanglantes depuis moins de 30 ans.

Mais surtout, notre président ment lorsqu’il dit que la guerre est revenue en Europe depuis si longtemps que des générations ont oublié ce que c’était. Il devrait peut-être en parler à ces enfants nés depuis 2014 dans l’est ukrainien, qui n’ont connu que ça pendant toute leur vie : les bombardements, la désolation, l’abri sous-terrain qui est leur seule maison. Mais c’est loin, et tout le monde s’en fout. Depuis que la Russie est entrée officiellement dans la danse, bien sûr cela donne une dimension nouvelle au conflit. Mais avant l’intervention russe, la guerre dans le Donbas avait déjà fait 13.000 morts. 13.000 morts tus dans tous les médias, comme s’ils n’avaient jamais existé. Comme s’il n’y avait jamais eu de guerre là-bas avant le 24 février 2022.

Pour revenir à la France, nous avons également la guérilla dans certains coins de notre pays, qui n’est pas une guerre à coups de chars, mais qui crée une insécurité latente pour beaucoup de Français. Et 2005, où des policiers se sont fait tirer dessus à balles réelles, suivi de couvre-feux et état d’urgence, n’est pas si lointain non plus, et encore dans les mémoires de tous.

Quant aux attentats, que ce soit à Nice en 2016 ou au Bataclan en 2015, même s’ils ne laissent pas des traces aussi persistantes dans les esprits qu’une guerre, c’est un traumatisme psychologique pour une grande partie de la population, en particulier avec tout le battage médiatique qui accompagne ce genre d’événements. Et bien sûr, l’état d’urgence, reconduit d’année en année sous divers prétextes, est tout sauf le symptôme d’un pays paisible et harmonieux.

Alors, la guerre pour un Européen, c’est autre chose que pépé qui raconte ses aventures dans le maquis en 1944. Et au final, la guerre en Ukraine ne nous touche physiquement pas plus qu’une bombe au Yemen, un missile en Palestine ou en Israël, ou qu’une incursion de Boko Haram faisant 100 morts au Nigeria. C’est loin. À des milliers de kilomètres. Comme dirait l’autre, ça nous en touche une sans faire bouger l’autre. La guerre en Ukraine nous touche même moins qu’un vol à main armée dans l’épicerie au coin de la rue – ou l’incursion de cambrioleurs dans son logement, il y a plusieurs centaines de milliers de cambriolages en France chaque année !

L’insouciance, elle n’est pas vraiment là, Manu.

« La crise climatique »

Ah, oui, il ne fallait pas l’oublier, celle-la. Nous allons donc enfin appeler les industriels à arrêter leurs pollutions, puisque ce sont eux les plus pollueurs ? Relocaliser nos productions pour éviter d’avoir recours à des monstres marins qui polluent plus que toutes nos voitures réunies ? Taxer enfin le kérozène, responsable de beaucoup plus de pollution que le vélomoteur de papy ?

« Face à cela, je pense que nous avons quelques devoirs »

Ses devoirs, il les conçoit pour « réduire l’anxiété » de ses compatriotes. Mais Capitaine, on n’en veut plus de ton vent ! On veut des actes, il y a plein de solutions, que certains mettent d’ailleurs courageusement en œuvre de leur côté sans t’attendre. Mais pour que ces solutions aient un réel impact, il faut une impulsion forte qui touche le plus grand nombre.

Pour cela, il faudrait déjà résoudre la plus grosse cause de pollution et de destruction : la création monétaire par les banques privées. Car comme cette création monétaire s’accompagne d’une exigence de rentabilité qui met en concurrence tous les acteurs de l’économie, c’est à cause d’elle que :

  • la guerre est financée sans compter, car on ne peut se permettre d’être en retard par rapport à l’ennemi, et c’est l’État qui régale donc aucune limite ne saurait le brider,
  • le pillage des ressources accélère, car il n’y a rien de plus lucratif que de creuser le sol et y extraire or, diamant, palladium, … et eau !
  • tout ce qui saccage l’environnement est privilégié, au détriment de tout ce qui pourrait le préserver, car il est beaucoup plus rentable de jeter des déchets toxiques dans la rivière d’à côté que de les traiter pour s’en débarrasser de manière propre,
  • nous détruisons nos sols, car il vaut mieux rendre les paysans dépendants d’engrais, de semences infertiles, et de pesticides, pour les traire comme des vaches à lait, plutôt que de les laisser se débrouiller avec Mère Nature, qui elle ne rapporte pas grand-chose lorsqu’elle fait pousser toute seule l’abondance.

Et à l’inverse, c’est cette même création monétaire assortie de rendements qui bride tout ce qui pourrait être bénéfique pour les 99,999 % de la population humaine :

  • l’éducation, et je parle bien d’un système éducatif où l’on apprend à penser et raisonner par soi-même, en remettant tout en question sans avoir peur des vérités qui fâchent, car il ne faudrait tout de même pas que Monsieur Tout-Le-Monde comprenne comment fonctionne le système, il y aurait une révolution immédiatement !
  • la santé, devenue comme tout le reste un outil à traire les vaches à lait et où la maladie qu’il faut traiter est bien plus lucrative que la santé, surtout si elle est chronique !
  • la nourriture, car un corps rempli de sucre, de pesticides, de micro-plastiques et autres colorants et conservateurs cancérigènes est beaucoup plus susceptible de tomber dans la case « malade » – voir point précédent -, et il est beaucoup plus facile de rendre accro au sucre et autres aspartame qu’au brocolis,
  • tout service public, à l’instar des autoroutes, ou bien plus récemment d’EDF, doit être démantelé sur l’autel de la libéralisation lorsqu’il fonctionne bien pour être trait, et être ensuite renationalisé pour le renflouer avec l’argent du contribuable lorsqu’on l’a bien sucé jusqu’à la moelle,
  • les « vieux », dont il faut extraire le plus de jus possible avant de les laisser mourir.

Oui, la cause profonde de tous ces problèmes, c’est la création monétaire par les banques privées, qui choisissent de financer ce qui est le plus rentable pour elles. Sans compter, évidemment, le fait que les intérêts qui doivent être rembourser en plus du crédit sont à l’origine du besoin de « croissance », le Graal de tout économiste.

