La Libra de Facebook existe déjà… en open source et sans Facebook !

La monnaie « Libra » de Facebook fait beaucoup de bruit en ce moment. Sur le sujet, on entend dire tout et n’importe quoi. Dans mon livre « La monnaie libre : l’essentiel », j’explique :
 
[…] le ministre français de l’économie lui-même a récemment proclamé que « les monnaies créées par des entités privées risquent de faire concurrence à la monnaie de l’État » alors que, justement, l’État français ne crée pas un centime de monnaie et toutes les monnaies officiellement reconnues sont créées par des entités privées – que ce soit les banques centrales ou les banques commerciales.

Pas seulement une monnaie…

Peu l’ont remarqué, mais la Libra n’est pas seulement une monnaie. En catimini, Facebook a également l’intention de gérer les identités pour résoudre le « problème » de l’anonymat sur Internet. En effet, en fin du papier de présentation, on peut lire :
 
L’objectif de l’association est également de développer et promouvoir un standard d’identité ouvert. Nous pensons qu’une identité digitale mobile et décentralisée est un prérequis pour l’inclusion et la compétition financière.
Lisons entre les lignes. Quand on parle ici de « décentralisé », c’est « des serveurs répartis dans différentes entreprises du groupe ». Ce modèle est en réalité totalement centralisé puisqu’il s’agit de serveurs « de l’association », donc contrôlés par elle. On nous présente donc un modèle centralisé sur lequel on a mis une étiquette « décentralisé ». Ne soyons pas dupes.

Ça existe déjà !…

Du coup, je ne comprends pas pourquoi certains s’extasient devant cette « nouveauté ». En effet, un système offrant toutes ces fonctionnalités existe déjà, avec l’énorme avantage que c’est un logiciel libre qui ne dépend donc d’aucune entreprise : Duniter.
 
Ce logiciel nous permet de faire fonctionner une monnaie de manière totalement décentralisée. De plus, les unités monétaires de cette monnaie sont créées en contrepartie de la vie d’un humain utilisant cette monnaie, elle ne dépend donc pas du bon vouloir d’une élite qui choisirait quand et comment la créer.
 
Par-dessus le marché, la gestion de l’identité dans ce système est également totalement décentralisée : aucune entreprise, aucun groupe, ne peut le contrôler. Ce sont des humains en vie qui se certifient entre eux, sans qu’aucune entité extérieure ne puisse intervenir. Cerise sur le gâteau, ce sont ces humains qui contrôlent la blockchain de cette monnaie.

… et c’est à portée de main !

Enfin, il ne s’agit pas d’un « whitepaper » et d’élucubrations sur le futur : une monnaie libre existe déjà et fonctionne depuis mars 2017, la Ğ1. Par conséquent, on peut donc déjà tous l’utiliser puis devenir membre à son tour, comme chacun des plus de 2 100 membres existants à ce jour. Il suffit d’aller à leur rencontre et de venir discuter avec eux. Rien de plus.
 
Alors, allons-nous rester au fond de notre canapé et laisser les multinationales nous dominer, ou bien allons-nous enfin prendre notre destin en main ?
 
La décision appartient à chacun d’entre nous.
 
 
Pour comprendre plus en détail la monnaie en général et la monnaie libre en particulier, je publie deux petits livrets (70 pages au format « poche ») :
 
 
 

Tissons des liens forts

Chers amis lecteurs, passionnés, justiciers, activistes, curieux de nature…
 
Utiliser un réseau social unique pour le dénoncer a des limites. On voit de plus en plus souvent des gens critiquer des plateformes très utilisées et inviter tout le monde à partir ailleurs.
 
Ailleurs, oui, mais où ? « Ailleurs », c’est trop compliqué. « Ailleurs », il n’y a personne, etc. Oui, tant que tout le monde se dit qu’il n’y a personne, alors il n’y aura effectivement personne. C’est à chacun d’entre nous de faire vivre ces plateformes alternatives pour qu’il y ait « quelqu’un ». Si vous ne le faites, pas, deux conséquences suivent inéluctablement :
  • pourquoi les autres le feraient-ils plus que vous ?
  • le jour où la plateforme dont laquelle vous dépendez à 100 % fait défaut, vous vous retrouvez le bec dans l’eau.
Est-ce plus difficile de s’y inscrire qu’ailleurs ? Non. Un courriel, un mot de passe, c’est terminé.
 
