De retour de jet ski, Emmanuel Macron vient de s’exprimer sur ce qui nous attend à la rentrée. Toute la rhétorique du Great Reset de Klaus Schwab est là.
Pour une fois, Macron ne semble plus du tout optimiste, ce qui n’est pas bon signe. Les couleuvres qu’il veut nous faire avaler sont sans aucun doute à la hauteur de sa gravité. Mais où est donc passé l’Emmanuel Macron du « penser printemps » ?
L’évolution en cours est en effet une formidable opportunité pour saisir au vol plein de chantiers dont on sait pertinemment qu’ils auraient un impact positif pour l’essentiel de la population.
« La fin de l’abondance des liquidités sans coût »
Mais de quoi parle-t-il au juste ? Que je sache, je n’ai pas reçu de la monnaie tombée du ciel sur mon compte en banque !
En quelques mots, voici ce à quoi il fait référence. Voilà une quinzaine d’années que les taux d’intérêts bancaires n’ont cessé de baisser, pour atteindre des taux négatifs. En clair, lorsque la France emprunte de l’argent, elle doit parfois rembourser moins que ce qu’elle a emprunté ! De plus, depuis une dizaine d’années, la Banque Centrale Européenne inonde le système financier et les marchés de monnaie toute fraîche qu’elle crée à partir de rien. Tout cela, cela n’impacte directement ni vous ni moi. Indirectement, en revanche, cela a de nombreuses répercussions, dont la hausse des prix de l’immobilier – mais ce n’est pas le sujet de cet article.
Justement, les taux remontent fortement et la création monétaire s’arrête ou ralentit. D’où sa phrase, qui peut se résumer à : « la fin de l’abondance d’argent magique ». Une fin dont se réjouissait d’ailleurs il y a peu Bruno Le Maire, qui ne semblait pas avoir compris ce que cela impliquait à moyen et long terme pour la France, vouée à crouler sous la dette.
La fin de l’argent magique implique que la France ne pourra de toute façon jamais rembourser sa dette – elle ne le pouvait déjà pas avec les politiques extrêmement complaisantes de la BCE, mais cette fois les carottes sont cuites ! Il va donc falloir prendre le taureau par les cornes et trouver des solutions.
La plus simple et qui ne coûte rien est déjà de se réapproprier le pouvoir régalien de création monétaire, ce qui nous éviterait de donner des dizaines de milliards d’euros d’intérêts au système bancaire chaque année.
Bien sûr, il va falloir trouver des milliards pour renflouer les caisses. Or, il y en a à foison :
- en jugulant l’évasion fiscale, c’est pas moins de 100 milliards d’euros par an de recettes que nous pourrions trouver, et encore ce n’est qu’en tapant dans l’optimisation fiscale, on pourrait parfaitement envisager d’augmenter les taxes et de rétablir l’ISF, par exemple, puisque l’État est en difficulté, il n’y a pas de raison que les plus riches ne contribuent pas,
- en arrêtant les politiques de l’autruche, nous pourrions récupérer plus de 400 milliards d’euros d’impayés de la part des secteurs de la grande distribution,
- comme dit plus haut, le système bancaire, financier et en particulier les bourses ont bénéficié de beaucoup d’argent magique ces dernières années, il y a donc énormément de monnaie en circulation, qui pourrait être capté aisément avec par exemple une micro-taxe sur les transactions financières, où même une taxe à 0,1 % (oui oui, un pour mille) permettrait de collecter des centaines de milliards d’euros tout en limitant la spéculation,
- cette année, les rentiers ont perçu plus de 44 milliards d’euros en France, tout cela sans rien faire ni produire, seulement en plaçant du capital, qui on le rappelle a bénéficié d’argent magique depuis plus de 10 ans, pas étonnant que les bourses se portent à merveille pendant que l’économie réelle souffre comme jamais depuis des décennies.
De l’argent, il y en a à foison. Et ce n’est pas M. et Mme Michu qui vont rapporter des centaines de milliards nécessaires…
« … les produits, technologies qui nous semblaient perpétuellement disponibles », ne le sont plus
C’est une excellente nouvelle. Cela fait prendre conscience que notre modèle économique, basé sur une infinité de ressources, mérite d’être revisité. Cela permettrait peut-être de ne plus courir directement dans le mur à l’avenir.
Par ailleurs, cela peut également amener des réflexions qui permettrait enfin à l’État de lutter de manière sérieuse contre l’obsolescence programmée.