Alors, cher Emmanuel, toi qui sembles prendre à cœur le bien-être de tes compatriotes, tu sais ce qui te reste à faire !

En réalité…

Mais non, en réalité, tout cela ne provient que de l’imagination débridée d’un écrivain en mal de justice.

Ce qui nous sera proposé sera tout autre :

  • serrez-vous la ceinture sans broncher, bande de fainéants,
  • quant aux boomers qui ont bénéficié des trente glorieuses, on va leur diminuer leur pension, ils l’ont bien mérité !
  • l’inflation, prenez-là dans les dents avec sagesse, ne venez pas me demander si la Banque Centrale Européenne y est pour quelque chose avec ses politiques de création monétaire débridées : c’est la faute à Poutine de toute façon, ce dictateur sanguinaire !
  • chauffez-vous moins, et éteignez votre wifi, bande de sales gamins gaspilleurs,
  • arrêtez de partir en vacances, vous ferez des économies et en plus vous polluerez moins – certains ne t’ont pas attendu pour trouver l’astuce, hein !
  • il serait temps d’arrêter d’acheter le nouvel iphone avec l’aide de l’État pour les fournitures scolaires de vos enfants, bande d’irresponsables,
  • de toute façon vous n’êtes pas capables de gérer votre argent, nous allons donc saisir tout ce qui dépasse sur vos comptes en banque, et on va mettre en place un revenu universel pour que vous fermiez votre grand clapet et que vous soyez à jamais dépendants de l’État, sales Gaulois ; le premier qui l’ouvre je lui coupe le robinet monétaire, hop !
  • vous avez une coupure d’électricité, c’est la faute à Poutine ! Pensez quand même aux Ukrainiens qui vivent sous les bombes (russes bien sûr, les Ukrainiens n’envoient que des glaces au chocolat), et si vous avez trop froid vous savez ce que c’est une couverture bande d’ignares ?
  • vous allez changer de voiture, la vôtre est un danger public pour l’environnement, pour la planète, pensez à vos enfants, on doit vous interdire de rouler avec, pollueurs, terroristes du climat ! À la place, prenez une électrique, même si on n’arrive ni à les produire assez vite, ni à fournir les bornes de recharge sans compter qu’on n’a plus assez de courant de toute façon… au pire achetez un vélo, vous rendrez service à tout le monde ! Et pas un vélo électrique, hein ! Pédalez, bande de flemmards ! Vous pensez un peu aux pauvres enfants qui extraient le cobalt pour les batteries, hein, vous y pensez aux enfants ? Bon, moi je vais retourner dans mon avion avec la clim, y fait trop chaud. Et non, les clims on va les taxer un max car c’est dangereux pour l’environnement !
  • de manière générale, moins vous possédez, plus vous serez heureux alors on va tout vous saisir car il faut bien renflouer les caisses de l’État avec cette dette colossale dont vous avez bénéficié pendant toutes ces décennies, bande de profiteurs, hop plus de maison, patrimoine, sauf pour les copains, bien sûr, qui continueront de toucher leurs milliards en dividendes.

Dans l’absolu, la plupart des courants philosophiques font l’éloge de la sobriété heureuse, et il est tout-à-fait bénéfique que chacun d’entre-nous apprenne à se contenter de moins. Mais dans ce cas, il faudrait en faire une priorité nationale et l’appliquer à tous. Car nous allons clairement avoir besoin de monnaie pour faire la transition écologique et la réindustrialisation de la France.

Mais tout ce que savent faire les politiques, c’est culpabiliser la population. Les uns doivent se serrer la ceinture pendant que les autres vont faire du golf en jet privé. Ou bien s’offrent de la vaisselle digne de Marie-Antoinette.

Attention, Emmanuel. Lorsque les efforts énormes des uns sont totalement annihilés par les extravagances des autres, les têtes tombent.

La guerre contre le pétrodollar

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Depuis les accords de Bretton Woods en 1945, le monde entier est forcé d’utiliser le dollar pour acheter des hydrocarbures. Pourtant, depuis les dernières décennies, un vent de contestation souffle de plus en plus fort contre cet état de fait. À tel point qu’il n’est pas impossible que le roi pétrodollar puisse être un jour déchu.

Après autant de sanctions de la part de l’Occident, la Russie tente par tous les moyens de continuer à vendre son gaz à l’étranger. Évidemment, son économie a sérieusement besoin de rentrées d’argent pour équilibrer sa balance commerciale. Et les mesures qu’elle prend sont une tentative de détrôner le pétrodollar, ni plus ni moins.

La dette publique russe

La Russie est l’un des pays ayant la dette publique la plus faible au monde, comparée à son PIB. Contrairement à l’Occident qui vit littéralement sur la dette publique, la Russie a réussi le tour de force de s’en débarrasser presque totalement.

Où donc se trouve la Russie sur cette spirale du monde de la dette ? (désolé, c’est en anglais : Russia)

Indice : la Russie se trouve en périphérie, en bas à droite. Source : Visual Capitalist

On a entendu parler d’un défaut possible de la Russie, mais très sincèrement ça me paraît être de la propagande. Oui, bien sûr, les sanctions ainsi que les dépenses liées à la guerre vont sacrément handicaper son économie. L’Union Européenne rigole en ce moment, en appliquant les sanctions ordonnées par les Américains, les unes après les autres. Entre nous, je me demande combien de temps cela va durer. Cette simple image résume la situation.

Les sanctions…

L’usage de sanctions économiques est assez répandu, pourtant leur effet réel est plutôt controversé. Tout d’abord, les perspectives de sanctions, aussi dures soient-elles, n’ont pas empêché Poutine d’envahir l’Ukraine. Ensuite, ceux qui prennent les sanctions de plein fouet sont les plus pauvres, pas les élites. On sait parfaitement que le résultat principal des sanctions économiques en général est d’augmenter la pauvreté.