Tous ont-ils toutes les fonctionnalités des plateformes auxquelles vous êtes habitués ? Non.
 
Pour autant, il s’agit tout simplement de mettre l’essentiel avant le détail : qu’est-ce qui est le plus important, la fonctionnalité à laquelle on est habitué ou bien le pistage et la censure ? À chacun d’entre nous de mettre les priorités que l’on juge les plus importantes.
 
Ainsi, et parce que la diversité est mère de résilience, je vous invite à venir me retrouver sur diverses plateformes, listées ci-dessous, vous n’avez que l’embarras du choix ! L’idéal étant d’en choisir au moins deux, au cas où l’une d’entre elles fasse défaut un jour. Scannez les qrcodes ou cliquez dessus pour aller sur mon profil sur chacun de ces sites :
 
Diaspora, opensource, décentralisé, équivalent de FB. Pas de groupes, interface minimaliste. Choix d’un « pod » pour s’inscrire, le choix est totalement libre et a peu d’importance : https://podupti.me/ en prendre un avec de nombreux utilisateurs (trier avec la colonne Users) et ancien de préférence (colonne Months).
Mastodon, opensource, décentralisé, équivalent de Twitter. Comme pour Diaspora, choix d’un pod. On peut utiliser cette page pour aider dans le choix d’un pod : https://instances.social/
Peertube. Permet le partage de vidéos. C’est un youtube décentralisé.
ZoneFR, une alternative à Facebook centralisée et propriétaire, hébergée en France, avec moins de censure que d’autres… et peut-être moins de canaux directs avec la DGSI. Les informations restent en France.
Communecter, une alternative française un peu différente, plus axée « local », associations et projets que réseau social.
VK, centralisé, vous donnez vos infos directement au FSB. Est-ce mieux que la NSA ou la DGSI, à vous de voir en fonction de l’endroit où vous vous trouvez et de vos activités !
Facebook. Sans commentaire.
Twitter. Sans commentaire.
Youtube. Sans commentaire.
Minds. Centralisé. Différent.
Un petit dernier : “seenthis.net”
Évidemment, pour être tenu au courant des informations les plus importantes que je pourrais diffuser, n’oubliez pas de vous inscrire à la liste de diffusion à gauche. Je n’envoie des courriels que pour des annonces importantes (nouveau livre, par exemple).

Résoudre le problème de la dette publique par l’expropriation

On nous parle de plus en plus souvent du « problème de la dette publique ». C’est effectivement un problème. Ceux qui s’intéressent un tout petit peu à la monnaie savent très bien comment le résoudre. Il suffit d’arrêter le système de création monétaire par les banques. D’arrêter de payer pour de la monnaie créée par un clic de souris.

On sait par ailleurs que le système financier tel qu’il est actuellement ne peut pas continuer éternellement. Les dettes gonflent inexorablement, la croissance est la condition d’existence du système. Or sur une planète aux ressources non infinies, il n’est matériellement pas possible de maintenir une croissance exponentielle. Car c’est bien d’une croissance exponentielle qu’il s’agit. Un « petit » 2 % par an, c’est 20 % au bout de 10 ans, 46 % au bout de 20 ans, 78 % au bout de 30 ans, 100 % au bout de 36 ans, 258 % au bout de 50 ans. Quant à la décroissance, c’est tout simplement impossible en système de monnaie-crédit : ce serait l’effondrement immédiat du château de cartes. La chute est donc inévitable.

L’État, par l’intermédiaire de l’organisme « France Stratégie » relié directement au premier ministre se penche sérieusement sur la question de la dette publique. Il a publié sur son site officiel des « pistes » pour venir à bout du problème dans une note qui date de fin 2017. Et là, cramponnez-vous à votre siège. Ils envisagent qu’« en cas de problème », l’État devienne propriétaire de tout le territoire et fasse payer un « droit d’occupation du sol » aux anciens propriétaires désormais expropriés. Vous ne me croyez pas tellement c’est gros ? Lisez par vous-même :