« la rareté de tel ou tel matériau »
Là encore, c’est une excellente nouvelle. Cela ne peut conduire qu’à favoriser le recyclage, la réutilisation plutôt que de jeter, ce qui veut dire que les gens auront moins souvent à racheter encore et encore le même produit qui tombe en panne. Personnellement, je trouve tout cela extrêmement positif ! Pour peu, bien évidemment, que le Gouvernement prenne les dispositions évidentes qui s’imposent.
« la fin de l’abondance de l’eau »
Pour commencer, l’année 2022 est exceptionnelle en terme de pluviométrie. Comme l’indique le site de Météo France, c’est l’année la plus sèche depuis 1959 :
On pourrait se faire vraiment beaucoup de soucis s’il y avait une tendance sur le long terme à avoir moins de pluie, mais ce graphique ne montre rien de tel. C’est juste une année totalement exceptionnelle en terme de sécheresse. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres facteurs qui peuvent poser problème, dont l’augmentation des températures, mais en terme d’eau, rien ne permet de dire que cela va empirer d’année en année. À ce stade, c’est totalement conjoncturel et exceptionnel.
Ensuite, c’est malgré tout encore une bonne nouvelle, car il va peut-être être temps de taper sur ces industriels qui se gavent sur la financiarisation de l’eau, et qui privent nos sols d’une partie de l’eau qui devrait s’y écouler en pompant les nappes phréatiques comme des grands malades, et donc détruisent l’environnement tout en mettant en danger les populations locales.
L’autre excellente nouvelle, c’est que la gestion de l’eau ne peut que mettre en évidence un phénomène connexe : réhabiliter les sols en choisissant des solutions permacoles au lieu de déverser des pesticides à tout va ce qui détruit les sols, la santé des humains et toute la chaîne alimentaire, comme les abeilles. En effet, bourrer les sols de pesticides les rendent stériles et les empêchent de capter l’eau. C’est très simple : s’il n’y a pas de vers de terre pour créer des galeries, le sol devient comme un roc sur lequel l’eau s’écoule au lieu de s’y infiltrer. Cela a de nombreux effets pervers :
- les nappes phréatiques ne se remplissent plus, et ce malgré la pluie
- le sous-sol n’est plus irrigué, ce qui oblige à arroser les plantations en surface, or tout ce qui est en surface s’évapore plus vite, ce qui accentue encore davantage le problème,
- en ruisselant, l’eau crée des inondations beaucoup plus violentes que si elle pénétrait en partie dans le sol et restait sur place, ce qui explique pourquoi nous sommes de plus en plus souvent inondés.
Il y a donc une vraie réflexion autour de la gestion de l’eau sur les systèmes agricoles que nous mettons en place. L’agriculture de conservation, par exemple, promue par Konrad Schreiber en France, a de nombreuses réponses sur le sujet, c’est l’occasion d’ouvrir le débat !
« la fin des évidences […] la démocratie, les droits de l’homme, si d’aucuns pensaient que c’était la téléologie* de l’ordre international »
(* ou comment utiliser un mot savant, en faisant une pause pleine de suffisance ensuite, sans comprendre le mot… car la « téléologie » est la science, l’étude des finalités, ce qui n’est vraisemblablement pas du tout ce qu’il voulait dire ici)
Alors non, je peux rassurer M. Macron. Nous ne pensons pas que la norme à l’échelle internationale est « la démocratie » et « les droits de l’homme ». Bien sûr, on peut penser à certains pays africains où la « démocratie » est bien loin des préoccupations quotidiennes de la population, mais évidemment viennent immédiatement à l’esprit la Corée du Nord, la Chine ou la Russie, dont on nous rabat sans cesse les oreilles que ce sont des dictatures sanguinaires.
Mais non, cher Emmanuel, ce n’est pas du tout à tous ces pays auxquels je pense lorsque le mot « démocratie » ou l’expression « droits de l’homme » sortent de ta bouche. C’est à la France. Ma France déchirée, les mains arrachées, les yeux crevés de ces gens qui voulaient simplement user de leur droit à s’opposer au monarque jupitérien, qui n’a eu qu’une seule et unique réponse : opprimer, par tous les moyens, quitte à faire couler le sang. Est-ce cela, ta démocratie ? Je pense aussi à ces fameuses « élections » censées garantir la soit-disant « démocratie », et qui se jouent avec des dés pipés. Non, à part les naïfs, personne ne croit encore ces mensonges de « démocratie » et de « droits de l’homme ».