Quant à ce milliardaire qui se plaint qu’il ne peut plus payer sa bonne, je ne verserai pas une larme pour lui. Au passage, la plupart des oligarques russes étaient en faveur de la guerre, car beaucoup craignaient de perdre du terrain si l’Ukraine venait à prendre ses distances avec la Russie.

Mais surtout, il semblerait que l’Occident ait épuisé toutes ses cartouches d’un coup. Ce n’était certainement pas une tactique très maline, car nous nous retrouvons maintenant démunis et sans aucun levier supplémentaire face à la Russie. Cela a laissé à l’« ennemi » le temps d’élaborer une contre-offensive adéquate. Franchement, n’importe qui avec une paire de neurones sait qu’il ne faut pas jouer toutes ses cartes d’un coup. On dirait que ça ne fait pas partie des cours à Science Po ou l’ENA. Quoi, ils ne jouaient même pas aux cartes entre les cours, là-bas ?

… ne servent à rien

Bien sûr, on peut se dire que faire crever les populations de faim peut les inciter à se retourner contre leurs dirigeants. Réfléchissons trois secondes. Même dans nos « démocraties », si notre gouvernement décide de se lancer dans une guerre, nous n’avons aucun poids pour l’en empêcher. D’ailleurs, nos gouvernements prennent des mesures suicidaires envers la Russie, et nous ne pouvons rien y faire. Comment donc imaginer un instant que les Russes aient une quelconque chance d’arrêter Vladimir Vladimirovitch Poutine ?

Mais il y a pire encore. Ces sanctions, particulièrement violentes, sont le prétexte parfait pour un dictateur de justifier ses actions. « Voyez comme nos ennemis sont haineux. Voyez comme j’ai bien raison de vous en protéger ! »

Il semblerait que nous soyons dirigés par des imbéciles sans un soupçon de bon sens. À moins peut-être qu’une guerre les arrange bien, histoire de détourner les esprits des problèmes internes dans leur propre pays. Une économie chancelante et un système financier au bord de l’implosion. Ou bien, dans le cas des États-Unis, un budget militaire de plus de 700 milliards de dollars par an, qui paraît bien excessif et difficile à justifier, surtout après s’être retiré d’Afghanistan.

La Russie amasse de l’or

Pendant les deux dernières décennies, des pays comme la France ou la Suisse se sont massivement débarrassés de leur or. À l’inverse, la Russie et la Chine ont amassé ce métal à un rythme sans précédent.

Beaucoup de pays occidentaux se débarrassent de leur or, tandis que la Russie et la Chine remplissent leur stock à toute vitesse. Source : l’IMF.

Par ailleurs, la Russie a la deuxième réserve d’or dans ses sous-sols au niveau mondial, juste derrière l’Australie.

Il est clair que la Russie a prévu de se protéger contre d’éventuelles sanctions grâce à son stock massif d’or. Sans surprise, les États-Unis tentent de bannir toute transaction impliquant de l’or avec la Russie. Le problème est que, contrairement à un système numérique avec lequel il suffit de cliquer sur un bouton, il est quasiment impossible de bannir les transactions en or. C’est un actif intraçable qui peut être échangé physiquement, fondu et transformé.

Valeur du rouble

Note préliminaire : SWIFT est un système électronique qui permet aux banques d’échanger de la monnaie dans le monde entier. L’essentiel du commerce mondial passe par là. À cause de son monopole, certains pays, comme la Russie, développent depuis quelques temps déjà des systèmes alternatifs. Par ailleurs, il est de notoriété publique que les Américains n’hésitent pas à tout faire pour siphonner les informations qui transitent par ce système… contre le terrorisme, bien sûr.

Les sanctions de l’Occident, y compris le bannissement de la Russie du réseau SWIFT, ont sérieusement affaibli le rouble. Pour la petite histoire, couper un pays entier de SWIFT est sans précédent. Des banques iraniennes ont subi ce genre de sanctions dans les affaires du nucléaire iranien, mais un tel ostracisme d’un pays entier n’a jamais eu lieu. Pourtant, cela n’a pas arrêté la guerre pour autant.

De plus, un autre de type de sanctions dont on parle peu proviennent des agences de notation. Elles ont baissé la note de la Russie, ce qui a pour effet d’augmenter les intérêts pour obtenir de la monnaie. C’est une sanction qui ne dit pas son nom, d’importance capitale, si je puis dire. Et elle vient exactement des mêmes acteurs occidentaux que les autres sanctions, puisque les agences de notation sont dirigées par les mêmes que les requins du système financier de toute façon.

En conséquence, la Russie est face à une menace de taille : l’effondrement possible du rouble. Ce pourrait être une bénédiction pour un pays croulant sous les dettes, mais ce n’est pas le cas de la Russie. La dépréciation du rouble signifie que la Russie risque d’avoir du mal à importer des produits à prix acceptable pour sa population.

Le levier de l’énergie

Malgré tout, en dépit du bannissement total de SWIFT, l’Allemagne a immédiatement levé la voix : hors de question de bannir les paiements pour le gaz russe, c’est une question de vie ou de mort pour les Allemands en plein hiver. Ainsi, tous les paiements sont suspendus, sauf ceux pour le gaz. Très pratique.

Au passage, cela laisse d’autant plus songeur. S’ils se préparaient à cette guerre depuis longtemps, pourquoi les Russes n’ont-ils pas attaqué l’Ukraine en novembre dernier ? Ils auraient eu une carte d’autant plus forte à jouer avec le gaz pendant tous les mois d’hiver. Par ailleurs, ils adorent le froid et ils auraient également pu utiliser le sol gelé pour déployer leurs tanks et autres véhicules par les champs plutôt que d’être coincés comme ils l’ont été sur les routes. Peut-être n’ont-ils pas eu le temps de peindre leurs chars en blanc ?

En tout cas, une chose est sûre : l’Union Européenne ne peut se passer totalement du gaz russe, c’est une question de survie. Certains experts affirment d’ailleurs que même le gaz américain ne peut être une alternative pour au moins les 10 prochaines années. L’infrastructure nécessaire, y compris les bateaux eux-mêmes, est massive. En effet, la totalité des bateaux gaziers dans le monde peut actuellement livrer environ un milliard de mètres cubes de gaz par an. L’UE en consomme 150 milliards par an.