« Concomitamment à l’augmentation des dettes publiques, les vingt dernières années ont été marquées par une forte progression du patrimoine des ménages en Europe, en particulier immobilier, avec une distribution très inégale de cet enrichissement. Ceci ouvre une deuxième voie qui permettrait à un État excessivement endetté de décréter qu’il devient copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels à hauteur d’une fraction limitée de leur valeur. Il deviendrait ainsi créditeur d’une somme annuelle, correspondant à la rémunération du droit d’occupation du sol. Tout propriétaire pourrait différer son paiement, dont le montant cumulé interviendrait alors au moment de la vente ou de la transmission du bien. »

Lire en clair : « les gens deviennent propriétaires, il ne reste plus qu’à les déposséder de leurs biens et rafler la mise ». Bien entendu, le bénéficiaire direct de ce genre de mesure ne serait pas l’État, il ne ferait que « se désendetter ». Bingo pour les banquiers et grands financiers.

La vidéo qui accompagne le billet est également à couper le souffle. Âmes sensibles s’abstenir. 

Le risque du Référendum d’Initiative Citoyenne en toutes matières

Depuis presque 3 semaines, je milite pour que le mouvement des gilets jaunes demande de réécrire la Constitution, en indiquant bien que la solution de secours ou de repli en cas de refus est le RIC.

Le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC, ou « Populaire », RIP) en toutes matières est une alternative viable si nous ne dévions jamais de notre cap et que nous ne lâchons pas une miette sur le sujet. J’étais hier à l’excellente Conférence du live avec Demos Kratos, Étienne Chouard, Yvan Bachaud, Fly Rider et Léo Girod, et comme je l’ai exprimé au micro depuis la salle, ma crainte est que, dans toute négociation, les deux parties demandent quelque chose (dans le cas présent ce serait le RIC pour les GJ et le statut quo pour le Gouvernement) et un consensus finit généralement par s’établir ENTRE les deux positions. En prenant la position de ne demander que le RIC, nous ne nous mettons pas vraiment en position de force, et le risque est que nous n’obtenions peut-être pas le « vrai RIC en toutes matières » puisqu’il faudra négocier à partir de cette demande. C’est bien là que je veux mettre l’accent : si nous partons d’emblée sur le RIC, nous ne devons céder sur RIEN :

  • Référendum d’Initiative Citoyenne, à NOUS d’en fixer les modalités (nombre de signatures nécessaires pour le déclencher…),
  • en TOUTES matières : législatif (imposer une nouvelle loi ou en modifier une), abrogatoire (retirer une loi existante ou la signature d’un traité), révocatoire (pour mettre dehors un élu ou un politicien), constituant (pour ajouter/supprimer/modifier des articles de la Constitution),
  • que toute modification de l’article où sera inscrit le RIC ne soit possible que par référendum. Méfions-nous aussi que le Parlement ne joue pas la montre, comme l’a rappelé Yvan hier.

Nous ne devons céder sur AUCUN de ces points. AUCUN. Un seul recul nous fera perdre toute la puissance de cet outil. Rappelons-nous par exemple que certaines lois ne peuvent être changées ou abrogées qu’en se retirant de certains traités. Tout est lié. Un seul point tombe, nous avons perdu.

En revanche, demander d’emblée le RIC a des avantages certains :

  • comme l’a rappelé Yvan Bachaud hier, plus de 80% de la population est déjà pour le RIC. Pas besoin de convaincre qui que ce soit (ou presque), il suffit de faire circuler l’information ; convaincre de réécrire la Constitution est beaucoup plus long et complexe, l’ensemble de la population n’étant pas vraiment acquis au projet,
  • application immédiate de ce Référendum, en gardant les institutions telles quelles (nous pourrons virer n’importe qui dès la mise en place du RIC, c’est le principe), la phase de transition va être progressive ; en réécrivant la Constitution, c’est beaucoup plus complexe et les modalités risquent de ne pas faire consensus par-dessus le marché.
  • avec le RIC en toutes matières, nous pouvons réécrire la Constitution, article par article, nettoyer tout ce qui ne va pas et mettre des garde-fous progressifs.

Ainsi, je dis « Oui au RIC » mais restons extrêmement vigilants et ne cédons sur RIEN. Et en attendant, aucune autre demande ne doit venir perturber cette unique revendication pour avoir un message clair.