« la montée des régimes libéraux »
Alors, très franchement, je ne m’attendais pas à ce lapsus. Car s’il y a bien une montée d’un régime libéral à marche forcée, si j’ose dire, c’est bien en France ! Et sous sa propre direction ! Magnifique ! Tout cela poursuivi par « le renforcement des régimes autoritaires »… dont le sien fait partie.
« la fin d’une forme d’insouciance »
Ah, enfin, les politiciens vont en finir avec l’insouciance, celle de laisser mourir de faim ou de froid leurs compatriotes, par exemple. Voilà qui est excellent ! Enfin, ils vont réellement prendre le taureau par les cornes et faire bouger les lignes pour prendre les décisions qui s’imposent pour protéger le peuple, ce qui est et a toujours été leur devoir le plus impérieux. Bien sûr, en « démocratie », là où les « élus » œuvrent pour le peuple. Bien sûr.
« La guerre a repris il y a six mois en Europe »
La faute à qui ? Qui n’a pas réussi à faire respecter les accords de Minsk ? Qui a toujours soutenu le pourtant si corrompu et menteur Zelensky et sa clique depuis toutes ces années ? Qui a totalement laissé pourrir la situation au Donbas au point où il devenait évident que cela exploserait un jour ou l’autre ?
Peut-être aussi n’était-ce pas vraiment une excellente idée de dire à Poutine, quatre jour avant le début de la guerre, « je ne sais pas où ton juriste a appris le droit ». Sachant que Poutine a lui-même fait des études de droit. En faisant semblant de jouer l’apaisement, notre Emmanuel national a au contraire montré qu’il n’y avait absolument aucun terrain d’entente, aucune négociation possible. Au passage, Poutine lui a bien rappelé que, pendant toutes ces années, Macron n’a fait que brasser du vent, verbatim : « Je sais (que tu essaies de convaincre les Ukrainiens), mais ce n’est pas efficace ». Du vent. Un ventilateur géant.
Cet homme ne sait que provoquer, il est bien possible qu’il ait d’ailleurs tellement exaspéré l’ours qu’il ait précipité les choses. Au passage, le vocabulaire russe s’est enrichi depuis quelques mois d’un nouveau verbe, « macronit’ », qui veut dire « blablater pendant des heures pour te jouer du pipeau ». Très représentatif.
On va me dire que, au contraire, Macron a tout fait pour éviter la guerre, en tentant de maintenir le dialogue. Mais pour qu’un dialogue ait des effets positifs, il faut qu’il soit suivi d’actes. Un dialogue où on tourne en rond et on pique l’adversaire sans arrêt, tout en agissant à l’inverse de ce qu’on prône, ne mène qu’à la frustration. Il s’est posé en « négociateur principal », et il faut se rendre à l’évidence, depuis qu’il l’a fait, tout s’est précipité.
« Pour beaucoup de générations dans notre pays, la guerre était une réalité qui n’existait plus sur le sol européen »
Pourtant, nous avons eu la guerre des Balkans, il n’y a pas si longtemps. C’est beaucoup plus proche de la France que l’Ukraine. Au passage, si l’on parle de l’Europe géographique, la Tchétchénie en fait partie, et a été le théâtre de deux guerres sanglantes depuis moins de 30 ans.
Mais surtout, notre président ment lorsqu’il dit que la guerre est revenue en Europe depuis si longtemps que des générations ont oublié ce que c’était. Il devrait peut-être en parler à ces enfants nés depuis 2014 dans l’est ukrainien, qui n’ont connu que ça pendant toute leur vie : les bombardements, la désolation, l’abri sous-terrain qui est leur seule maison. Mais c’est loin, et tout le monde s’en fout. Depuis que la Russie est entrée officiellement dans la danse, bien sûr cela donne une dimension nouvelle au conflit. Mais avant l’intervention russe, la guerre dans le Donbas avait déjà fait 13.000 morts. 13.000 morts tus dans tous les médias, comme s’ils n’avaient jamais existé. Comme s’il n’y avait jamais eu de guerre là-bas avant le 24 février 2022.
Pour revenir à la France, nous avons également la guérilla dans certains coins de notre pays, qui n’est pas une guerre à coups de chars, mais qui crée une insécurité latente pour beaucoup de Français. Et 2005, où des policiers se sont fait tirer dessus à balles réelles, suivi de couvre-feux et état d’urgence, n’est pas si lointain non plus, et encore dans les mémoires de tous.
