Archive Web – Notre Époque – Élections et temps de parole – Partie 2

Le blog d’origine ayant malheureusement disparu, je reproduis ici le post d’origine. Il est normalement encore disponible sur l’archive de l’internet.

L’effrayante corrĂ©lation entre temps de parole et rĂ©sultats aux Ă©lections (2) : la confusion des experts

 

Archive Web – Notre Époque – Élections et temps de parole – Partie 1

Le blog d’origine ayant malheureusement disparu, je reproduis ici le post d’origine. Il est normalement encore disponible sur l’archive de l’internet.

L’effrayante corrĂ©lation entre temps de parole et rĂ©sultats aux Ă©lections (1)

 

Effondrement historique du PIB en France et en Europe

Tous les grands médias caracolent actuellement avec des gros titres :

  • hausse historique du PIB en 2021,
  • du jamais vu depuis 50 ans,
  • etc.

Au-delà de ces titres-dont-je-tairai-le-but, la réalité est bien différente.

Effondrement historique du PIB en 2020

Comme on le sait tous, le PIB a chutĂ© en 2020 un peu partout dans le monde. En particulier, il a reculĂ© de 6,4 % dans la zone euro. En France, encore plus, il a chutĂ© d’environ 8 %.

La fameuse « hausse historique » de 5,2 % en 2021 en Europe est donc vue sous un autre angle lorsqu’on garde en tĂȘte la succession des annĂ©es. Sortons notre calculette :

(100 – 6,4) × 1,052 = 98,47

soit une baisse sur deux ans de 1,53 %.

En France, si on fait le mĂȘme calcul, on a droit Ă  une baisse de 1,56 % sur deux ans.

Mais ce n’est pas tout.

Injection massive de monnaie par la BCE

Face Ă  l’arrĂȘt de l’Ă©conomie en 2020, la Banque Centrale EuropĂ©enne a dĂ©cidĂ© de ne pas y aller de main morte.

AprĂšs tout, elle commence Ă  en avoir l’habitude. Cela fait presque une dĂ©cennie qu’elle injecte rĂ©guliĂšrement de la monnaie dans la sphĂšre financiĂšre par le mĂ©canisme de l’assouplissement quantitatif (QE – Quantitative Easing en anglais). Et l’euro ne s’en porte pas plus mal, du moins en apparence. Alors, pourquoi ne pas y aller franchement ? Au fond, il s’agit de « sauver l’Ă©conomie ». Ou plus exactement la sphĂšre financiĂšre, mais chut.

Il me semble que le blog creationmonetaire.info est l’un des seuls, si ce n’est le seul, Ă  nous donner des graphiques de l’Ă©volution de la masse monĂ©taire en euro. Celui-ci est particuliĂšrement parlant :

Masse monétaire euro
Source : https://www.creationmonetaire.info/2022/01/masse-monetaire-e-janvier-2022-les-15000-milliards-depasses-le-rsa-au-plus-bas-de-tous-les-temps.html

Depuis mars 2020, c’est-Ă -dire moins de 2 ans, la BCE a injectĂ© la bagatelle de 20.000 milliards d’euros dans l’Ă©conomie. 10 fois le PIB de la France.

À masse monĂ©taire constante, le PIB a donc dĂ©jĂ  reculĂ© de 1,5 % en deux ans. Mais si on tient compte du gonflement de presque 20 % de la masse monĂ©taire dans le mĂȘme temps, alors la conclusion s’impose :

en deux ans, le PIB a reculé de 20 %.

Il s’agit donc d’un effondrement historique du PIB, contrairement Ă  ce qu’on veut bien nous faire croire, en pleine pĂ©riode Ă©lectorale.

Inflation

J’indiquais en 2016 dans mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » que les QE successifs n’avaient eu qu’un trĂšs faible impact sur l’inflation :

Or, malgrĂ© l’augmentation constante et soutenue de la masse monĂ©taire, l’inflation officielle dans l’Union EuropĂ©enne sur 10 ans est d’environ 2 % par an, guĂšre plus de 25 % en 10 ans, soit un quart de la hausse de la masse monĂ©taire (pour rappel, la masse monĂ©taire M1 a doublĂ© dans les 10 derniĂšres annĂ©es et la monnaie fiduciaire a mĂȘme quadruplĂ© en 15 ans).

Il semblerait tout de mĂȘme que la derniĂšre folie de nos banquiers centraux commence Ă  porter ses fruits : partout, « on craint » une inflation record en 2022. La question est : qui donc craint cette inflation ?

La rĂ©ponse est simple : le petit Ă©pargnant, le salariĂ© qui ne va pas voir son salaire suivre la courbe de l’inflation, le petit commerçant qui va devoir racler sur ses marges dĂ©jĂ  inexistantes pour ne pas trop perdre de clientĂšle, etc.

L’État, lui, en sort grand gagnant. Il pourra de toute façon relever les taxes et autres impĂŽts. En effet, il suffira de justifier qu’ils sont indexĂ©s par dĂ©faut sur l’inflation. Mais surtout, il voit sa dette fondre comme neige au soleil.

À lire aussi sur le sujet, cet autre rĂ©cent billet sur le petit jeu de la BCE.

L’euro digital, l’arme ultime de la BCE

Avertissement : ce que j’explique ici n’est pas ma propre opinion, mais n’est que le point de vue des banquiers centraux. Si j’Ă©tais banquier central, nul doute que mes solutions seraient toutes diffĂ©rentes. Je mets bout Ă  bout des Ă©vĂ©nements et dĂ©clarations pour tenter d’expliquer les choix faits par nos banquiers centraux dans le passĂ© et dans le futur proche.

Introduction

Au vu de l’endettement massif partout dans le monde et un systĂšme bancaire Ă  l’agonie, la BCE (Banque Centrale EuropĂ©enne) et l’euro sont au bord du gouffre. On pourrait en dire autant de la Fed aux États-Unis, mais je vais m’attarder dans cet article sur l’Europe.

Dans mon livre paru en 2017 « La monnaie : ce qu’on ignore », je mentionnais dĂ©jĂ  que les banques centrales (y compris la BCE) examinaient dĂ©jĂ  les crypto-monnaies. Ces derniĂšres annĂ©es, la BCE a dĂ©voilĂ© petit-Ă -petit la possibilitĂ© Ă  court terme (quelques annĂ©es) d’offrir d’un « euro digital ». En d’autres termes, les citoyens europĂ©ens pourraient avoir un compte Ă  la BCE. Il y a eu aussi des rumeurs et discussions sur la « monnaie hĂ©licoptĂšre ». Comment tout cela est-il liĂ© ? Pourquoi y en a-t-il besoin ? Y en a-t-il vraiment besoin ?

L’origine

Le problĂšme vient de la maniĂšre dont la monnaie est crĂ©Ă©e actuellement. Dans le systĂšme actuel, ce sont les banques privĂ©es qui crĂ©ent l’essentiel de la monnaie. En tout cas, c’est ainsi dans l’Eurozone et aux États-Unis.

Le systĂšme est le mĂȘme partout dans le monde : les banques centrales crĂ©ent de la monnaie fiat, les banques privĂ©es captent un maximum de cette monnaie dans l’Ă©conomie, et font des crĂ©dits, qu’on appelle Ă  tort « prĂȘts ». En effet, la banque ne « prĂȘte » pas de la monnaie existante, mais crĂ©e de la monnaie lorsqu’elle accorde un crĂ©dit. Cette monnaie est alors dĂ©truite lorsque le crĂ©dit est remboursĂ©. Ce systĂšme provoque de nombreux problĂšmes, comme je l’ai dĂ©taillĂ© dans deux de mes livres : « La monnaie : ce qu’on ignore » et « La monnaie : l’essentiel ».

ArrĂȘtons-nous maintenant Ă  l’un des problĂšmes de ce systĂšme : il lui faut de plus en plus de monnaie. En effet, pour maintenir le systĂšme des crĂ©dits Ă  flot, il faut sans cesse introduire de la nouvelle monnaie dans l’Ă©conomie. Si par accident la masse monĂ©taire vient Ă  diminuer, c’est tout le systĂšme qui risque de s’effondrer car il n’y a plus assez de monnaie pour rembourser les crĂ©dits existants.

