Archive Web – Notre Époque – Élections et temps de parole – Partie 2

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L’effrayante corrĂ©lation entre temps de parole et rĂ©sultats aux Ă©lections (2) : la confusion des experts

 

Archive Web – Notre Époque – Élections et temps de parole – Partie 1

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L’effrayante corrĂ©lation entre temps de parole et rĂ©sultats aux Ă©lections (1)

 

Effondrement historique du PIB en France et en Europe

Tous les grands médias caracolent actuellement avec des gros titres :

  • hausse historique du PIB en 2021,
  • du jamais vu depuis 50 ans,
  • etc.

Au-delà de ces titres-dont-je-tairai-le-but, la réalité est bien différente.

Effondrement historique du PIB en 2020

Comme on le sait tous, le PIB a chutĂ© en 2020 un peu partout dans le monde. En particulier, il a reculĂ© de 6,4 % dans la zone euro. En France, encore plus, il a chutĂ© d’environ 8 %.

La fameuse « hausse historique » de 5,2 % en 2021 en Europe est donc vue sous un autre angle lorsqu’on garde en tĂȘte la succession des annĂ©es. Sortons notre calculette :

(100 – 6,4) × 1,052 = 98,47

soit une baisse sur deux ans de 1,53 %.

En France, si on fait le mĂȘme calcul, on a droit Ă  une baisse de 1,56 % sur deux ans.

Mais ce n’est pas tout.

Injection massive de monnaie par la BCE

Face Ă  l’arrĂȘt de l’Ă©conomie en 2020, la Banque Centrale EuropĂ©enne a dĂ©cidĂ© de ne pas y aller de main morte.

AprĂšs tout, elle commence Ă  en avoir l’habitude. Cela fait presque une dĂ©cennie qu’elle injecte rĂ©guliĂšrement de la monnaie dans la sphĂšre financiĂšre par le mĂ©canisme de l’assouplissement quantitatif (QE – Quantitative Easing en anglais). Et l’euro ne s’en porte pas plus mal, du moins en apparence. Alors, pourquoi ne pas y aller franchement ? Au fond, il s’agit de « sauver l’Ă©conomie ». Ou plus exactement la sphĂšre financiĂšre, mais chut.

Il me semble que le blog creationmonetaire.info est l’un des seuls, si ce n’est le seul, Ă  nous donner des graphiques de l’Ă©volution de la masse monĂ©taire en euro. Celui-ci est particuliĂšrement parlant :

Masse monétaire euro
Source : https://www.creationmonetaire.info/2022/01/masse-monetaire-e-janvier-2022-les-15000-milliards-depasses-le-rsa-au-plus-bas-de-tous-les-temps.html

Depuis mars 2020, c’est-Ă -dire moins de 2 ans, la BCE a injectĂ© la bagatelle de 20.000 milliards d’euros dans l’Ă©conomie. 10 fois le PIB de la France.

À masse monĂ©taire constante, le PIB a donc dĂ©jĂ  reculĂ© de 1,5 % en deux ans. Mais si on tient compte du gonflement de presque 20 % de la masse monĂ©taire dans le mĂȘme temps, alors la conclusion s’impose :

en deux ans, le PIB a reculé de 20 %.

Il s’agit donc d’un effondrement historique du PIB, contrairement Ă  ce qu’on veut bien nous faire croire, en pleine pĂ©riode Ă©lectorale.

Inflation

J’indiquais en 2016 dans mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » que les QE successifs n’avaient eu qu’un trĂšs faible impact sur l’inflation :

Or, malgrĂ© l’augmentation constante et soutenue de la masse monĂ©taire, l’inflation officielle dans l’Union EuropĂ©enne sur 10 ans est d’environ 2 % par an, guĂšre plus de 25 % en 10 ans, soit un quart de la hausse de la masse monĂ©taire (pour rappel, la masse monĂ©taire M1 a doublĂ© dans les 10 derniĂšres annĂ©es et la monnaie fiduciaire a mĂȘme quadruplĂ© en 15 ans).

Il semblerait tout de mĂȘme que la derniĂšre folie de nos banquiers centraux commence Ă  porter ses fruits : partout, « on craint » une inflation record en 2022. La question est : qui donc craint cette inflation ?

La rĂ©ponse est simple : le petit Ă©pargnant, le salariĂ© qui ne va pas voir son salaire suivre la courbe de l’inflation, le petit commerçant qui va devoir racler sur ses marges dĂ©jĂ  inexistantes pour ne pas trop perdre de clientĂšle, etc.