Poutine est donc en train de tirer parti du talon d’Achille de l’Europe pour sauver le rouble. En d’autres termes, il dit clairement : vous voulez me mettre des sanctions, eh bien je vous propose un deal que vous ne pouvez pas refuser, et qui va annuler vos sanctions. Et du côté européen, on a déjà épuisé toutes nos cartouches.

Le pétrodollar

Pour rappel, depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les hydrocarbures s’achètent uniquement en dollars. Les dollars accumulés par le vendeur s’appellent alors des « pétrodollars ». Aucun moyen de passer outre, et ceux qui ont essayé, comme Saddam Hussein ou Mouammar Khaddafi, ont rencontré… quelques problèmes « mineurs », menant à leur décès.

Mais les BRICS ne sont pas l’Irak ou la Libye. La Chine paie déjà une partie de son gaz à la Russie en petroyuan plutôt qu’en dollars depuis 2017. Pire encore, l’Arabie Saoudite, pourtant alliée de longue date aux États-Unis, déclare récemment qu’elle aussi est prête à accepter le petroyuan. C’est un véritable tremblement de terre géopolitique dont peu de monde parle.

En tout cas, la manœuvre de Poutine semble fonctionner, la chute du rouble a été arrêtée. En effet, si on se met à acheter du rouble afin de pouvoir acheter du gaz russe, cela augmente la demande, et donc la valeur, du rouble.

Dans le même temps, les dollars que tout le monde s’arrachait pour acheter des hydrocarbures perdent une partie de leur utilité, ce qui a évidemment un impact sur la valeur du dollar. Bien entendu, si on ne parle que du gaz russe, l’impact est négligeable. Mais si d’autres acteurs majeurs dans le monde se mettent à suivre la tendance et préférer d’autres monnaies pour échanger, les dollars actuellement en circulation vont retourner aux États-Unis, ce qui risque d’augmenter encore un peu plus la tendance inflationniste actuelle.

Les cryptomonnaies

En 2017, je prévenais déjà dans mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » que les Russes s’intéressaient de près aux cryptomonnaies. Typiquement, la Banque Centrale de la Fédération de Russie s’affaire à créer une monnaie digitale fédérale.

Évidemment, cette monnaie ne serait pas une cryptomonnaie décentralisée. La Russie est bien sûr opposée à des systèmes dont elle pourrait perdre le contrôle, au moins en partie.

Mais là encore, le principe de réalité prévaut : le Kremlin cherche à vendre son gaz coûte que coûte. Y compris avec des cryptomonnaies. Mais cela reste le privilège des pays « amis ». C’est une nouveauté, car les cryptomonnaies ont même été bannies un temps du sol russe.

La planche à billets

Mes lecteurs savent déjà que le nombre d’euros et de dollars en circulation a explosé de manière exponentielle ces dernières décennies. Typiquement, la masse monétaire en euros a doublé chaque décennies depuis sa création. Pas étonnant que l’inflation pointe finalement le bout de son nez !

 

Le rouble or

Depuis les réponses russes aux sanctions, les pays occidentaux n’ont plus le choix. Ils vont devoir payer leur gaz en roubles ou… en or. Et ce, à partir du 31 mars 2022. Ah, certes, des voix s’élèvent pour dire que les contrats sont clairs et qu’on ne peut les changer. On verra ce qu’on verra le jour où les Russes finiront par couper le gaz.

Mais ce n’est pas tout ! Par ailleurs, la banque centrale russe indique qu’elle est prête à acheter de l’or avec des roubles à un taux fixe. D’une certaine manière, cela revient à fixer un étalon or. C’est un message clair au monde que le rouble n’est pas comme les monnaies occidentales créées sur du vent.

La Russie semble donc vouloir faire un appel au retour de l’étalon or. Elle lance aussi un signal à tout investisseur que les sanctions peuvent être sans limite. L’Occident peut saisir tout ce qu’il a sous la main à tout instant et sous n’importe quel prétexte. Le message est clair : « Ne faites pas confiance aux banques occidentales, ne vous laissez pas impressionner par les marchés occidentaux extrêmement volatiles et qui peuvent s’évaporer en un instant ; non, pariez plutôt pour la valeur sûre qu’est l’or, ou bien même son équivalent, le rouble. »

Les étalons échouent toujours

Sur le court terme, on peut dire que ces actions peuvent payer, en particulier en réponse aux sanctions. En revanche, cela pourrait s’avérer néfaste sur le long terme.

Dans la culture populaire, il y a une vision manichéenne avec une vision en noir et blanc. D’un côté, des monnaies créées sur « du vent », sans valeur. De l’autre, des monnaies adossées à « du concret », typiquement de l’or. Malheureusement, l’histoire a montré que les étalons, en particulier sur l’or, sont particulièrement ravageurs.

Rappelons-nous ce qui est arrivé avec l’étalon or des dollars dans la deuxième moité du XXème siècle. Son abandon par Nixon en 1971 a causé les crises pétrolières des années 1970. Au XIXème siècle ainsi qu’au début du XXème siècle, les monnaies basées sur l’or ont causé beaucoup de misère dans les populations. Plus récemment, la chute du bolivar vénézuélien est due à un étalon fixé par le gouvernement entre le bolivar et le dollar.

Je pense que cette histoire de « 5000 roubles = 1 once d’or » est du grand spectacle. C’est un message au monde, un rappel cinglant que bâtir toute une économie sur de la dette est extrêmement risqué.

Une recette contre la guerre

Ceci est tiré d’un groupe constituant, et narré par Étienne Chouard. Ce dernier nous rappelle sans cesse qu’il est absurde de laisser les politiciens écrire le texte qui est censé les contrôler. C’est un peu comme désigner son chien comme gardien du sandwich. Désolé pour les chiens qui lisent cela, je sais que votre queue remue déjà.

Voici une recette simple pour éviter la guerre. Si tous les pays adoptaient cette règle, nous vivrions sans aucun doute dans un monde en paix.