Le problĂšme

Mais, direz-vous, pourquoi est-ce rĂ©ellement un problĂšme ? Il se trouve que depuis la crise des subprimes en 2008, l’Ă©conomie elle-mĂȘme ne gĂ©nĂšre plus assez de nouvelle monnaie, plus assez de « croissance », pour maintenir le systĂšme. Au passage, seuls les Ă©conomistes thĂ©oriques ne comprennent pas pourquoi cela pose problĂšme. On ne peut avoir une croissance infinie sur une planĂšte finie, c’est pourtant trĂšs simple Ă  comprendre ! Bon, peut-ĂȘtre que le minage d’astĂ©roĂŻdes nous sauvera de la dĂ©croissance. Peut-ĂȘtre pas.

Bref, aprĂšs la crise de 2008, les banques centrales font face Ă  un problĂšme de taille : comment crĂ©er assez de monnaie pour soutenir le systĂšme bancaire et Ă©viter la catastrophe ? Il n’y avait pas assez de monnaie, et l’Ă©conomie ne crĂ©ait pas assez de crĂ©dits par elle-mĂȘme.

La premiĂšre phase (2008-2015)

Les banques centrales n’ont pas beaucoup de leviers pour interfĂ©rer dans l’Ă©conomie. Elles peuvent crĂ©er de la monnaie physique, billets ou piĂšces, mais seulement jusqu’Ă  un certain point. CrĂ©er cette monnaie physique a un coĂ»t. À l’inverse, crĂ©er de la monnaie pour un crĂ©dit se fait essentiellement en cliquant sur un bouton de souris devant un ordinateur. C’est la raison pour laquelle, dans le monde occidental, 90 % de la monnaie est digitale et crĂ©Ă©e par les banques privĂ©es. C’est diffĂ©rent dans d’autres endroits oĂč les gens utilisent encore beaucoup les espĂšces dans la vie de tous les jours.

MalgrĂ© tout, le rĂŽle des banques centrales est de s’assurer que le systĂšme financier tient debout. Il leur fallait agir en 2008 pour sauver le systĂšme bancaire.

Pour cela, elles ont utilisĂ© leur premier et principal outil : les taux directeurs. En effet, le taux directeur a un impact direct sur les taux des crĂ©dits Ă©mis par les banques privĂ©es. Et Ă©videmment, les taux d’intĂ©rĂȘts ont un rĂŽle important dans l’Ă©mission ou non de crĂ©dits.

Lorsque les taux sont Ă©levĂ©s, les gens hĂ©sitent beaucoup plus Ă  prendre un crĂ©dit qui va leur coĂ»ter cher Ă  rembourser. À l’inverse, lorsque les taux sont bas, tout le monde se rue sur les crĂ©dits puisqu’ils ne coĂ»tent pas grand-chose. C’est assez Ă©vident.

En baissant les taux d’intĂ©rĂȘts, les banques centrales ont rendu les crĂ©dits bancaires beaucoup plus attractifs, ce qui pousse les gens Ă  prendre des crĂ©dits. Et plus de nouveaux crĂ©dits signifie plus de nouvelle monnaie crĂ©Ă©e pour ces crĂ©dits qui circule dans l’Ă©conomie.

La seconde phase (2015-2021)

Cette premiĂšre solution semble idĂ©ale. Malheureusement, lorsque l’Ă©conomie a toujours besoin d’ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©e mais que les taux d’intĂ©rĂȘts ont tellement baissĂ© qu’ils deviennent nĂ©gatifs, il y a un sĂ©rieux problĂšme. Aucun systĂšme bancaire ne peut survivre en payant les gens pour faire crĂ©dit ! Et pourtant, c’est ce qui est arrivĂ©, les taux des crĂ©dits sont devenus nĂ©gatifs. Ils le sont mĂȘme devenus en Allemagne pour les particuliers pendant un certain temps.

Il fallait donc trouver un autre moyen de maintenir le systĂšme Ă  flot. Malheureusement, les leviers de la banque centrale sont assez limitĂ©s. Normalement, une banque centrale n’est pas censĂ©e crĂ©er de la monnaie digitale. Cette monnaie est d’ailleurs seulement utilisĂ©e par les banques entre-elles pour Ă©quilibrer leurs Ă©changes.

MalgrĂ© tout, il en allait de la survie du systĂšme. La BCE, ainsi que d’autres banques centrales, ont commencĂ© Ă  utiliser un outil qui est normalement rĂ©servĂ© aux situations d’urgence : l’assouplissement quantitatif. Pour faire simple, la banque centrale rachĂšte des dettes d’Ă©tat et injecte de la monnaie dans le systĂšme financier.

GrĂące Ă  ces deux premiĂšres phases, le nombre d’euros en circulation a doublĂ© tous les dix ans, et ce depuis 20 ans. C’est un taux d’inflation de 10 % par an ! J’explique tout cela avec plus de dĂ©tails dans mon livre.

Et maintenant ?

L’assouplissement quantitatif ne peut pas se prolonger Ă©ternellement. De plus, il ne rĂ©sout visiblement pas le problĂšme. En effet, j’ai mentionnĂ© un taux d’inflation Ă  10 % par an, mais ce n’est tout de mĂȘme pas ce qu’on constate au niveau des prix. Ils augmentent, certes, mais ils ne doublent pas tous les 10 ans. En fait, la monnaie qui est gĂ©nĂ©reusement distribuĂ©e aux financiers ne descend jamais dans l’Ă©conomie. Qui a un jour cru au « ruissellement » ?

Les banques centrales font face Ă  une Ă©vidence : il leur faut un autre outil pour sauver le systĂšme bancaire. Évidemment, une mĂ©thode alternative serait d’accepter que le systĂšme actuel ne fonctionne pas, mais cela mettrait un coup certain Ă  leur crĂ©dibilitĂ© !

La dette et l’inflation

Jusqu’Ă  maintenant, la BCE s’est fixĂ© une cible de 2 % d’inflation par an. Comme je l’explique dans « La monnaie : l’essentiel », l’inflation ne peut jamais ĂȘtre calculĂ©e sans tomber dans des biais, mais admettons que la BCE ait rĂ©ussi Ă  maintenir ses 2 % dans les 10 derniĂšres annĂ©es.

Le problĂšme est que l’Ă©conomie actuelle est trĂšs endettĂ©e. Les entreprises sont fortement endettĂ©es car une grande partie des dettes publiques a glissĂ© vers le privĂ©, et la pandĂ©mie de Covid accompagnĂ©e de ses confinements et du ralentissement de l’Ă©conomie ont encore accru ces dettes. De mĂȘme, les Ă©tats ont Ă©tĂ© obligĂ©s de s’endetter fortement pour subventionner leurs Ă©conomies en berne.

Du point de vue d’une banque centrale, il y a un moyen simple de rĂ©duire les dettes de tout le monde : l’inflation. L’idĂ©e est simple : si on doit un montant fixe de monnaie et que la monnaie perd de sa valeur avec le temps, le rĂ©sultat immĂ©diat est que ma dette perd Ă©galement en valeur. Typiquement, si on arrive Ă  maintenir un taux d’inflation Ă  10 % par an, la dette de tout le monde est divisĂ©e par deux en 10 ans.

MalgrĂ© tout, il faut garder en tĂȘte qu’une banque centrale n’est pas censĂ©e crĂ©er de la monnaie directement. Il leur faut changer les rĂšgles si elles veulent le faire.

Une monnaie digitale

La BCE parle de plus en plus de « l’euro digital ». Certains parlent d’une « crypto-monnaie », mais ce n’en est clairement pas une puisqu’une dans le cadre d’une banque centrale, le terme « crypto-monnaie centralisĂ©e » ne peut ĂȘtre qu’un oxymore.

Bref, l’idĂ©e derriĂšre la monnaie digitale de la BCE est que chaque citoyen de l’Eurozone puisse avoir un porte-monnaie virtuel
 Ă  la BCE. En clair, en plus de votre compte en banque actuel, vous et moi aurions Ă©galement un compte Ă  la BCE. Les montants maximum seraient limitĂ©s Ă  quelques milliers d’euros, mais il serait bel et bien lĂ .

La BCE prétend que la principale raison à ce changement est que « les citoyens se détournent des espÚces ».

Vraiment ? Est-ce rĂ©ellement lĂ  la seule raison, voire mĂȘme la principale ? Pourquoi un revirement si soudain, tout ça pour un compte oĂč nous pourrions n’avoir que quelques milliers d’euros alors, que des milliards se baladent tous les jours dans la zone euro ?