Pour terminer, si vous ne le savez pas déjà, mes deux livres sont gratuits en version électronique en soutien au mouvement des gilets jaunes :

  • La monnaie : ce qu’on ignore, pour découvrir et comprendre la monnaie de manière simple,
  • Le Président Providentiel pour un roman qui va bousculer un peu votre cerveau sur tous nos problèmes de société, de l’économie à la justice, en passant par la corruption, l’éducation et bien d’autres sujets.

Apprendre de l’histoire

En 1789, on brûle les châteaux des nobles. Pour quels effets ? La bourgeoisie qui saisit l’occasion pour prendre le pouvoir.
En 1871, Paris est en flammes. Les principaux bâtiments sont incendiés, les archives détruites, les pertes sont énormes. Pour quels effets ? Aucun.
En 1968, de nombreux dégâts également, pour finalement très peu d’avancées réelles puisqu’on se retrouve encore au même point aujourd’hui 50 ans plus tard, tout en remplaçant De Gaulle par Pompidou, l’une des pires erreurs de l’histoire de France.
Comme je le disais dans mon précédent message aux gilets jaunes, « chassez le naturel, il revient au galop ».

La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents.
– Albert Einstein

En 1936, les protestations sont pacifiques, mais le pays est bloqué économiquement et là tout change comme je le rappelle dans mon roman, « Le Président Providentiel » que je cite : « congés payés, augmentation de
salaires de 12 % dans toute la France, passage de la semaine de 48
heures de travail à 40 heures, allocations chômage, retraites,
nationalisations, conventions collectives, soutien aux agriculteurs, le tout
en pleine période de crise. »
N’oublions pas aussi la propagande déjà à l’époque :
Ceci dit, le fonctionnement de l’État ne change pas, et nous revoilà dans la même situation 82 ans plus tard avec certaines de ces avancées qui sont déjà sérieusement mises à mal (sécurité sociale, agriculture moribonde, privatisations…). Je ne citerai pas le combat pacifiste de Gandhi, ah si c’est fait, trop tard.
Mon message n’est pas réellement sur le pacifisme, tant il est maintenant de notoriété publique que le gouvernement infiltre des casseurs parmi les manifestants pour attiser la haine et la rage et que la plus grande majorité des gilets jaunes est pacifique. Non, mon message va bien au-delà, il porte sur les revendications.
L’un des problèmes qui est à la fois la force des gilets jaunes est que le mouvement n’a ni leader ni porte-parole. Force parce que la récupération politique est impossible. Faiblesse parce que ça part dans tous les sens et qu’une voix unique ne se fait pas encore entendre.
L’un des principaux défis est de parler tous d’une seule voix, envoyer un message fort, clair audible, en direction du gouvernement. Pour l’instant, tout se mélange pêle-mêle, taxes sur les carburants, augmentation du SMIC, diminution de taxes diverses, démission du gouvernement, dissolution de l’Assemblée Nationale, suppression du Sénat, départ d’Emmanuel Macron, lutte contre la précarité, zéro SDF, hausse des retraites, rétablissement de l’ISF, lutte contre l’évasion fiscale, la transition écologique, la liste n’en finit plus, comme je le soulignais d’ailleurs déjà dans mon précédent article. Les médias se délectent d’ailleurs de cet éclectisme, s’amusent à en rajouter sur d’autres revendications parfois moins glorieuses de certains groupuscules.
Oui, toutes ces demandes sont justifiées. Mais cela donne une impression confuse d’une foule de revendications sans queue ni tête. Mais par-dessus tout, ces demandes ne sont que des « mesurettes ».
À quoi bon rassembler des millions de gens, à quoi bon les morts, les blessés, les estropiés, les gazés, les larmes et le sang, la douleur, l’énergie, si c’est pour demander quelques bricoles comme des augmentations du SMIC ou des baisses de taxes ? Même des promesses sur la lutte contre l’évasion fiscale ou de transparence des élus ne seront que du vent et du court terme.
Enfin, la base d’une négociation est toujours de demander plus pour avoir moins. Comme je l’écrivais déjà il y a 2 semaines, demandons de réécrire la Constitution par le peuple (Constituante Citoyenne à l’échelle nationale). Si cette demande est refusée, nous pouvons au moins obtenir le Référendum d’Initiative Citoyenne comme pis-aller. Mais ce serait un pis-aller de taille car il permettrait au peuple de retrouver enfin sa voix.
Comme je l’écrivais plus haut, l’un des « problèmes » et à la fois la force des gilets jaunes est l’absence d’organisation pyramidale. Sans porte-parole, comment faire entendre des revendications de manière claire ? Nous avons aujourd’hui internet qui est un outil extrêmement efficace. Nous parlons de plus en plus de « démocratie participative », il est temps de la mettre en pratique !
Alors je viens de créer une pétition, la plus simple, lisible, concise, possible, pour manifester notre désir de réécrire la Constitution. Peuple français, c’est à toi de jouer. Si tu n’estimes pas que la Constitution est importante, ne signe rien, au moins nous le ferons en connaissance de cause.
À noter que j’ai personnellement arrêté de signer des pétitions en me rendant compte que nos élus corrompus nous jettent à la figure plus de problèmes à la minute que nous ne pouvons en résoudre par des pétitions qui n’ont par-dessus le marché aucun poids politique. Aujourd’hui, avec le mouvement des gilets jaunes (qu’il ne faut surtout pas arrêter, tout en restant pacifiques), nous avons tous un poids réel de négociation et s’il y a bien une pétition, une seule, à signer, pour éviter de se battre sur tous les fronts, c’est bien celle de la réécriture de la Constitution. Au rythme où vont les choses, le Gouvernement ne pourra plus avoir très longtemps de légitimité à l’international et les forces de l’ordre elles-mêmes se joindront au mouvement de protestation car elles sont constituées d’humains qui font eux-aussi partie du peuple, quoi qu’on en dise.
Quant au choix de change.org, je suis conscient qu’il peut être critiquable, mais c’est l’une des seules solutions de pétition crédibles à l’heure actuelle.