  1. Aucune guerre ne peut être déclarée sans un référendum ouvert.
  2. Au cas où le « oui » l’emporterait pour la guerre, quiconque a répondu « oui » se voit attribué un fusil et doit aller au front illico. Aucune obligation pour quiconque a voté « non ».
  3. Une fois que les premiers ont été tués, on refait un référendum pour savoir s’il y a de nouveaux volontaires pour continuer la guerre.
  4. Retour à la case départ.

L’euro digital, l’arme ultime de la BCE

Avertissement : ce que j’explique ici n’est pas ma propre opinion, mais n’est que le point de vue des banquiers centraux. Si j’étais banquier central, nul doute que mes solutions seraient toutes différentes. Je mets bout à bout des événements et déclarations pour tenter d’expliquer les choix faits par nos banquiers centraux dans le passé et dans le futur proche.

Introduction

Au vu de l’endettement massif partout dans le monde et un système bancaire à l’agonie, la BCE (Banque Centrale Européenne) et l’euro sont au bord du gouffre. On pourrait en dire autant de la Fed aux États-Unis, mais je vais m’attarder dans cet article sur l’Europe.

Dans mon livre paru en 2017 « La monnaie : ce qu’on ignore », je mentionnais déjà que les banques centrales (y compris la BCE) examinaient déjà les crypto-monnaies. Ces dernières années, la BCE a dévoilé petit-à-petit la possibilité à court terme (quelques années) d’offrir d’un « euro digital ». En d’autres termes, les citoyens européens pourraient avoir un compte à la BCE. Il y a eu aussi des rumeurs et discussions sur la « monnaie hélicoptère ». Comment tout cela est-il lié ? Pourquoi y en a-t-il besoin ? Y en a-t-il vraiment besoin ?

L’origine

Le problème vient de la manière dont la monnaie est créée actuellement. Dans le système actuel, ce sont les banques privées qui créent l’essentiel de la monnaie. En tout cas, c’est ainsi dans l’Eurozone et aux États-Unis.

Le système est le même partout dans le monde : les banques centrales créent de la monnaie fiat, les banques privées captent un maximum de cette monnaie dans l’économie, et font des crédits, qu’on appelle à tort « prêts ». En effet, la banque ne « prête » pas de la monnaie existante, mais crée de la monnaie lorsqu’elle accorde un crédit. Cette monnaie est alors détruite lorsque le crédit est remboursé. Ce système provoque de nombreux problèmes, comme je l’ai détaillé dans deux de mes livres : « La monnaie : ce qu’on ignore » et « La monnaie : l’essentiel ».

Arrêtons-nous maintenant à l’un des problèmes de ce système : il lui faut de plus en plus de monnaie. En effet, pour maintenir le système des crédits à flot, il faut sans cesse introduire de la nouvelle monnaie dans l’économie. Si par accident la masse monétaire vient à diminuer, c’est tout le système qui risque de s’effondrer car il n’y a plus assez de monnaie pour rembourser les crédits existants.

Le problème

Mais, direz-vous, pourquoi est-ce réellement un problème ? Il se trouve que depuis la crise des subprimes en 2008, l’économie elle-même ne génère plus assez de nouvelle monnaie, plus assez de « croissance », pour maintenir le système. Au passage, seuls les économistes théoriques ne comprennent pas pourquoi cela pose problème. On ne peut avoir une croissance infinie sur une planète finie, c’est pourtant très simple à comprendre ! Bon, peut-être que le minage d’astéroïdes nous sauvera de la décroissance. Peut-être pas.

Bref, après la crise de 2008, les banques centrales font face à un problème de taille : comment créer assez de monnaie pour soutenir le système bancaire et éviter la catastrophe ? Il n’y avait pas assez de monnaie, et l’économie ne créait pas assez de crédits par elle-même.

La première phase (2008-2015)

Les banques centrales n’ont pas beaucoup de leviers pour interférer dans l’économie. Elles peuvent créer de la monnaie physique, billets ou pièces, mais seulement jusqu’à un certain point. Créer cette monnaie physique a un coût. À l’inverse, créer de la monnaie pour un crédit se fait essentiellement en cliquant sur un bouton de souris devant un ordinateur. C’est la raison pour laquelle, dans le monde occidental, 90 % de la monnaie est digitale et créée par les banques privées. C’est différent dans d’autres endroits où les gens utilisent encore beaucoup les espèces dans la vie de tous les jours.

Malgré tout, le rôle des banques centrales est de s’assurer que le système financier tient debout. Il leur fallait agir en 2008 pour sauver le système bancaire.

Pour cela, elles ont utilisé leur premier et principal outil : les taux directeurs. En effet, le taux directeur a un impact direct sur les taux des crédits émis par les banques privées. Et évidemment, les taux d’intérêts ont un rôle important dans l’émission ou non de crédits.

Lorsque les taux sont élevés, les gens hésitent beaucoup plus à prendre un crédit qui va leur coûter cher à rembourser. À l’inverse, lorsque les taux sont bas, tout le monde se rue sur les crédits puisqu’ils ne coûtent pas grand-chose. C’est assez évident.

En baissant les taux d’intérêts, les banques centrales ont rendu les crédits bancaires beaucoup plus attractifs, ce qui pousse les gens à prendre des crédits. Et plus de nouveaux crédits signifie plus de nouvelle monnaie créée pour ces crédits qui circule dans l’économie.

La seconde phase (2015-2021)

Cette première solution semble idéale. Malheureusement, lorsque l’économie a toujours besoin d’être accélérée mais que les taux d’intérêts ont tellement baissé qu’ils deviennent négatifs, il y a un sérieux problème. Aucun système bancaire ne peut survivre en payant les gens pour faire crédit ! Et pourtant, c’est ce qui est arrivé, les taux des crédits sont devenus négatifs. Ils le sont même devenus en Allemagne pour les particuliers pendant un certain temps.

Il fallait donc trouver un autre moyen de maintenir le système à flot. Malheureusement, les leviers de la banque centrale sont assez limités. Normalement, une banque centrale n’est pas censée créer de la monnaie digitale. Cette monnaie est d’ailleurs seulement utilisée par les banques entre-elles pour équilibrer leurs échanges.