La monnaie hélicoptÚre

La « monnaie hĂ©licoptĂšre » est simplement de la monnaie crĂ©Ă©e par la banque centrale et distribuĂ©e sans contrepartie aux citoyens. En Europe, Mario Draghi, le PrĂ©sident de la BCE Ă  l’Ă©poque, disait trouver le concept « intĂ©ressant ». Peter Praet, l’Ă©conomiste en chef de la BCE, a dĂ©clarĂ© :

Oui, toutes les banques centrales peuvent le faire. Vous pouvez crĂ©er de la monnaie et la distribuer au peuple. C’est ça, la monnaie hĂ©licoptĂšre.

Il n’y a aucune annonce officielle comme quoi il serait dans les plans de la BCE de distribuer de la monnaie hĂ©licoptĂšre. Pour autant, il y a beaucoup de gens qui militent pour.

Mais concrĂštement, comment distribuer cette monnaie hĂ©licoptĂšre ? Si tout le monde a plusieurs comptes dans plusieurs banques, il faut identifier les citoyens auprĂšs des Ă©tats, demander dans quelle banque ils prĂ©fĂšrent recevoir la monnaie, faire des versements, etc. C’est compliquĂ©. Il faut aussi ne pas distribuer de monnaie aux associations et entreprises qui ont un compte, etc.

Mais si soudain, chaque citoyen de la zone euro a un compte en banque Ă  la BCE, c’est tout de suite beaucoup plus simple ! D’un simple clic, vous pouvez crĂ©diter tous les comptes d’un certain montant ! On peut dire que le compte Ă  la BCE utilisant de la monnaie digitale est en quelque sorte le prĂ©requis de la monnaie hĂ©licoptĂšre.

Est-ce vraiment une option sérieuse ?

RĂ©flĂ©chissez. Le systĂšme bancaire est en train de couler, obligĂ© de donner des sous aux gens pour qu’ils fassent des crĂ©dits. La BCE a tout essayĂ© pour injecter de la monnaie dans le systĂšme, en vain. Et elle est Ă  court d’options. Par-dessus le marchĂ©, il y a beaucoup de dettes partout, dettes qui vont couler tout le monde tĂŽt ou tard.

Et lĂ , soudain, vous avez un outil qui permet d’injecter directement et facilement de la monnaie dans l’Ă©conomie. Vous crĂ©ez de l’inflation, ce qui va rĂ©duire les dettes. Et au passage, vous vous dĂ©barrassez des espĂšces qui vous coĂ»tent cher, tout en accroissant votre contrĂŽle sur les flux de monnaie – et permet de limiter le blanchiment.

Si j’Ă©tais dans les bottes d’un banquier central et que je voulais maintenir le systĂšme, je n’hĂ©siterais pas une seconde Ă  utiliser cet outil providentiel.

Un nouveau « truc » centralisé

Nous ne devons pas nous mĂ©prendre sur les intentions. Il s’agit ni plus ni moins que d’un outil de contrĂŽle. On pourrait mĂȘme parler d’outil de contrĂŽle suprĂȘme.

Certains Ă©voquent depuis quelques temps dĂ©jĂ  que cela pourrait aller bien au-delĂ  de la « monnaie ». Par exemple, il serait possible via ce systĂšme de distribuer des « bons alimentaires ». En d’autres termes, vous recevriez de la « monnaie » sur votre compte, mais vous ne pourriez dĂ©penser cette monnaie que pour acheter des produits alimentaires de premiĂšre nĂ©cessitĂ©.

On peut Ă©galement parfaitement imaginer un « revenu de base » indexĂ© sur votre « note » attribuĂ©e par l’État. Un crĂ©dit social Ă  la chinoise, avec un effet direct sur ce que vous percevriez. Pourquoi pas l’utiliser Ă©galement pour dĂ©cider du niveau auquel vous devez ĂȘtre taxĂ©. On peut aller trĂšs trĂšs loin avec ce systĂšme, en terme de contrĂŽle, bien sĂ»r.

Et nous dans tout ça ?

Bien sĂ»r, tout cela n’est que la vision d’un banquier central. En tant qu’individu qui a beaucoup rĂ©flĂ©chi Ă  la monnaie, je suis persuadĂ© qu’il vaudrait mieux se dĂ©barrasser du systĂšme bancaire actuel. Repartir de zĂ©ro. Ce ne serait pas la premiĂšre fois dans l’histoire. Et parfois, plutĂŽt que de laisser pourrir un systĂšme malade, un nouveau dĂ©part avec un meilleur systĂšme est largement prĂ©fĂ©rable.

Certains pensent que la monnaie hĂ©licoptĂšre est une forme de revenu universel, ou revenu de base. Comme j’ai prĂ©venu dans mon livre, le revenu universel peut Ă©galement ĂȘtre un piĂšge. Une astuce, un tour de passe-passe, pour maintenir le systĂšme vĂ©reux actuel Ă  flot.

Pour nous, citoyens, il y a dĂ©jĂ  une alternative, et chacun d’entre nous peut la choisir en toute libertĂ© et en toute conscience : la monnaie libre. Assurez-vous de lire la ThĂ©orie Relative de la Monnaie ainsi que mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » pour dĂ©couvrir toutes vos options pour choisir un systĂšme monĂ©taire.

Wikipedia : un co-fondateur n’a plus confiance

Un constat qui ne date pas d’hier

Dans mon roman, « Le PrĂ©sident Providentiel », je m’attarde un peu sur Wikipedia. L’un des personnages propose de crĂ©er une encyclopĂ©die alternative. On peut y lire :

« C’est trĂšs dangereux de n’avoir qu’une seule voix propageant la vĂ©ritĂ©. Vous allez me dire qu’il n’y a qu’une vĂ©ritĂ© absolue et que Wikipedia est impartial et ne prend pas position. Mais par dĂ©finition, c’est quasiment impossible de ne pas prendre parti lorsqu’il s’agit en particulier de sujets non scientifiques. MĂȘme sur des sujets scientifiques, tous les spĂ©cialistes d’un domaine ne sont pas forcĂ©ment d’accord entre-eux. Il est alors facile dans une encyclopĂ©die de relayer en prioritĂ© une thĂ©orie plutĂŽt qu’une autre. Et lorsqu’on arrive sur des sujets plus politiques, c’est Ă©galement facile de manipuler l’opinion en donnant plus de crĂ©dit Ă  une version ou Ă  une thĂ©orie en particulier. Est-ce que vous pourriez par exemple m’ouvrir la page sur les lobbys ? »

À l’Ă©cran est alors apparue la page correspondante de l’encyclopĂ©die en ligne. Il a commenté : « Vous allez voir comment la psychologie est utilisĂ©e pour manipuler les idĂ©es des gens. Pour commencer, la premiĂšre chose par laquelle est attirĂ© l’Ɠil sur la page, c’est l’image associĂ©e. Que reprĂ©sente-t-elle ? Une caricature de lobbyistes anglais. Tout de suite, on vous met dans le cerveau : attention aux caricatures, le lobbyiste, ce n’est pas du tout ça ! »

Il a demandĂ© ensuite Ă  se dĂ©placer vers la section « Les lobbys contre l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ».

— Le titre paraĂźt pourtant donner une piste. En fait, la rĂ©ponse est pourtant trĂšs simple, un lobby, par dĂ©finition, n’est absolument pas pour l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, mais pour l’intĂ©rĂȘt particulier de celui qui le commandite. C’est la dĂ©finition mĂȘme du lobby ! Du coup, l’expression en elle-mĂȘme « les lobbys contre l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral » est une vĂ©ritable lapalissade ! Et pourtant, dans ces paragraphes, on va faire naĂźtre dans l’esprit du lecteur le doute sur le fait que, peut-ĂȘtre, en rĂ©alitĂ©, le lobbyiste est lĂ  pour protĂ©ger l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Je cite : « il faut se garder d’imaginer le lobbyiste sous les traits caricaturaux du dispensateur de pots-de-vin, confinĂ© au rĂŽle de maillon d’une chaĂźne de prĂ©bende. Le lobbying, le vrai, se distingue Ă  la fois de sa caricature et des pratiques douteuses ». Donc voilĂ , vous avez une idĂ©e fausse du lobbyiste, le vrai est un gars bien et pas un escroc. On retombe dans l’idĂ©e de caricature gravĂ©e dans l’inconscient collectif. Oui, c’est sĂ»r, on a tous en tĂȘte que le lobbyiste est un gros mĂ©chant avec des dents de vampire et des cornes. Mais non, mais non, vous assure-t-on. Il est normal le gars ! Il a juste un costard, comme tout le monde et il travaille pour gagner sa croĂ»te. TrĂšs bien, continuons. Le paragraphe suivant est intitulĂ© « Une menace pour la dĂ©mocratie ? ». Ah, peut-ĂȘtre qu’on va y arriver. Vous savez qu’on ne retient principalement d’un texte que les derniĂšres phrases qu’on a lues. Sans compter tous ceux qui vont aller directement en fin de texte pour en lire la conclusion. Eh bien la derniĂšre phrase de cette section est : « le lobbying est bon pour la dĂ©mocratie ». C’est quand mĂȘme gĂ©nial, non ?