Quant aux attentats, que ce soit à Nice en 2016 ou au Bataclan en 2015, même s’ils ne laissent pas des traces aussi persistantes dans les esprits qu’une guerre, c’est un traumatisme psychologique pour une grande partie de la population, en particulier avec tout le battage médiatique qui accompagne ce genre d’événements. Et bien sûr, l’état d’urgence, reconduit d’année en année sous divers prétextes, est tout sauf le symptôme d’un pays paisible et harmonieux.
Alors, la guerre pour un Européen, c’est autre chose que pépé qui raconte ses aventures dans le maquis en 1944. Et au final, la guerre en Ukraine ne nous touche physiquement pas plus qu’une bombe au Yemen, un missile en Palestine ou en Israël, ou qu’une incursion de Boko Haram faisant 100 morts au Nigeria. C’est loin. À des milliers de kilomètres. Comme dirait l’autre, ça nous en touche une sans faire bouger l’autre. La guerre en Ukraine nous touche même moins qu’un vol à main armée dans l’épicerie au coin de la rue – ou l’incursion de cambrioleurs dans son logement, il y a plusieurs centaines de milliers de cambriolages en France chaque année !
L’insouciance, elle n’est pas vraiment là, Manu.
« La crise climatique »
Ah, oui, il ne fallait pas l’oublier, celle-la. Nous allons donc enfin appeler les industriels à arrêter leurs pollutions, puisque ce sont eux les plus pollueurs ? Relocaliser nos productions pour éviter d’avoir recours à des monstres marins qui polluent plus que toutes nos voitures réunies ? Taxer enfin le kérozène, responsable de beaucoup plus de pollution que le vélomoteur de papy ?
« Face à cela, je pense que nous avons quelques devoirs »
Ses devoirs, il les conçoit pour « réduire l’anxiété » de ses compatriotes. Mais Capitaine, on n’en veut plus de ton vent ! On veut des actes, il y a plein de solutions, que certains mettent d’ailleurs courageusement en œuvre de leur côté sans t’attendre. Mais pour que ces solutions aient un réel impact, il faut une impulsion forte qui touche le plus grand nombre.
Pour cela, il faudrait déjà résoudre la plus grosse cause de pollution et de destruction : la création monétaire par les banques privées. Car comme cette création monétaire s’accompagne d’une exigence de rentabilité qui met en concurrence tous les acteurs de l’économie, c’est à cause d’elle que :
- la guerre est financée sans compter, car on ne peut se permettre d’être en retard par rapport à l’ennemi, et c’est l’État qui régale donc aucune limite ne saurait le brider,
- le pillage des ressources accélère, car il n’y a rien de plus lucratif que de creuser le sol et y extraire or, diamant, palladium, … et eau !
- tout ce qui saccage l’environnement est privilégié, au détriment de tout ce qui pourrait le préserver, car il est beaucoup plus rentable de jeter des déchets toxiques dans la rivière d’à côté que de les traiter pour s’en débarrasser de manière propre,
- nous détruisons nos sols, car il vaut mieux rendre les paysans dépendants d’engrais, de semences infertiles, et de pesticides, pour les traire comme des vaches à lait, plutôt que de les laisser se débrouiller avec Mère Nature, qui elle ne rapporte pas grand-chose lorsqu’elle fait pousser toute seule l’abondance.
Et à l’inverse, c’est cette même création monétaire assortie de rendements qui bride tout ce qui pourrait être bénéfique pour les 99,999 % de la population humaine :
- l’éducation, et je parle bien d’un système éducatif où l’on apprend à penser et raisonner par soi-même, en remettant tout en question sans avoir peur des vérités qui fâchent, car il ne faudrait tout de même pas que Monsieur Tout-Le-Monde comprenne comment fonctionne le système, il y aurait une révolution immédiatement !
- la santé, devenue comme tout le reste un outil à traire les vaches à lait et où la maladie qu’il faut traiter est bien plus lucrative que la santé, surtout si elle est chronique !
- la nourriture, car un corps rempli de sucre, de pesticides, de micro-plastiques et autres colorants et conservateurs cancérigènes est beaucoup plus susceptible de tomber dans la case « malade » – voir point précédent -, et il est beaucoup plus facile de rendre accro au sucre et autres aspartame qu’au brocolis,
- tout service public, à l’instar des autoroutes, ou bien plus récemment d’EDF, doit être démantelé sur l’autel de la libéralisation lorsqu’il fonctionne bien pour être trait, et être ensuite renationalisé pour le renflouer avec l’argent du contribuable lorsqu’on l’a bien sucé jusqu’à la moelle,
- les « vieux », dont il faut extraire le plus de jus possible avant de les laisser mourir.