Malgré tout, il en allait de la survie du système. La BCE, ainsi que d’autres banques centrales, ont commencé à utiliser un outil qui est normalement réservé aux situations d’urgence : l’assouplissement quantitatif. Pour faire simple, la banque centrale rachète des dettes d’état et injecte de la monnaie dans le système financier.

Grâce à ces deux premières phases, le nombre d’euros en circulation a doublé tous les dix ans, et ce depuis 20 ans. C’est un taux d’inflation de 10 % par an ! J’explique tout cela avec plus de détails dans mon livre.

Et maintenant ?

L’assouplissement quantitatif ne peut pas se prolonger éternellement. De plus, il ne résout visiblement pas le problème. En effet, j’ai mentionné un taux d’inflation à 10 % par an, mais ce n’est tout de même pas ce qu’on constate au niveau des prix. Ils augmentent, certes, mais ils ne doublent pas tous les 10 ans. En fait, la monnaie qui est généreusement distribuée aux financiers ne descend jamais dans l’économie. Qui a un jour cru au « ruissellement » ?

Les banques centrales font face à une évidence : il leur faut un autre outil pour sauver le système bancaire. Évidemment, une méthode alternative serait d’accepter que le système actuel ne fonctionne pas, mais cela mettrait un coup certain à leur crédibilité !

La dette et l’inflation

Jusqu’à maintenant, la BCE s’est fixé une cible de 2 % d’inflation par an. Comme je l’explique dans « La monnaie : l’essentiel », l’inflation ne peut jamais être calculée sans tomber dans des biais, mais admettons que la BCE ait réussi à maintenir ses 2 % dans les 10 dernières années.

Le problème est que l’économie actuelle est très endettée. Les entreprises sont fortement endettées car une grande partie des dettes publiques a glissé vers le privé, et la pandémie de Covid accompagnée de ses confinements et du ralentissement de l’économie ont encore accru ces dettes. De même, les états ont été obligés de s’endetter fortement pour subventionner leurs économies en berne.

Du point de vue d’une banque centrale, il y a un moyen simple de réduire les dettes de tout le monde : l’inflation. L’idée est simple : si on doit un montant fixe de monnaie et que la monnaie perd de sa valeur avec le temps, le résultat immédiat est que ma dette perd également en valeur. Typiquement, si on arrive à maintenir un taux d’inflation à 10 % par an, la dette de tout le monde est divisée par deux en 10 ans.

Malgré tout, il faut garder en tête qu’une banque centrale n’est pas censée créer de la monnaie directement. Il leur faut changer les règles si elles veulent le faire.

Une monnaie digitale

La BCE parle de plus en plus de « l’euro digital ». Certains parlent d’une « crypto-monnaie », mais ce n’en est clairement pas une puisqu’une dans le cadre d’une banque centrale, le terme « crypto-monnaie centralisée » ne peut être qu’un oxymore.

Bref, l’idée derrière la monnaie digitale de la BCE est que chaque citoyen de l’Eurozone puisse avoir un porte-monnaie virtuel… à la BCE. En clair, en plus de votre compte en banque actuel, vous et moi aurions également un compte à la BCE. Les montants maximum seraient limités à quelques milliers d’euros, mais il serait bel et bien là.

La BCE prétend que la principale raison à ce changement est que « les citoyens se détournent des espèces ».

Vraiment ? Est-ce réellement là la seule raison, voire même la principale ? Pourquoi un revirement si soudain, tout ça pour un compte où nous pourrions n’avoir que quelques milliers d’euros alors, que des milliards se baladent tous les jours dans la zone euro ?

La monnaie hélicoptère

La « monnaie hélicoptère » est simplement de la monnaie créée par la banque centrale et distribuée sans contrepartie aux citoyens. En Europe, Mario Draghi, le Président de la BCE à l’époque, disait trouver le concept « intéressant ». Peter Praet, l’économiste en chef de la BCE, a déclaré :

Oui, toutes les banques centrales peuvent le faire. Vous pouvez créer de la monnaie et la distribuer au peuple. C’est ça, la monnaie hélicoptère.

Il n’y a aucune annonce officielle comme quoi il serait dans les plans de la BCE de distribuer de la monnaie hélicoptère. Pour autant, il y a beaucoup de gens qui militent pour.

Mais concrètement, comment distribuer cette monnaie hélicoptère ? Si tout le monde a plusieurs comptes dans plusieurs banques, il faut identifier les citoyens auprès des états, demander dans quelle banque ils préfèrent recevoir la monnaie, faire des versements, etc. C’est compliqué. Il faut aussi ne pas distribuer de monnaie aux associations et entreprises qui ont un compte, etc.

Mais si soudain, chaque citoyen de la zone euro a un compte en banque à la BCE, c’est tout de suite beaucoup plus simple ! D’un simple clic, vous pouvez créditer tous les comptes d’un certain montant ! On peut dire que le compte à la BCE utilisant de la monnaie digitale est en quelque sorte le prérequis de la monnaie hélicoptère.

Est-ce vraiment une option sérieuse ?

Réfléchissez. Le système bancaire est en train de couler, obligé de donner des sous aux gens pour qu’ils fassent des crédits. La BCE a tout essayé pour injecter de la monnaie dans le système, en vain. Et elle est à court d’options. Par-dessus le marché, il y a beaucoup de dettes partout, dettes qui vont couler tout le monde tôt ou tard.

Et là, soudain, vous avez un outil qui permet d’injecter directement et facilement de la monnaie dans l’économie. Vous créez de l’inflation, ce qui va réduire les dettes. Et au passage, vous vous débarrassez des espèces qui vous coûtent cher, tout en accroissant votre contrôle sur les flux de monnaie – et permet de limiter le blanchiment.

Si j’étais dans les bottes d’un banquier central et que je voulais maintenir le système, je n’hésiterais pas une seconde à utiliser cet outil providentiel.