Et ensuite, dans le reste de l’article, ça reprend des thĂ©ories disant que comme les diffĂ©rents lobbyistes travaillent pour des entreprises diffĂ©rentes et concurrentes, ils se contrebalancent, et du coup le rĂ©sultat global est que tous ces lobbys ne profitent plus Ă  des intĂ©rĂȘts particuliers, mais Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. C’est de la manipulation pure et simple Ă  l’aide d’une logique totalement bancale. C’est comme si je disais que si je mĂ©lange de l’eau froide avec de l’eau chaude j’obtiens de l’eau tiĂšde. Sauf que si je mets une goutte d’eau un peu froide dans une tasse d’eau bouillante, le rĂ©sultat ne va pas vraiment ĂȘtre tiĂšde. Pour revenir Ă  nos lobbyistes, on oublie de dire au lecteur qu’en rĂ©alitĂ©, sur les sujets les plus importants, tous les lobbys ne sont pas sur un pied d’Ă©galitĂ©. Quand vous avez d’un cĂŽtĂ© l’industrie agro-alimentaire abreuvĂ©e de milliards face Ă  des associations de consommateurs, il est Ă©vident que la bataille est totalement inĂ©gale, et que les intĂ©rĂȘts particuliers de l’industrie gagnent haut la main face Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Ensuite, pour les chiffres des lobbys au sein des institutions europĂ©ennes, pour minimiser les chiffres toute la section s’appuie sur les chiffres de
 1992 ! Il y a 30 ans ! En soulignant qu’il y a aussi des lobbys qui reprĂ©sentent l’intĂ©rĂȘt public, sans pointer du doigt les diffĂ©rences Ă©normes de financement de ces diffĂ©rents lobbys. On pourrait rire de la maniĂšre dont tout cela est prĂ©sentĂ© si le sujet n’Ă©tait pas aussi sĂ©rieux, important et grave.

— Vous voulez dire que l’encyclopĂ©die n’est pas objective et a un biais dans la maniĂšre de prĂ©senter les choses ?

— C’est le moins qu’on puisse dire, on vient d’en voir un exemple typique. Et la raison est trĂšs simple. Il s’agit d’un projet privĂ©, assujetti Ă  des financements externes voire Ă  des pressions. Le projet que je propose est un projet 100 % citoyen et financĂ© par l’État, donc sans aucune pression. Il y aura donc une meilleure pluralitĂ© d’opinions. Dans notre encyclopĂ©die, le lecteur pourra peut-ĂȘtre apprendre que Greenpeace, la plus grosse ONG Ă  Bruxelles, avait un budget de 1,6 millions d’euros et 15 employĂ©s sur place en 2015. C’est Ă©norme, non ? À comparer avec 40 millions de budget et 150 employĂ©s de la fĂ©dĂ©ration des industries chimiques, c’est vite remis en perspective.

— Pourtant, n’importe qui peut Ă©diter les pages et ajouter ou modifier du contenu, n’est-ce pas ?

— Ah, ça c’est la belle thĂ©orie. Dans la pratique, l’encyclopĂ©die est bien forcĂ©e d’avoir une Ă©quipe de modĂ©ration pour Ă©viter que n’importe qui puisse Ă©crire n’importe quoi. Ce sont les biais de cette Ă©quipe de modĂ©ration qui pourrissent justement la neutralitĂ© des articles car ils vont, en toute bonne foi, supprimer tout ce qui ne va pas « dans le bon sens » selon eux, et qui est « faux » de leur point de vue. Potentiellement un peu « aidé » par la politique venant de plus haut. Et hop, adieu l’impartialitĂ©.

L’avis de l’un des fondateurs

Larry Sanger, l’un des co-fondateurs de l’encyclopĂ©die en ligne, est soucieux. Il nous rĂ©vĂšle que les lobbys noyautent l’encyclopĂ©die et menacent donc la pluralitĂ© d’opinion. C’est exactement ce que je dĂ©nonçais dans le texte citĂ© prĂ©cĂ©demment.

Cela est valable pour tout ce qui concerne les sujets de sociĂ©tĂ© : Ă©ducation, santĂ©, politique, science, Ă©conomie, philosophie, libre-Ă©change, etc. Sur tous ces sujets, le ton de l’encyclopĂ©die n’est pas neutre, loin s’en faut.

D’ailleurs, les copies d’Ă©cran du site que j’ai postĂ©es plus haut datent de 2018, annĂ©e de publication de mon livre. La page Wikipedia en question n’a pas beaucoup changĂ© depuis, et malgrĂ© de nombreuses tentatives d’Ă©dition pour tenter de rĂ©Ă©quilibrer le propos, la plupart refusĂ©es, le ton gĂ©nĂ©ral de la page est toujours trĂšs favorable au lobbyisme, elle en fait ouvertement l’apologie. D’ailleurs, pour enfoncer le clou, une autre image de caricature a Ă©tĂ© rajoutĂ©e en dĂ©but d’article :

Une encyclopédie doit-elle suivre uniquement la doxa ?

Dans l’interview vidĂ©o de la section prĂ©cĂ©dente, l’interviewer pose une question pertinente : une encyclopĂ©die ne se doit-elle pas de n’apporter que ce qui fait consensus, afin d’Ă©viter de perdre le lecteur en incluant trop d’alternatives ?

Larry Sanger n’est pas dupe et sa rĂ©ponse est trĂšs claire : sur des sujets controversĂ©s, l’encyclopĂ©die doit pouvoir apporter diffĂ©rents points de vue, de la maniĂšre la moins biaisĂ©e possible. Cela, afin de laisser la possibilitĂ© au lecteur de se forger sa propre opinion. En ne suivant que la « doxa », on force un choix, sans d’ailleurs que cela soit explicite pour le lecteur.

Bien sĂ»r, on a tous en tĂȘte les encyclopĂ©dies mythiques des grands Ă©diteurs. De l’EncyclopĂŠdia Universalis Ă  Larousse, et bien sĂ»r les anciennes encyclopĂ©dies comme celle de Diderot et d’Alembert. Et effectivement, on pouvait attendre de ces encyclopĂ©dies « acadĂ©miques » qu’elles n’apportent que le point de vue prĂ©dominant, la doxa ambiante.

Mais Wikipedia a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans un but diffĂ©rent : autres temps, autres mƓurs. D’ailleurs, c’est toujours l’un de ses buts affichĂ©s sur la page d’accueil de l’encyclopĂ©die « participative » : « permettre Ă  tout le monde de contribuer ».

 

Avec le sous-entendu que la pluralitĂ© d’opinion est encouragĂ©e. Et pourtant, ce n’est pas du tout le cas. Ça ne l’est plus. Les enjeux sont bien trop importants. Alors, on laisse croire que « tout le monde peut s’exprimer », tandis que dans les faits et de la bouche mĂȘme de ce fondateur : « il est de plus en plus difficile, voire impossible, de contribuer, mĂȘme sur les sujets les plus anodins ».

Ponzi et création monétaire

Les chaĂźnes de Ponzi

Fabien Olicard est un mentaliste talentueux. Dans une vidĂ©o rĂ©cente, il explique le mĂ©canisme des pyramides de Ponzi. Je ne sais pas s’il a choisi le timing sciemment pour la publication de cette vidĂ©o, mais vu la conjoncture, la coĂŻncidence est particuliĂšrement troublante ! En effet, le systĂšme de crĂ©ation monĂ©taire du systĂšme bancaire est basĂ© sur ce principe. Et non, je n’exagĂšre rien.