Petit message aux gilets jaunes

La mobilisation, c’est excellent. Toute personne un peu saine d’esprit aura déjà compris que les gilets jaunes n’ont pas la hausse du carburant pour seule ni même principale revendication. C’est un raz-le-bol général de ne pas pouvoir boucler les fins de mois pendant que d’autres se gavent en haut. Ce sont les comparaisons et les inégalités criantes qui provoquent la frustration et la colère.

On n’obtient réellement quelque chose qu’en mettant des revendications claires sur la table. Beaucoup de gens savent qu’ils ne sont pas contents, mais ils ne savent pas exactement identifier le problème, en fait ils ont tellement de problèmes devant leurs yeux qu’ils ne savent plus où donner de la tête : les taxes et prélèvements atteignent des records alors que les salaires ne bougent pas ; le chômage et la précarité de l’emploi terrifie tout le monde ; la justice ne fonctionne pas ; l’insécurité et la violence y compris policière est partout ; l’État est surendetté et on se sait pas où cela va nous conduire ; l’État ne protège que les multinationales au détriment de la santé et de l’environnement et punit tous les lanceurs d’alertes ; l’éducation, les hôpitaux, les transports, tous les services publics sont exsangues ; la liste est bien trop longue pour continuer ici… il y a de quoi en perdre la boule. Une bonne partie est recensée dans mon roman « Le Président Providentiel ».

Malheureusement, faire la révolution sans but bien défini ne conduit toujours qu’à la récupération du mouvement par les élites. Rappelons-nous 1789 en France et 1917 en Russie.

J’entends à droite et à gauche « Macron, Démission » ou encore ceux qui appellent tout le gouvernement à démissionner. Mais qui vont-ils mettre à la place ? Sarko ? Hollande ? Ségolène ? Juppé ? Copé ? Bayrou ? La vraie réponse est que le ou la suivante, quel qu’il soit, fera à nouveau la même politique. À vrai dire, il n’aura pas bien le choix vu que la France a perdu sa souveraineté (comme on le voit aujourd’hui avec l’Europe qui fait plier l’Italie et comme je le rappelle dans mon roman). Seul Asselineau propose de sortir de l’Union Européenne, ce qui devrait nous redonner un peu de mou pour quelques temps. Mais c’est reculer pour mieux sauter. Quoi après lui ? Des élus, comme toujours, qui tireront la couverture à eux, lentement, irrésistiblement, pour qu’on en revienne à nouveau au même point. Et ce depuis plus de 200 ans. Multiples soulèvements populaires au XVIIIème siècle, puis 1936, 1968. À chaque fois, le système retourne ensuite dans son état primaire qui est de servir l’aristocratie et non le peuple. Chassez le naturel, il revient au galop.