Un nouveau « truc » centralisé

Nous ne devons pas nous méprendre sur les intentions. Il s’agit ni plus ni moins que d’un outil de contrôle. On pourrait même parler d’outil de contrôle suprême.

Certains évoquent depuis quelques temps déjà que cela pourrait aller bien au-delà de la « monnaie ». Par exemple, il serait possible via ce système de distribuer des « bons alimentaires ». En d’autres termes, vous recevriez de la « monnaie » sur votre compte, mais vous ne pourriez dépenser cette monnaie que pour acheter des produits alimentaires de première nécessité.

On peut également parfaitement imaginer un « revenu de base » indexé sur votre « note » attribuée par l’État. Un crédit social à la chinoise, avec un effet direct sur ce que vous percevriez. Pourquoi pas l’utiliser également pour décider du niveau auquel vous devez être taxé. On peut aller très très loin avec ce système, en terme de contrôle, bien sûr.

Et nous dans tout ça ?

Bien sûr, tout cela n’est que la vision d’un banquier central. En tant qu’individu qui a beaucoup réfléchi à la monnaie, je suis persuadé qu’il vaudrait mieux se débarrasser du système bancaire actuel. Repartir de zéro. Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire. Et parfois, plutôt que de laisser pourrir un système malade, un nouveau départ avec un meilleur système est largement préférable.

Certains pensent que la monnaie hélicoptère est une forme de revenu universel, ou revenu de base. Comme j’ai prévenu dans mon livre, le revenu universel peut également être un piège. Une astuce, un tour de passe-passe, pour maintenir le système véreux actuel à flot.

Pour nous, citoyens, il y a déjà une alternative, et chacun d’entre nous peut la choisir en toute liberté et en toute conscience : la monnaie libre. Assurez-vous de lire la Théorie Relative de la Monnaie ainsi que mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » pour découvrir toutes vos options pour choisir un système monétaire.

Pris de court ? Vraiment ?

L’étonnement

Certains s’étonnent des tournures que prend actuellement le système financier. Partout, on est surpris que les marchés financiers aient des hoquets. Les craintes d’une crise financière grave à la rentrée s’accentuent. Un peu comme tous les ans ces dernières années, d’ailleurs.

Dans la droite ligne de tous les critiques actuels du système financier, on peut lire dans un récent article de Mediapart le paragraphe suivant :

« Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand les financiers brusquement redécouvrent l’attrait de l’or, quand ils sont prêts à perdre de l’argent pour le mettre dans des placements jugés sûrs, quand ils commencent à s’inquiéter de la liquidité sur les marchés, c’est que la mécanique financière est en train de se dérégler, que la peur est en train de gagner. »

La mécanique financière est en train de se dérégler. Comme si c’était un fait nouveau !

… cependant…

On ne pourra pourtant pas dire qu’il n’y avait pas de sérieux signes avant-coureurs, et ce depuis longtemps :

 
  • les subprimes et produits dérivés ne se sont jamais aussi bien portés – désolé pour le sarcasme,
  • les dettes des états s’envolent à tel point qu’on sait tous depuis longtemps que ces dettes ne seront jamais remboursables par les circuits classiques, et je ne parle même pas du hors bilan qui sert à en planquer sous le tapis…
  • les quelques agences de notation élitistes sont les faucheuses du système, qui peuvent décapiter des têtes à volonté,
  • les plus gros spéculateurs filent en masse dans des marchés de gré à gré (dark pools) pour échapper au contrôle des banques centrales depuis plus d’une décennie,
  • les banques centrales injectent de la monnaie à tout-va dans le système financier depuis des années – la perfusion,
  • les taux restent négatifs sur des durées prolongées ce qui est un risque immédiat pour tout le système bancaire – le palliatif, un enfant comprend que quelqu’un qui prête ou crédite de la monnaie à taux négatifs va finir par couler, à moins bien sûr qu’on l’arrose de monnaie par ailleurs,

L’évidence

Tout cela est évidemment de la pure folie, un système dont on sait qu’il n’est pas soutenable, et qui est mis sous perfusion, puis sous soins palliatifs. Le colosse aux pieds d’argile ne peut pas durer sur le long terme. C’est une évidence pour quiconque s’intéresse un peu à la question en profondeur.

Et qu’on ne me raconte pas que ses architectes ne sont pas au courant – ce qu’ils avanceront, bien évidemment, le jour où le château de cartes s’écroulera, à l’image de Janet Yellen, déclarant en 2011 à propos de la crise de 2008 : « Je n’ai pas apprécié les risques liés à la titrisation, aux agences de notation, à la finance de l’ombre, aux véhicules hors bilan, je n’ai rien vu venir de tout cela jusqu’à ce que ça arrive. »

Mais c’est bien sûr !

Soyons radicaux !

En fait, même la plupart de ceux qui avaient repéré ces signes avant-coureurs ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils ne s’intéressent qu’à des conséquences superficielles d’une cause plus profonde.

Ce n’est qu’en pointant la cause première, la racine du problème, qu’on peut enfin se libérer de la cascade d’inégalités qui en découlent. Cette source initiale a un nom : la création monétaire.

En effet, un système où des « élites » ont le monopole de la création monétaire, et ce à volonté, ne pouvait que terminer comme il est aujourd’hui.

La monnaie libre, et la Ğ1 propulsée par Duniter, son implémentation lancée en 2017, est en cela une véritable révolution puisqu’elle remet à plat, à l’horizontale, si je peux oser cette métaphore, la création monétaire. Elle n’y est pas l’apanage d’une élite, elle appartient à tous. Elle a toujours appartenu à tout le monde, mais la liberté ne se donne pas, elle se prend.

Comme je l’écris en conclusion de mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » :

Se réapproprier la monnaie, ce n’est pas demain, c’est aujourd’hui !

Résoudre le problème de la dette publique par l’expropriation

On nous parle de plus en plus souvent du « problème de la dette publique ». C’est effectivement un problème. Ceux qui s’intéressent un tout petit peu à la monnaie savent très bien comment le résoudre. Il suffit d’arrêter le système de création monétaire par les banques. D’arrêter de payer pour de la monnaie créée par un clic de souris.