 

La création monétaire par le crédit

Les lecteurs de mes livres savent dĂ©jĂ  que, quand vous obtenez un crĂ©dit de votre banque, elle ne vous prĂȘte pas de la monnaie qu’elle a dĂ©jĂ . Elle crĂ©e ce montant sur votre compte par une simple Ă©criture comptable, c’est juste un nombre saisi dans un ordinateur. Cela s’appelle la crĂ©ation monĂ©taire ex-nihilo. Cette crĂ©ation suit un certain nombre de rĂšgles, qu’on ne va pas dĂ©tailler ici.

Mais les intĂ©rĂȘts du crĂ©dit, eux, ne sont pas crĂ©Ă©s. Seul le principal est crĂ©Ă©. Cela signifie que, pour rembourser ces intĂ©rĂȘts, il faut bien aller les chercher quelque part, ailleurs, pour les rembourser. Ailleurs, mais oĂč ? On doit forcĂ©ment ponctionner de la monnaie qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par d’autres crĂ©dits. Or, ces autres crĂ©dits ont Ă©tĂ© octroyĂ©s Ă  d’autres individus ou entreprises, qui, Ă  leur tour, vont avoir bien du mal Ă  rembourser
 leur seule solution est d’aller prendre Ă  leur tour de la monnaie d’autres crĂ©dits, etc. D’oĂč un endettement perpĂ©tuel et croissant de toute la population, y compris des Ă©tats. Et cela, absolument partout dans le monde puisque le systĂšme bancaire fonctionne de cette mĂȘme maniĂšre dans tous les pays Ă  de rares exceptions prĂšs.

Analogie avec Ponzi


Le systĂšme de crĂ©ation monĂ©taire par les banques privĂ©es est donc exactement basĂ© sur le mĂȘme principe qu’une pyramide de Ponzi : celui qui crĂ©e la monnaie s’enrichit constamment sur le dos de ceux pour qui il crĂ©e de la monnaie, et ce de plus en plus puisque ce sont les nouveaux entrants qui doivent fournir aux prĂ©cĂ©dents les intĂ©rĂȘts qu’ils doivent rembourser.

Toute chaĂźne de Ponzi a une fin

Un systĂšme pyramidal de ce type ne peut jamais durer Ă©ternellement dans un monde fini. En effet, pour payer les membres existants, il est nĂ©cessaire de faire entrer de nouveaux membres sans cesse. Lorsqu’il n’y a plus assez de nouveaux entrants pour alimenter les anciens, le chĂąteau de cartes s’effondre par manque de fonds.

C’est exactement ce qui est en train de se produire aujourd’hui avec le systĂšme bancaire. C’est d’ailleurs ce qui aurait dĂ» se produire en 2008 si les Ă©tats un peu partout dans le monde ne s’Ă©taient pas endettĂ©s pour renflouer le systĂšme bancaire en dĂ©route. Pas Ă©tonnant que les intĂ©rĂȘts des crĂ©dits aient Ă©tĂ© ramenĂ©s quasiment Ă  zĂ©ro par les banques centrales dans la dĂ©cennie passĂ©e, on sent bien que la supercherie ne peut plus continuer beaucoup plus longtemps. La Covid-19 est probablement le dernier clou dans le cercueil


Pour aller plus loin


Voici un extrait de mon livre « La monnaie : l’essentiel », dans lequel j’ai utilisĂ© dans les chapitres prĂ©cĂ©dents l’exemple de naufragĂ©s sur une Ăźle utilisant des Ă©meraudes comme monnaie d’Ă©change.

L’intĂ©rĂȘt esclavagiste

Imaginons Ă  nouveau une Ăźle, cette fois avec 10 naufragĂ©s. Au lieu d’Ă©changer des Ă©meraudes, ils font appel Ă  un onziĂšme protagoniste qui se prĂ©tend banquier ; ils le croient, car il a encore sa cravate. Il leur propose de leur crĂ©diter 100 unitĂ©s chacun, ils devront rembourser 10 unitĂ©s tous les mois sur un an, ce qui fera 120 unitĂ©s Ă  rembourser, soit 20 % d’intĂ©rĂȘts. Ils ont envie d’avoir de la monnaie pour leurs Ă©changes, ils acceptent donc la proposition du banquier.

Celui-ci a « oubliĂ© » de leur expliquer que, sur les 12 mensualitĂ©s qu’il va percevoir, les deux premiĂšres sont des intĂ©rĂȘts qu’il va conserver, puis il dĂ©truira les 10 autres, pour dĂ©truire exactement ce qu’il a crĂ©Ă©, c’est-Ă -dire 100 par personne.

ArrĂȘtons-nous quelques instants et calculons :

  • il y a au total 100 unitĂ©s crĂ©ditĂ©es × 10 naufragĂ©s, soit 1 000 unitĂ©s en circulation,
  • il faut rembourser 10 par mois × 12 mois × 10 naufragĂ©s, soit 1 200 unitĂ©s au total au banquier.

Comment est-ce possible ? Il n’y a pas assez d’unitĂ©s en circulation pour rembourser le banquier. Pire encore, Ă  partir du dixiĂšme mois, il n’y aura plus une seule unitĂ© en circulation dans l’Ă©conomie puisque chacun aura remboursĂ© 100, c’est-Ă -dire l’intĂ©gralitĂ© de la monnaie qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e ! Il leur restera Ă  rembourser deux mois Ă  10 par mois soit 200 pour les 10 naufragĂ©s.

Mais on a oubliĂ© tout de mĂȘme un dĂ©tail : le banquier, lui, sera en possession des deux premiĂšres mensualitĂ©s, soit 10×2×10=200. Ce sont les intĂ©rĂȘts qu’il n’a pas dĂ©truits. À partir de ce constat, tout dĂ©pend de ce que le banquier dĂ©cide de faire avec ces 200 unitĂ©s.

Si le banquier dĂ©cide d’utiliser cette monnaie pour se payer Ă  manger grĂące au travail des autres naufragĂ©s, il lui suffit de dĂ©penser tranquillement ces intĂ©rĂȘts pour se nourrir. Il peut alors passer ses journĂ©es dans un hamac au bord de l’eau, cocktails et caviar fournis par sa main-d’Ɠuvre qu’il paye avec les intĂ©rĂȘts qu’il a rĂ©coltĂ©s. Dans ce cas, s’il dĂ©pense tous les intĂ©rĂȘts, il rĂ©injecte 200 unitĂ©s dans l’Ă©conomie, exactement celles qui manquaient pour rembourser tous les crĂ©dits.

MalgrĂ© tout, mĂȘme dans ce scĂ©nario parfait, il n’y a Ă  la fin de l’annĂ©e plus aucune unitĂ© en circulation dans l’Ăźle, car le banquier a dĂ©truit les derniĂšres mensualitĂ©s, comme prĂ©vu. C’est la crise. Chacun est Ă  nouveau obligĂ© de demander un nouveau crĂ©dit au banquier. Et donc de lui servir le caviar pour l’annĂ©e qui vient. Et ceci indĂ©finiment.

L’intĂ©rĂȘt manquant

Nous avons examiné un scénario, mais il en reste deux autres.

Si le banquier dĂ©cide de partir lui-mĂȘme Ă  la pĂȘche pour se nourrir et qu’il conserve ces 200 unitĂ©s dans son coffre, alors effectivement il n’y aura jamais assez de monnaie pour le rembourser. Dans ce cas, les naufragĂ©s n’ont qu’une seule solution pour terminer de rembourser le banquier : faire de nouveaux crĂ©dits, qui incluront donc la fin du remboursement des anciens crĂ©dits. Chaque naufragĂ© devra donc faire un crĂ©dit de 100+20 pour l’annĂ©e suivante, soit 120. Mais cette fois les mensualitĂ©s seront de 12 au lieu de 10. Et dix mois plus tard, il restera alors 24 Ă  rembourser chacun tandis que toute la monnaie aura disparu. On se retrouve ainsi Ă  faire des crĂ©dits de plus en plus gros pour rembourser de plus en plus d’intĂ©rĂȘts.