Du coup, un petit rappel s’impose. L’élection est un système aristocratique, dans lequel les élites gouvernent toujours, le peuple n’ayant au quotidien aucun moyen de faire entendre sa voix. Nous en avons 200 ans de preuves, et d’autres dans chaque recoin de notre planète avec ses beaux ersatz de « démocraties ». Les élections de représentants sont toujours biaisées, puis qu’il est toujours simple d’acheter des voix. Et une fois élu, le nouveau roi fait bien ce qui lui chante.

La question qui se pose est donc : se rebiffer jusqu’à en mourir comme cette pauvre dame écrasée sous une voiture le samedi 17, d’accord, mais pour quoi ?

Changer de monnaie pourrait être une revendication valable mais on peut déjà le faire à titre individuel par la monnaie libre et la Ğ1. N’attendons rien du gouvernement de ce côté-là.

Il reste tout de même une cause essentielle au niveau de l’État, qui supplante toutes les autres : la Constitution. Par le simple fait que les élus l’écrivent, ils nous rendent impuissants. Ils se votent leurs propres augmentations, en augmentant simultanément les taxes du peuple, tout en autorisant la fuite toujours plus grande des capitaux à l’étranger (80 milliards d’euros par an il y a quelques années, en 2017 c’était 100 milliards). C’est mécanique. Ils ont le pouvoir. Ils vivent pour le pouvoir. Et ils feront tout pour le garder. On doit le leur reprendre. Et ce n’est pas une utopie, c’est tout-à-fait possible. Il suffit de porter clairement la revendication haut et fort.

C’est donc en allant protester devant les bâtiments des institutions à grand bruit que l’on peut revendiquer quelque chose au niveau des institutions. Certainement pas en se mettant à dos les automobilistes qui tentent de passer.

Réécrire la Constitution, c’était la principale revendication des Islandais pendant la révolution des casseroles. Ils ont effectivement fait écrire une nouvelle constitution par des citoyens, mais le projet a été bloqué ensuite par le Parlement une fois la pression populaire retombée. Ne jamais baisser la garde.

Il faudra donc s’assurer que le projet est mené à terme. Mais pour commencer, il s’agit de l’initier en rassemblant tout le monde derrière une même idée : faire réécrire la Constitution par le peuple. Ce n’est qu’à cette condition qu’on pourra réellement sortir enfin du bourbier. Toutes les autres revendications sont annexes, temporaires, contre-productives à long terme.

J’ai écrit « Le Président Providentiel » pour montrer à quel point le système est impossible à réformer sans mettre un coup de pied dans la fourmilière, et surtout pour que le lecteur prenne conscience des problèmes générés par le système tout en proposant des ébauches de solutions, qui existent en grand nombre mais se sont pas toujours des recettes miracles. Et aussi pour rappeler que chacun de nos gestes quotidiens pèse dans la balance.

Blocage Facebook

Facebook m’interdit soudainement d’aimer des publications alors que je n’ai rien partagé de subversif (ah si, sur la création monétaire et les élections…), la censure fait rage, le système se rebelle. Heureusement qu’il y a des alternatives libres !

Retrouvez-moi sur Diaspora : https://freehuman.fr/people/dae4e3b089a2013588d92bcc7ae63f56

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Permaculture vs agriculture industrielle : le sens des priorités

Le progrès technologique est décidément prodigieux : avec une moissonneuse-batteuse, un seul homme peut couvrir à lui seul des hectares de terrain, avec un avion il peut répandre des pesticides à volonté.

Lorsqu’on regarde la productivité par heure travaillée dans l’agriculture, la technologie fait des miracles :

C’est là tout le danger de ne raisonner que sur des chiffres et des statistiques détachées de la réalité : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

La véritable question à se poser est la suivante : parmi toutes les statistiques, dans l’éventail complet des possibilités, que faut-il privilégier, où doit-on mettre les priorités ? Si la première priorité que l’on retient est effectivement la productivité par heure/humain travaillée alors, aucune hésitation, il est indispensable de faire avancer la technologie encore davantage, au point même où des robots pourraient eux-mêmes faire les semis, l’arrosage, l’épandage de pesticides, fongicides, engrais, et la récolte voire même les transformations et emballages des produits. Tout cela pour plus de profits financiers pour les propriétaires terriens puisque plus un seul être humain ne serait nécessaire pour dégager des bénéfices d’une parcelle de terrain.