L’État, lui, en sort grand gagnant. Il pourra de toute façon relever les taxes et autres impĂŽts. En effet, il suffira de justifier qu’ils sont indexĂ©s par dĂ©faut sur l’inflation. Mais surtout, il voit sa dette fondre comme neige au soleil.

À lire aussi sur le sujet, cet autre rĂ©cent billet sur le petit jeu de la BCE.

D’oĂč vient notre couleur de peau ?

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On parle beaucoup de couleur de peau ces derniers temps, en particulier dans la derniÚre décennie. « Black Lives Matter ». Les suprémacistes blancs. Le « Grand Remplacement ». On se préoccupe beaucoup de notre couleur de peau.

Comme je le mentionne dans mon roman « Le PrĂ©sident Providentiel », le concept de « races humaines » est une invention qui n’a aucune rĂ©alitĂ© scientifique. En effet, comment classifier la « race » d’un enfant issu d’un parent « blanc » et d’un parent « noir » ? Les races « noire » et « blanche » n’existent pas. En fait, il n’y a aucune frontiĂšre gĂ©nĂ©tique bien dĂ©finie. Il n’existe que des nuances de tons, un continuum.

Par ailleurs, la couleur de peau n’a aucun lien avec les autres caractĂ©ristiques physiologiques. Certains Africains sont noirs, mais d’autres ont des couleurs de peau beaucoup plus claires. Certains AmĂ©rindiens sont trĂšs pĂąles, d’autres sont particuliĂšrement « sombres » de peau. La plupart des IndonĂ©siens sont tout aussi « noirs » que les Africains les plus sombres, on peut en dire autant de certains PĂ©ruviens ainsi que les AborigĂšnes d’Australie. Les Maoris, qui ne sont pas bien loin des cĂŽtes australiennes, mais vivent dans une zone tempĂ©rĂ©e, ont des couleurs de peau similaires Ă  la plupart des MĂ©diterranĂ©ens d’Europe. Si l’on rĂ©flĂ©chit en terme de migrations humaines, et donc de flux de gĂ©nomes, c’est trĂšs dĂ©concertant.

Trois hommes de différentes régions du globe : AborigÚne d'Australie, Péruvien, Tamoul. Leurs caractéristiques faciales sont trÚs différentes, mais leur couleur de peau est trÚs sombre.

Mais alors, d’oĂč provient donc notre couleur de peau ?

CorrĂ©lation avec l’exposition aux ultra-violets

Nina Jablonski et son mari sont catĂ©goriques : la couleur de peau dĂ©pend de notre exposition aux rayons ultra-violets. Rien d’autre. C’est tout. Elle est totalement dĂ©corrĂ©lĂ©e de nos caractĂ©ristiques faciales, ou pire de notre comportement social. Et la corrĂ©lation avec l’exposition aux UV est extrĂȘmement significative statistiquement.

Bon, tu vas me dire, cher lecteur : « Ça y est, Denis a inventĂ© l’eau chaude ! Comme si on ne savait pas que les Africains sont noirs et les NorvĂ©giens blancs ! » D’accord, ce n’est pas une grande surprise. Mais n’est-il pas Ă©tonnant qu’il y ait une corrĂ©lation aussi forte entre les deux ? Ne t’es-tu jamais posĂ© la question du « pourquoi » ? C’est exactement comme s’il Ă©tait absolument vital qu’Ă  un emplacement du globe les humains adoptent une couleur de peau bien particuliĂšre. Et ce, indĂ©pendamment de n’importe quel autre critĂšre de sĂ©lection.

Voici une carte des couleurs de peau Ă  travers le monde :

À mettre en relation avec l’exposition aux UV :

En effet, tous les gens Ă  la peau noire sont situĂ©s prĂšs de l’Ă©quateur. Lorsqu’on s’en Ă©loigne un peu, autour des tropiques et des rĂ©gions subtropicales, on trouve des gens Ă  la peau lĂ©gĂšrement bronzĂ©e, dont la couleur peut varier trĂšs fortement en fonction de leur exposition au soleil, comme des camĂ©lĂ©ons. Au-delĂ , les humains adoptent une couleur de peau la plus claire possible.

À noter qu’il y a des « anomalies » gĂ©ographiques, en raison de chaĂźnes de montagnes : les Andes et l’Himalaya. Dans ces deux rĂ©gions, il y a moins d’Ă©paisseur d’atmosphĂšre Ă  traverser pour les rayons du soleil, donc les gens sont exposĂ©s Ă  plus de rayonnement ultra-violet, et adoptent une couleur de peau sombre.

Deux facteurs majeurs contribuent Ă  l’importance d’avoir une couleur de peau donnĂ©e en fonction de l’exposition aux UV.