On se retrouve exactement dans le mĂȘme cas si le banquier dĂ©cide de ne dĂ©penser qu’une partie des intĂ©rĂȘts qu’il a rĂ©coltĂ©s. Il n’y a pas assez de monnaie pour tout rembourser, les naufragĂ©s sont obligĂ©s de faire des crĂ©dits de plus en plus gros au fil du temps.

Dans la rĂ©alitĂ©, comme tous les crĂ©dits ne sont pas octroyĂ©s en mĂȘme temps dans l’Ă©conomie, les acteurs de l’Ă©conomie doivent « piocher » dans les crĂ©dits des autres pour rembourser leurs propres crĂ©dits. Mais cette monnaie manque alors aux autres, qui se trouvent obligĂ©s Ă  leur tour de ponctionner dans la monnaie d’autres crĂ©dits, et ainsi de suite.

De retour sur le réseau privateur

Il y a quelques mois, le « Livre de Visages Privé » a désactivé mon compte sans sommation, et sans explication.

J’avais alors un rĂ©seau de dizaines de groupes et des milliers d’amis. Mais un serveur privĂ© est un serveur privĂ©. Et celui qui possĂšde le serveur a tous les droits. Y compris celui de supprimer tout ce qu’il juge indĂ©sirable sans devoir rendre de comptes Ă  qui que ce soit.

C’est vrai, critiquer ouvertement le rĂ©seau qui nous hĂ©berge ainsi que le Gouvernement avec lequel il s’entend trĂšs bien n’est pas forcĂ©ment une excellente idĂ©e. CrĂ©er un compte sous pseudonyme non plus. Cela fausse toutes les donnĂ©es de son « Big Data » qui est son gagne pain. Mais bien sĂ»r, c’est pour notre bien, pour garantir le bien ĂȘtre de ses utilisateurs. Ce n’est pas du tout une question de gros sous. Pas du tout. Une question reste ouverte : le Livre est-il aussi radical avec les comptes de trolls divers comme ceux de son Gouvernement chĂ©ri ? Pas sĂ»r. Bon.

Aucune importance, en fait : ce sont ses serveurs, ses donnĂ©es, donc ses choix. Nous n’avons rien Ă  dire tant que nous utilisons lesdits serveurs. Libre Ă  tous, pourtant, d’utiliser les nombreuses alternatives libres sur lesquelles je suis disponible et poste rĂ©guliĂšrement. Mais non, personne ne veut faire l’effort, ni mĂȘme se rendre compte du danger. Comme toujours, l’indiffĂ©rence est la pire de nos ennemis.

De toute Ă©vidence, il vaut mieux communiquer lĂ  oĂč se trouve la majoritĂ© que dans le vide intersidĂ©ral. AprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©jectĂ© du Livre, donc, je reviens sous forme d’une page. J’espĂšre durer un peu plus longtemps cette fois-ci. L’inconvĂ©nient Ă©tant qu’une page n’a pas autant d’interactions possibles qu’un compte. Tout est trĂšs bien pensĂ©. Si tu apprĂ©cies ce que je poste, clique sur le logo ci-dessous et suis/aime ma page.

L’arnaque du Revenu Universel d’ActivitĂ©

Le Gouvernement Ă©tudie actuellement dans le plus grand silence mĂ©diatique, depuis de nombreux mois, le remplacement des aides sociales par une aide unique au doux nom de « Revenu Universel d’ActivitĂ© ».

Une arnaque de plus

Que cache cette nouvelle mesure, annoncĂ©e pour trĂšs bientĂŽt, puisque c’est pour 2020 ? Vu l’Ă©chĂ©ance, on en entend trĂšs peu parler dans les mĂ©dias. Mais il y a un trĂšs joli site bien touffu de « consultation citoyenne »  avec une participation citoyenne extrĂȘmement faible, logique. C’est bien le signe qu’on vous prĂ©pare le coup du lapin assorti de « mais, on a consultĂ© les citoyens avant ! ». Un peu comme le rĂ©fĂ©rendum ADP.

En rĂ©sumĂ©, ça pue l’arnaque. Le Gouvernement va encore probablement faire des « Ă©conomies », tirant tout le monde encore plus vers le bas. Mais bien sĂ»r, tout en s’assurant que les plus misĂ©reux aient leur miche de pain pour Ă©viter qu’ils se rĂ©voltent. Attention ça va piquer !

Sous couvert affichĂ© de « lutter contre la pauvretĂ© », il s’agit en rĂ©alitĂ© d’aider le Medef Ă  baisser les salaires encore davantage. Astuce pratique pour traiter tous les opposants de vilains capitalistes qui refusent de lutter contre la pauvretĂ©. On ne peut d’ailleurs que s’inquiĂ©ter davantage puisque le Gouvernement s’apprĂȘte Ă  dĂ©manteler « l’Observatoire national de la pauvretĂ© » juste avant l’arrivĂ©e de cette rĂ©forme. Hasard de calendrier ? Peut-ĂȘtre pas.

Inciter Ă  travailler – coĂ»te que coĂ»te

En rĂ©alitĂ©, le but Ă  peine cachĂ© est de « mettre les fainĂ©ants au travail ». C’est dit avec des fleurs, mais le message de fond est bien celui-lĂ . En clair, bien vous mettre la tĂȘte dans la gadoue pour vous obliger Ă  trouver un travail coĂ»te que coĂ»te, sans aucun doute, ce revenu sera
 frugal, comparĂ© aux aides actuelles. C’est pour votre bien : lorsque vous retrouverez un travail, vous gagnerez plus d’argent ! D’autre part, il est prĂ©vu d’ĂȘtre dĂ©gressif pour que vous n’ayez plus le choix Ă  un moment donnĂ© : vous prostituer ou mourir de faim. Ce qui aura pour effet Ă©vident une baisse gĂ©nĂ©rale des salaires.

Pour rappel, les diffĂ©rentes aides sociales existantes sont rarement lĂ  juste pour la dĂ©co. Elles existent pour palier Ă  des problĂšmes spĂ©cifiques de chaque individu. Tout le monde n’a pas les mĂȘmes contraintes. Ni les mĂȘmes handicaps. Pas non plus les mĂȘmes difficultĂ©s Ă  retrouver un travail. ActivitĂ©s saisonniĂšres, intermittentes, Ă  temps plein ou non, en horaires dĂ©calĂ©s, etc. Pas les mĂȘmes contraintes budgĂ©taires en fonction de la famille et du lieu oĂč on habite, etc.

Au fait, le RUA s’appliquera-t-il aux Élus de la Ripoublique et aux Milliardaires ?

Universel ?

« Revenu Universel Sous Conditions de Ressources ». Universel ? Non puisque « sous condition ».

L’oxymore parfait.

L’art de dĂ©tourner les mots et de les utiliser pour ce qu’ils ne sont pas, version Novlangue. Si c’Ă©tait « Universel », ce serait versĂ© Ă  chaque individu, qu’il travaille ou non, quelle que soit sa situation. Ce qui, au passage, l’inciterait trĂšs clairement Ă  travailler puisque cela viendrait s’ajouter Ă  son salaire. Mais il ne faut pas rĂȘver non plus. Les expĂ©riences de ce type sont « trop coĂ»teuses » pour un Ă©tat asphyxiĂ© par des dĂ©cisions budgĂ©taires et Ă©conomiques absurdes. Lesquelles ?

DĂ©tourner l’attention, toujours

Évidemment, il s’agit comme d’habitude d’une redistribution monĂ©taire qui ne pose pas les bonnes questions. On dĂ©tourne systĂ©matiquement les tĂȘtes de lĂ  oĂč il faudrait regarder.

  • Évasion fiscale = 100 milliards d’euros par an. Mais on tape sur les chĂŽmeurs et l’APL des Ă©tudiants. Tout en supprimant l’ISF, ce qui a eu pour effet de bord prĂ©visible de diminuer les dons aux associations caritatives.
  • Dette publique due aux intĂ©rĂȘts = 40 milliards d’euros par an. Dette jamais remise en question bien qu’illĂ©gitime.
  • Lobby de la grande distribution qui se permet d’occuper illĂ©galement des sols = plus de 400 milliards d’euros d’arriĂ©rĂ©s. Tandis qu’on met une amende de 500€ pour un SDF ou un gilet jaune qui a Ă©rigĂ© une cabane.
  • Bradage systĂ©matique au privĂ© des infrastructures publiques dans lesquelles on vient d’investir massivement : autoroutes, gares, aĂ©roports, Française des Jeux, barrages, etc. Les Grecs ont dĂ» le faire sous la contrainte et les menaces. Pour la France, c’est fait tranquillement au vu de tous, petit-Ă -petit.