Pendant ce temps, en gardant un esprit ouvert, alerte et à l’affût de toutes les données qui peuvent nous aider à prendre des décisions, on peut constater que :

  • l’utilisation massive de pesticides provoque de multiples effets secondaires, dont l’empoisonnement des humains et de la faune (on pense aux abeilles mais c’est tout l’écosystème qui est touché, dont on sait pourtant qu’il est formé de boucles de rétroactions et de cycles de consommation par les chaînes alimentaires), la contamination des sols et de l’eau des sous-sols qui se répand dans tout l’environnement y compris dans vos verres et dans vos assiettes,
  • la culture industrielle oblige à la monoculture, pari très risqué lorsqu’un unique parasite détruit un type de culture comme ce fut le cas en Irlande avec la pomme de terre, d’autant plus que, en éliminant les arbres sur les surfaces cultivées, le sol et la végétation sont exposés à l’asséchement puisque non protégés des rayons du soleil et du vent, obligeant l’agriculteur à gaspiller de l’eau pour tenter de garder de l’humidité dans son champ,
  • le choix de la monoculture pousse à l’usage de pesticides car la plante cultivée, privée d’un environnement naturel, ne bénéficie d’aucune aide de son environnement pour résister à des attaques et doit donc être protégée artificiellement,
  • le labour combiné à la chimie appauvrit considérablement les sols, éliminant toute vie en son sein et en profondeur (disparition massive des vers de terre), de laquelle dépend pourtant tout ce qui peut pousser en surface,
  • l’agriculture industrielle est très consommatrice d’énergie (pétrole principalement) et accessoirement de ressources (métal, caoutchouc, etc.) alors que nous savons que nous utilisons déjà les ressources de la planète de manière irraisonnée et non durable dans le temps,
  • la population mondiale augmente,
  • les surfaces cultivables sur l’ensemble du globe sont quasiment toutes déjà utilisées et tendent même à diminuer dans certaines régions, remplacées par du béton, nous avons donc intérêt à tirer parti au maximum de chaque mètre carré pour produire de la nourriture afin de nourrir tout le monde,
  • les rendements au mètre carré obtenus en permaculture dépassent de très loin ceux de la monoculture industrielle, l’inconvénient étant que la permaculture nécessite l’intervention humaine constante et ne peut être mécanisée ou industrialisée, chaque lopin de terre ayant ses propres particularités,
  • par ailleurs, la permaculture utilise très peu de ressources si ce n’est de la matière grise et de l’huile de coude, toutes deux proportionnelles au nombre de bouches à nourrir,
  • les humains sont remplacés partout et dans tous les domaines par des machines, conduisant à un chômage qui ne peut qu’augmenter de manière irréversible dans les décennies à venir, provoquant par ailleurs une crise existentielle puisque l’humain devient inutile, sans compter que, dans le système économique et social actuel, cela le conduit à mourir de faim ou à être « entretenu » par des systèmes palliatifs de charité, on a connu avenir plus glorieux…

Ces constats énoncés, il semble évident que nous devons arrêter l’agriculture industrielle et basculer au plus tôt vers la permaculture partout, avec pour résultats quasi immédiats :

  • quantité de nourriture produite à l’hectare bien supérieure,
  • suppression du chômage, reconnexion des humains avec la nature et leur environnement,
  • utilisation raisonnée des ressources (eau, pétrole, etc.),
  • revigoration des sols, de la flore et de la faune, restaurant les cycles naturels et augmentant les rendements encore davantage.

L’unique inconvénient étant le manque à gagner de l’industrie des pesticides et des machines, provoquant sans aucun doute un ralentissement de la Sacro-Sainte Croissance. Est-ce bien grave ? Ça l’est sans aucun doute pour le système de la monnaie-dette qui nous étrangle aujourd’hui, mais en changeant de système monétaire, c’est au contraire un véritable salut.