On sait par ailleurs que le système financier tel qu’il est actuellement ne peut pas continuer éternellement. Les dettes gonflent inexorablement, la croissance est la condition d’existence du système. Or sur une planète aux ressources non infinies, il n’est matériellement pas possible de maintenir une croissance exponentielle. Car c’est bien d’une croissance exponentielle qu’il s’agit. Un « petit » 2 % par an, c’est 20 % au bout de 10 ans, 46 % au bout de 20 ans, 78 % au bout de 30 ans, 100 % au bout de 36 ans, 258 % au bout de 50 ans. Quant à la décroissance, c’est tout simplement impossible en système de monnaie-crédit : ce serait l’effondrement immédiat du château de cartes. La chute est donc inévitable.

L’État, par l’intermédiaire de l’organisme « France Stratégie » relié directement au premier ministre se penche sérieusement sur la question de la dette publique. Il a publié sur son site officiel des « pistes » pour venir à bout du problème dans une note qui date de fin 2017. Et là, cramponnez-vous à votre siège. Ils envisagent qu’« en cas de problème », l’État devienne propriétaire de tout le territoire et fasse payer un « droit d’occupation du sol » aux anciens propriétaires désormais expropriés. Vous ne me croyez pas tellement c’est gros ? Lisez par vous-même :

« Concomitamment à l’augmentation des dettes publiques, les vingt dernières années ont été marquées par une forte progression du patrimoine des ménages en Europe, en particulier immobilier, avec une distribution très inégale de cet enrichissement. Ceci ouvre une deuxième voie qui permettrait à un État excessivement endetté de décréter qu’il devient copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels à hauteur d’une fraction limitée de leur valeur. Il deviendrait ainsi créditeur d’une somme annuelle, correspondant à la rémunération du droit d’occupation du sol. Tout propriétaire pourrait différer son paiement, dont le montant cumulé interviendrait alors au moment de la vente ou de la transmission du bien. »

Lire en clair : « les gens deviennent propriétaires, il ne reste plus qu’à les déposséder de leurs biens et rafler la mise ». Bien entendu, le bénéficiaire direct de ce genre de mesure ne serait pas l’État, il ne ferait que « se désendetter ». Bingo pour les banquiers et grands financiers.

La vidéo qui accompagne le billet est également à couper le souffle. Âmes sensibles s’abstenir. 

Une erreur de diagnostic conduit toujours à un mauvais traitement

Les Français veulent que les impôts baissent : https://www.boursier.com/…/baisser-les-impots-est-une-prior…

Pourtant, la baisse des impôts ne pourra se faire qu’en changeant de système monétaire. Le système de monnaie-dette actuel ne peut conduire à terme qu’à des confiscations de plus en plus lourdes pour permettre d’alimenter les intérêts que perçoit le secteur bancaire.

Pour le comprendre, il suffit de se placer sur une île avec 10 naufragés + 1 banquier. Afin de permettre les échanges sur l’île, le banquier, qui est un banquier moderne utilisant le système de crédit des banques actuelles, propose de faire un crédit de 100 à chaque naufragé. Il n’a presque rien en poche, mais c’est un banquier et les autres naufragés lui font confiance car il a encore sa cravate. Il leur propose alors de lui rembourser 100 ainsi que 5 d’intérêts au bout d’un an. Il est simple de comprendre que :

  • il y a 100 x 10 = 1000 au total en circulation dans l’île.
  • le total des remboursements devra être de (100+5) x 10 = 1050, ce qui est totalement impossible puisqu’il n’y a pas assez de monnaie en circulation.

Pour résoudre ce problème, la seule solution est qu’au bout d’un an les naufragés fassent de nouveaux crédits pour obtenir plus de monnaie… ce qui causera encore davantage d’intérêts. À noter que, lorsqu’on rembourse 105 au banquier, il détruit 100, c’est le principe même des crédits à l’heure actuelle.

Tout le système monétaire actuel est basé sur ce concept, ce qui crée :

  • l’accaparement de la monnaie par ceux qui octroient des crédits (les banques),
  • l’endettement croissant des états, des entreprises et des ménages,
  • la course à la croissance économique (et les ravages qu’elle occasionne), qui est une condition sine qua non pour que le système monétaire continue de fonctionner.

Ce n’est qu’une fois qu’on a compris ce principe simple, mais qui n’est jamais expliqué aussi simplement aux citoyens, qu’on peut envisager des solutions alternatives.

Je l’expose dans mon livre sur la monnaie ainsi que dans « Le Président Providentiel » :

 

Le livre « La monnaie : ce qu’on ignore » est sorti !

Avertissement : pour ceux qui préfèrent une version « allégée » en 60 pages format poche, suivre « La monnaie : l’essentiel ».

Je suis ravi de présenter mon nouveau livre, « La monnaie : ce qu’on ignore » :

Il parle de manière la plus simple possible de monnaie en général, d’histoire, des banques centrales, de spéculation, et même de crypto-monnaies et de monnaies complémentaires, et explique le fonctionnement de la monnaie qu’on connaît bien trop peu alors que c’est si important !

Il est disponible sur les plateformes suivantes :

  • Amazon : version kindle et papier* => feuilletez le début (y compris la table des matières) en cliquant sur l’image du livre
  • Lulu : version ebook (format epub sans DRM) et papier
  • iBooks : version ebook
  • Kobo : version ebook (sans DRM – soyez responsables !)

J’apprécierais beaucoup que vous laissiez une note et un commentaire sur ces sites (surtout si le livre vous a plu!).

Vous pouvez aussi vous procurer le livre dans n’importe quel format en Ğ1, il suffit de m’envoyer un mail (mon prénom suivi du nom de domaine sans blog devant). Vous pouvez également le trouver sur Ğchange et Ğannonce.

Enfin, n’oubliez pas de souscrire à la lettre d’information dans le panneau à gauche de cette page, il n’y aura pas beaucoup de courriels, uniquement pour signaler les nouveaux livres et nouvelles éditions.

Bonne lecture !

PS : si vous avez des connaissances non francophones, le livre existe aussi en anglais, voir cette page.