Escamoter systĂ©matiquement l’essentiel

Inonder la population de complications pour qu’elle n’ait jamais le temps de s’interroger sur la racine des problĂšmes. S’assurer qu’elle vit au jour-le-jour, soit dĂ©bordĂ©e d’information de moindre importance. Pour Ă©clipser, cacher en plein jour, les questions essentielles.

La plus importante : le pouvoir de la crĂ©ation monĂ©taire laissĂ© aux banques privĂ©es. Ce qui leur donne le pouvoir de financer avant tout le pĂ©trole, l’industrie pharmaceutique et chimique, et les guerres. Surtout pas les hĂŽpitaux, l’Ă©ducation, la permaculture ou les pompiers, pas assez rentables.

Le Dividende Universel de la monnaie libre, lui, répond à la vraie question de la création monétaire. Il est réellement « Universel » : un humain = un dividende. La vraie remise en question est là. Et il faut à tout prix éviter que ce débat atteigne la sphÚre publique.

Pris de court ? Vraiment ?

L’Ă©tonnement

Certains s’Ă©tonnent des tournures que prend actuellement le systĂšme financier. Partout, on est surpris que les marchĂ©s financiers aient des hoquets. Les craintes d’une crise financiĂšre grave Ă  la rentrĂ©e s’accentuent. Un peu comme tous les ans ces derniĂšres annĂ©es, d’ailleurs.

Dans la droite ligne de tous les critiques actuels du systÚme financier, on peut lire dans un récent article de Mediapart le paragraphe suivant :

« Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand les financiers brusquement redĂ©couvrent l’attrait de l’or, quand ils sont prĂȘts Ă  perdre de l’argent pour le mettre dans des placements jugĂ©s sĂ»rs, quand ils commencent Ă  s’inquiĂ©ter de la liquiditĂ© sur les marchĂ©s, c’est que la mĂ©canique financiĂšre est en train de se dĂ©rĂ©gler, que la peur est en train de gagner. »

La mĂ©canique financiĂšre est en train de se dĂ©rĂ©gler. Comme si c’Ă©tait un fait nouveau !


 cependant


On ne pourra pourtant pas dire qu’il n’y avait pas de sĂ©rieux signes avant-coureurs, et ce depuis longtemps :

 
  • les subprimes et produits dĂ©rivĂ©s ne se sont jamais aussi bien portĂ©s – dĂ©solĂ© pour le sarcasme,
  • les dettes des Ă©tats s’envolent Ă  tel point qu’on sait tous depuis longtemps que ces dettes ne seront jamais remboursables par les circuits classiques, et je ne parle mĂȘme pas du hors bilan qui sert Ă  en planquer sous le tapis

  • les quelques agences de notation Ă©litistes sont les faucheuses du systĂšme, qui peuvent dĂ©capiter des tĂȘtes Ă  volontĂ©,
  • les plus gros spĂ©culateurs filent en masse dans des marchĂ©s de grĂ© Ă  grĂ© (dark pools) pour Ă©chapper au contrĂŽle des banques centrales depuis plus d’une dĂ©cennie,
  • les banques centrales injectent de la monnaie Ă  tout-va dans le systĂšme financier depuis des annĂ©es – la perfusion,
  • les taux restent nĂ©gatifs sur des durĂ©es prolongĂ©es ce qui est un risque immĂ©diat pour tout le systĂšme bancaire – le palliatif, un enfant comprend que quelqu’un qui prĂȘte ou crĂ©dite de la monnaie Ă  taux nĂ©gatifs va finir par couler, Ă  moins bien sĂ»r qu’on l’arrose de monnaie par ailleurs,




L’Ă©vidence

Tout cela est Ă©videmment de la pure folie, un systĂšme dont on sait qu’il n’est pas soutenable, et qui est mis sous perfusion, puis sous soins palliatifs. Le colosse aux pieds d’argile ne peut pas durer sur le long terme. C’est une Ă©vidence pour quiconque s’intĂ©resse un peu Ă  la question en profondeur.

Et qu’on ne me raconte pas que ses architectes ne sont pas au courant – ce qu’ils avanceront, bien Ă©videmment, le jour oĂč le chĂąteau de cartes s’Ă©croulera, Ă  l’image de Janet Yellen, dĂ©clarant en 2011 Ă  propos de la crise de 2008 : « Je n’ai pas apprĂ©ciĂ© les risques liĂ©s Ă  la titrisation, aux agences de notation, Ă  la finance de l’ombre, aux vĂ©hicules hors bilan, je n’ai rien vu venir de tout cela jusqu’Ă  ce que ça arrive. »

Mais c’est bien sĂ»r !

Soyons radicaux !

En fait, mĂȘme la plupart de ceux qui avaient repĂ©rĂ© ces signes avant-coureurs ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils ne s’intĂ©ressent qu’Ă  des consĂ©quences superficielles d’une cause plus profonde.

Ce n’est qu’en pointant la cause premiĂšre, la racine du problĂšme, qu’on peut enfin se libĂ©rer de la cascade d’inĂ©galitĂ©s qui en dĂ©coulent. Cette source initiale a un nom : la crĂ©ation monĂ©taire.

En effet, un systĂšme oĂč des « Ă©lites » ont le monopole de la crĂ©ation monĂ©taire, et ce Ă  volontĂ©, ne pouvait que terminer comme il est aujourd’hui.

La monnaie libre, et la Ğ1 propulsĂ©e par Duniter, son implĂ©mentation lancĂ©e en 2017, est en cela une vĂ©ritable rĂ©volution puisqu’elle remet Ă  plat, Ă  l’horizontale, si je peux oser cette mĂ©taphore, la crĂ©ation monĂ©taire. Elle n’y est pas l’apanage d’une Ă©lite, elle appartient Ă  tous. Elle a toujours appartenu Ă  tout le monde, mais la libertĂ© ne se donne pas, elle se prend.

Comme je l’Ă©cris en conclusion de mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » :

Se rĂ©approprier la monnaie, ce n’est pas demain, c’est aujourd’hui !

RĂ©tablissons l’ordre !
 dans l’ordre !

Au hasard de mes pérégrinations, je tombe sur cet article aux envolées lyriques :

Les Français veulent de l’ordre

Ah, ça, oui, rĂ©tablissons l’ordre ! Ou plutĂŽt, Ă©tablissons-le, ce serait une premiĂšre.

Raz-le-bol qu’une minoritĂ© de ripoux se permettent en toute impunitĂ© de pomper la valeur issue du travail de millions de Français, 100 milliards d’euros d’Ă©vasion fiscale en 2018 rien qu’en France, pas moins de mille milliards par an en Europe depuis des annĂ©es.
 
Raz-le-bol que des gens bien placĂ©s, lĂ -haut, fassent tout pour protĂ©ger la-dite minoritĂ© de ripoux, tout en se gavant tellement de homard et de champagne que ça leur donne des indigestions. Et loin de s’amĂ©liorer, le phĂ©nomĂšne s’accentue d’annĂ©e en annĂ©e.
 
Raz-le-bol de ce Gouvernement et de cette AssemblĂ©e qui complotent Ă  1h du matin pour dĂ©gommer, Ă  25 voix contre 21 sur les 577 dĂ©putĂ©s censĂ©s nous reprĂ©senter, un projet de loi s’attaquant justement Ă  l’Ă©vasion fiscale. Et si seulement c’Ă©tait une exception ! Mais non, c’est une pratique courante !
 
Raz-le-bol que des multinationales pillent allĂšgrement la richesse nationale par Ă©vasion fiscale Ă©galement, le tout protĂ©gĂ© par Bercy. Sans compter toutes les techniques pour ne pas payer d’impĂŽts par la grande distribution, 418 milliards d’euros de manque Ă  gagner rien qu’en PACA !
 
Raz-le-bol que des citoyens exemplaires et droits dans leurs bottes soient pourchassĂ©s pour dĂ©noncer ces pratiques d’Ă©vasion fiscale et illĂ©galitĂ©s en tous genres, pendant que ceux-lĂ  mĂȘme qui organisent l’Ă©vasion fiscale en Europe sont dĂ©corĂ©s de toutes parts.
 