Oui, la cause profonde de tous ces problèmes, c’est la création monétaire par les banques privées, qui choisissent de financer ce qui est le plus rentable pour elles. Sans compter, évidemment, le fait que les intérêts qui doivent être rembourser en plus du crédit sont à l’origine du besoin de « croissance », le Graal de tout économiste.
Alors, cher Emmanuel, toi qui sembles prendre à cœur le bien-être de tes compatriotes, tu sais ce qui te reste à faire !
En réalité…
Mais non, en réalité, tout cela ne provient que de l’imagination débridée d’un écrivain en mal de justice.
Ce qui nous sera proposé sera tout autre :
- serrez-vous la ceinture sans broncher, bande de fainéants,
- quant aux boomers qui ont bénéficié des trente glorieuses, on va leur diminuer leur pension, ils l’ont bien mérité !
- l’inflation, prenez-là dans les dents avec sagesse, ne venez pas me demander si la Banque Centrale Européenne y est pour quelque chose avec ses politiques de création monétaire débridées : c’est la faute à Poutine de toute façon, ce dictateur sanguinaire !
- chauffez-vous moins, et éteignez votre wifi, bande de sales gamins gaspilleurs,
- arrêtez de partir en vacances, vous ferez des économies et en plus vous polluerez moins – certains ne t’ont pas attendu pour trouver l’astuce, hein !
- il serait temps d’arrêter d’acheter le nouvel iphone avec l’aide de l’État pour les fournitures scolaires de vos enfants, bande d’irresponsables,
- de toute façon vous n’êtes pas capables de gérer votre argent, nous allons donc saisir tout ce qui dépasse sur vos comptes en banque, et on va mettre en place un revenu universel pour que vous fermiez votre grand clapet et que vous soyez à jamais dépendants de l’État, sales Gaulois ; le premier qui l’ouvre je lui coupe le robinet monétaire, hop !
- vous avez une coupure d’électricité, c’est la faute à Poutine ! Pensez quand même aux Ukrainiens qui vivent sous les bombes (russes bien sûr, les Ukrainiens n’envoient que des glaces au chocolat), et si vous avez trop froid vous savez ce que c’est une couverture bande d’ignares ?
- vous allez changer de voiture, la vôtre est un danger public pour l’environnement, pour la planète, pensez à vos enfants, on doit vous interdire de rouler avec, pollueurs, terroristes du climat ! À la place, prenez une électrique, même si on n’arrive ni à les produire assez vite, ni à fournir les bornes de recharge sans compter qu’on n’a plus assez de courant de toute façon… au pire achetez un vélo, vous rendrez service à tout le monde ! Et pas un vélo électrique, hein ! Pédalez, bande de flemmards ! Vous pensez un peu aux pauvres enfants qui extraient le cobalt pour les batteries, hein, vous y pensez aux enfants ? Bon, moi je vais retourner dans mon avion avec la clim, y fait trop chaud. Et non, les clims on va les taxer un max car c’est dangereux pour l’environnement !
- de manière générale, moins vous possédez, plus vous serez heureux alors on va tout vous saisir car il faut bien renflouer les caisses de l’État avec cette dette colossale dont vous avez bénéficié pendant toutes ces décennies, bande de profiteurs, hop plus de maison, patrimoine, sauf pour les copains, bien sûr, qui continueront de toucher leurs milliards en dividendes.
Dans l’absolu, la plupart des courants philosophiques font l’éloge de la sobriété heureuse, et il est tout-à-fait bénéfique que chacun d’entre-nous apprenne à se contenter de moins. Mais dans ce cas, il faudrait en faire une priorité nationale et l’appliquer à tous. Car nous allons clairement avoir besoin de monnaie pour faire la transition écologique et la réindustrialisation de la France.
Mais tout ce que savent faire les politiques, c’est culpabiliser la population. Les uns doivent se serrer la ceinture pendant que les autres vont faire du golf en jet privé. Ou bien s’offrent de la vaisselle digne de Marie-Antoinette.
Attention, Emmanuel. Lorsque les efforts énormes des uns sont totalement annihilés par les extravagances des autres, les têtes tombent.