Restons tout de même conscients que l’un des principaux défis de la permaculture est qu’il n’y a pas un manuel universel pour procéder. Une fois acquises un certain nombre de grandes lignes, elle requiert une formation solide dans de nombreux domaines (chimie, botanique, physique, etc.), tâtonnements, expérimentations, en fonction du type de terrain et de la topologie, du climat, des ressources disponibles en eau… c’est exactement à cela que l’humain excelle et qui sera très difficilement automatisable. Dans un premier temps, on peut envisager que l’intelligence artificielle, par l’accumulation de retours d’expériences, pourra permettre d’aider l’humain à faire des choix. Mais il est encore loin, le jour où des robots suffisamment multifonctionnels comme ceux de la série Humans nous remplaceront dans des champs en permaculture. Ce jour-là, peut-être pourrons-nous alors définitivement nous reposer sur nos lauriers, et enfin faire de notre vie exactement ce qui nous chante. À condition bien sûr que nous ayons d’ici là repris la pleine souveraineté sur la monnaie et la prise des décisions collectives.

Je vous invite à retrouver ces aspects ainsi que bien d’autres dans mon roman, « Le Président Providentiel ».

L’aberration des partis politiques

Petit extrait de mon dernier roman, « Le Président Providentiel ».

L’un des personnages s’en prend au système des partis politiques, les accusant de pourrir la politique :

« La meilleure preuve, c’est que les Verts soient un parti. L’écologie devrait être au cœur du débat de tous les partis. On cloisonne totalement les idées au sein d’un parti. Au lieu de proposer les idées à la carte, on propose un menu 100 % poisson ou bien un menu 100 % viande. Si vous voulez du poisson en entrée mais de la viande en plat principal, c’est impossible. Ou bien on vous présente un menu végétarien dans lequel la seule boisson comprise est une bouteille de vin. Si vous voulez du jus de fruit, vous n’avez pas le choix, ça sera une bouteille de vin. Et on vous oblige à la boire ! Présenté comme ça, ça semble totalement absurde, c’est pourtant ce que font les partis politiques avec les idées. Jusqu’au point où si vous êtes écologiste alors vous devez forcément être d’accord sur tout le reste, ce qui est totalement farfelu. Vous avez des écologistes qui sont à droite, d’autres à gauche, certains sont pour l’immigration et d’autres contre, certains sont pro-européens et d’autres anti-européens, etc. Ben oui, les idées c’est pas au menu, c’est à la carte ! […] les partis politiques ne sont pas une solution à un problème, ils sont le problème. »

Les conséquences sur la politique du système des partis vont d’ailleurs même encore plus loin.

L’un des arguments généralement donné en faveur des partis est qu’ils rassemblent les gens autour d’une même idée, d’un même idéal. Force est de constater que cet argument ne tient pas une seconde : les partis font systématiquement naître des dissensions en leur sein, se séparant régulièrement en plusieurs partis, ou bien recréant un autre parti sous un autre nom, et ce dans une boucle sans fin. Sans compter bien sûr l’inévitable course des égos qui s’opposent pour diriger le parti, Graal de puissance…

La force des partis est justement de diviser la population, de l’empêcher de s’unir. Un parti fait systématiquement apparaître au sein du groupe des idées sur lesquelles les membres ne peuvent pas s’unir. Tout simplement parce que le menu est fixe et que tout membre du parti doit avaler jusqu’à la dernière goutte tout ce qu’il n’aime pas. Il n’y a donc pas meilleur moyen de diviser les gens à terme.

En revanche, une population entière peut se rassembler autour d’une idée, pour peu que cette idée soit bien choisie.

Un exemple de question pour formuler une bonne idée qui rassemble :

« Devons-nous laisser une minorité créer la monnaie et rester à jamais les esclaves de cette minorité ? »

Bien sûr, pour répondre à cette question et se rassembler derrière la réponse, il est indispensable de connaître le système de création monétaire actuel par la dette et ainsi connaître ses défauts. Combien de personnes connaissent réellement ce système ? Combien se demandent comment il fonctionne ? De mon expérience, une ultra minorité de la population seulement. Tout simplement parce que les médias ne mettent jamais, Ô Grand Jamais, la question de la création monétaire dans leurs programmes.

La Ğ1 et le concept de monnaie libre qui la porte est un exemple parfait d’idée rassembleuse : on trouve parmi les membres de la Ğ1 tout et son contraire, tous rassemblés autour d’une même idée, même s’ils ne sont potentiellement pas du tout d’accord sur tout le reste.