Raz-le-bol que, pendant que la population d’« en bas » est saignĂ©e de plus en plus (APL, retraites et j’en passe), la France est la championne du monde de distribution de dividendes.
 
Raz-le-bol qu’un vol de riz et de pĂątes pour se nourrir rĂ©sulte en peine de prison ferme pendant que des violeurs pĂ©dophiles, des escrocs qui volent des millions, se prennent des peines en sursis voire pas de peine du tout. Raz-le-bol que, alors qu’il y a un viol sur mineur toutes les heures en France, on interdit la fessĂ©e par une loi, sans oublier la loi sur l’outrage sexiste, aux termes totalement flous ce qui s’avĂšre contre-productif, et totalement dĂ©calĂ©e de la rĂ©alitĂ© du terrain, puisque, sans mĂȘme parler de simples propos sexistes, deux viols par heure font l’objet d’un signalement Ă  la police en France, laissant entrevoir probablement 10 fois plus de viols en rĂ©alitĂ©. RĂ©publique Ridicule.
 
Raz-le-bol que nos forces de l’ordre, mises sous pression par des ordres illĂ©gaux et des rafles sans fondement, souffrent de plus en plus de suicides. Ce sont des individus comme les autres, souvent avec une famille Ă  nourrir, et qui, lorsqu’ils se rebellent face Ă  des illĂ©galitĂ©s, se prennent des reprĂ©sailles dans un silence mĂ©diatique tellement assourdissant que je suis obligĂ© de mettre un lien vers Sputnik News. Quand c’est un mĂ©dia russe qui finit par faire un vĂ©ritable travail de journaliste et d’information en France, oĂč est passĂ©e la soit-disant dĂ©mocratie dont se gargarisent nos mĂ©dias ? RĂ©publique BananiĂšre.
 
Raz-le-bol, justement, que l’information soit monopolisĂ©e par la mĂȘme minoritĂ© de ripoux, qui au passage nous inonde de fake news et de sondages bidons pour façonner l’opinion publique, tandis qu’on traficote Ă  tour de bras les statistiques.
 
Raz-le-bol de ces politiciens qui mĂ©prisent les Français qu’ils sont censĂ©s servir. Il fait trop chaud ? Habillez-vous lĂ©gĂšrement. Ce que font ces conducteurs de bus en mettant des jupes, faute d’avoir le droit de se mettre en short.
 
Raz-le-bol que nos soit-disant « reprĂ©sentants » soient nos maĂźtres au lieu d’ĂȘtre nos serviteurs, Ă  grands renforts de vaisselle neuve dont on se sait plus trĂšs bien ce qu’elle a coĂ»tĂ©. ChĂšre transparence de la RĂ©publique qui ne Marche plus trĂšs droit ! Et si le peuple n’a pas de homard, il peut se contenter de kebabs Ă  dĂ©faut de fromage et de vin !
 
Raz-le-bol que ces mĂȘmes politiciens vĂ©reux prennent cans cesse des dĂ©cisions contre le peuple : agriculture, santĂ©, services publics laissĂ©s mourants par faute de budget allouĂ© puis bradĂ©s au privĂ©, surtout s’ils sont profitables (Française des Jeux, autoroutes, barrages, gares, aĂ©roports, etc.), ventes d’armes Ă  des pays sanguinaires sans compter les guerres auxquelles ils font participer la France en notre nom et qui se soldent par de l’immigration massive, juste retour des choses pour un pays qui terrorise des populations entiĂšres en larguant des bombes et en soutenant le terrorisme Ă  l’Ă©tranger. Et ce, tout en vendant l’indĂ©pendance de la France (nuclĂ©aire, marine, satellites
) Ă  des puissances Ă©trangĂšres, en toute impunitĂ©.
 
Raz-le-bol que les mĂȘmes dirigeants se contre-fichent de la dĂ©gradation de l’environnement, pour le plus grand plaisir des multinationales. Car oui, si les particuliers se voient visĂ©s dans tous les sens, les grands groupes, eux, polluent en toute impunitĂ©. Au point qu’ils s’en fichent tellement qu’ils exportent le plastique Ă  recycler en Malaisie, ça coĂ»te moins cher ! Ah, mais surtout, mettez bien votre plastique dans la poubelle verte ! Sacrebleu ! De quoi ĂȘtre vert de rage, oui ! Mettez bien votre vignette Crit’Air banque de pollueurs ! Pendant ce temps, ArcelorMittal balance des tonnes d’acide toxique dans les sols, et le lanceur d’alertes qui a sonnĂ© l’alarme est poursuivi et doit mĂȘme avoir recours Ă  mendier auprĂšs du bon peuple tellement l’État n’en a rien Ă  cirer.
 
Raz-le-bol que les marchés financiers, à coups de micro-transactions à haute fréquence effectuées par des robots, summum de déshumanisation, fassent la pluie et le beau temps sur des matiÚres premiÚres dont dépendent des humains pour leur survie.
 
Raz-le-bol que nos dirigeants incompĂ©tents laissent ces mĂȘmes marchĂ©s Ă©chapper Ă  tout contrĂŽle dans des Dark Pools de plus en plus importants. Ah oui, c’est vrai, aprĂšs une bonne dĂ©cennie de laisser-faire, la BCE a juste commencĂ© Ă  en limiter l’usage en 2018, provoquant un tsunami bancaire qui risque bien de tout emporter.
 
Raz-le-bol que l’État se laisse dicter sa conduite par les mĂȘmes marchĂ©s financiers Ă  l’aide de lobbys puissants, et qu’il soit Ă  la botte des banquiers par la dette qui n’est qu’une construction financiĂšre d’un schĂ©ma de Ponzi un peu Ă©laborĂ© et « lĂ©gal ».
 
Raz-le-bol de ces hauts-fonctionnaires qui trahissent leur pays en passant du public au privĂ©, faisant profiter ce dernier des trous lĂ©gislatifs qu’ils ont laissĂ©s sciemment dans le gruyĂšre des lois qu’ils ont votĂ©es eux-mĂȘmes.
 
Raz-le-bol que les forces de l’ordre laissent passer tranquillement des soit-disant black blocs pendant qu’elle dĂ©gomme les manifestants pacifistes, tout en gazant tout le monde –dont elles-mĂȘmes– avec des substances toxiques classĂ©es secret dĂ©fense.
 
Raz-le-bol aussi que l’on ne mette pas un peu d’ordre dans le terreau extrĂ©miste qui gangrĂšne la France. Et je ne parle pas des musulmans en gĂ©nĂ©ral, mais uniquement d’une poignĂ©e d’individus influents Ă  qui on laisse carte blanche pour diffuser des idĂ©es extrĂ©mistes sous couvert de « libertĂ© d’expression » et d’« État de droit ». Et qu’on ne s’y trompe pas. C’est bien du fait de notre politique. Sinon, comment expliquer que la Russie n’ait plus de problĂšme depuis prĂšs de 20 ans avec les terroristes islamistes alors que 15 % de sa population est musulmane ?
 
Raz-le-bol qu’on laisse faire les trafics de drogue qui minent et entretiennent le climat dĂ©lĂ©tĂšre de nos banlieues, au point qu’on finit par compter ce juteux « bizness » dans le PIB.
 
Alors, oui, rĂ©tablissons l’ordre en France ! C’est un vaste programme ! Il s’agit juste de mettre les prioritĂ©s
 dans le bon ordre !
 
Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout, c’est une prouesse. Eh oui

 
Raz-le-bol aussi de ces mous du bulbe qui ne lisent jamais les articles et se contentent du titre.
 
Si vous avez aimĂ© ce billet, vous allez adorer mon dernier livre, « La monnaie : l’essentiel », qui rĂ©sume en moins de 70 pages les frasques de notre systĂšme financier et explique tout sur la monnaie en gĂ©nĂ©ral. Et pour ceux qui sont plutĂŽt « roman », alors vous devriez lire mon roman en tĂ©lĂ©chargement gratuit en soutien aux gilets jaunes, « Le PrĂ©sident Providentiel », manne d’informations sur notre sociĂ©tĂ© qui dĂ©raille.
 
Et maintenant, vous pouvez remonter au début et cliquer sur chaque lien. Bel exploit !