Les folates

Les folates sont des molĂ©cules (des vitamines B) qui jouent un rĂŽle clĂ© dans la division cellulaire et la croissance humaine. Elles sont absolument partout dans le corps, y compris sur et sous la peau. Une carence en folates cause de l’anĂ©mie, des cancers, des maladies cardio-vasculaires, et des difformitĂ©s congĂ©nitales des nouveaux-nĂ©s. Inutile de dire que ces molĂ©cules sont donc extrĂȘmement importantes pour rester en bonne santĂ©.

Or, les folates sont trĂšs sensibles aux UV : ces molĂ©cules sont « cassĂ©es » par les rayonnements. Ainsi, certaines recherches montrent que les niveaux de folates dans le sang diminuent en Ă©tĂ© dans les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es. C’est la raison pour laquelle les gens qui vivent dans des rĂ©gions trĂšs exposĂ©es aux UV doivent dĂ©velopper une pigmentation de peau sombre pour empĂȘcher les rayonnements de pĂ©nĂ©trer sous la peau, afin de protĂ©ger leurs folates. D’ailleurs les UV ne dĂ©truisent pas que les folates, mais Ă©galement l’ADN et plein de molĂ©cules nĂ©cessaires Ă  la vie ; c’est pourquoi on utilise les UV comme dĂ©sinfectant. Trop d’UV cause des cancers car dĂ©truit les molĂ©cules nĂ©cessaires au vivant en gĂ©nĂ©ral.

Au passage, si tu es trĂšs exposĂ© au soleil en particulier en Ă©tĂ©, l’une des actions Ă  prendre pour Ă©viter d’avoir des carences en folates est de consommer des lĂ©gumes verts, qui sont riches en folates. À noter que les hommes ont naturellement moins de folates que les femmes et sont donc encore plus sensibles aux effets des UV.

Tout cela explique pourquoi les gens qui vivent dans des rĂ©gions fortement exposĂ©es aux UV doivent adopter une couleur de peau la plus sombre possible. Ceux avec une peau claire ont moins de chances d’avoir des enfants sains. La sĂ©lection naturelle au cours des gĂ©nĂ©rations fait le reste.

La vitamine D

Note : la vitamine D n’est en fait pas une vitamine, mais une hormone. Quelle est la diffĂ©rence ? Une hormone est une molĂ©cule qui peut ĂȘtre synthĂ©tisĂ©e par le corps par des rĂ©actions chimiques. Les vitamines, Ă  l’inverse, ne peuvent pas ĂȘtre crĂ©Ă©es par le corps, mais doivent ĂȘtre apportĂ©es par l’alimentation. Dans le cas de la vitamine D, elle est synthĂ©tisĂ©e par les cellules de la peau
 lorsqu’elles sont exposĂ©es au soleil. D’aprĂšs la dĂ©finition ci-dessus, il s’agit donc bien d’une hormone.

Alors que les UV sont toxiques en grande quantité, paradoxalement ils sont également nécessaires pour notre survie. En effet, ils permettent à notre corps de synthétiser la vitamine D, un composant vital.

L’un des rĂŽles majeurs de la vitamine D est de vĂ©hiculer le calcium pour construire les os. Par ailleurs, elle joue un rĂŽle fondamental dans le systĂšme immunitaire, ainsi que bien d’autres fonctions. À noter que de trĂšs nombreuses Ă©tudes montrent systĂ©matiquement une corrĂ©lation entre les dĂ©ficiences en vitamine D et des cas sĂ©rieux d’infections respiratoires. Des carences en vitamine D peuvent aussi causer l’ostĂ©oporose, le diabĂšte, des problĂšmes de tension artĂ©rielle, ainsi que des cancers, parmi d’autres effets. Certaines Ă©tudes suggĂšrent mĂȘme que la vitamine D joue un rĂŽle important dans les fonctions cognitives.

TrĂšs logiquement, les humains qui ont gardĂ© la pigmentation de leur peau en migrant dans des zones moins ensoleillĂ©es se sont retrouvĂ©s en manque sĂ©rieux de vitamine D. Dans le mĂȘme temps, les humains qui ont perdu cette pigmentation ont eu un avantage sĂ©rieux en augmentant leur niveau de vitamine D.

En rĂ©sumĂ©, bloquer les UV est une excellente chose lorsqu’ils sont trop abondants, mais Ă  la fois trĂšs nĂ©faste lorsqu’il n’y en a pas beaucoup. Et lorsque les os craquent Ă  cause de l’ostĂ©oporose, il devient difficile d’avoir des enfants en bonne santĂ© !

Adaptation du régime alimentaire

Par ailleurs, les cultures qui vivent dans des zones peu ensoleillĂ©es ont adoptĂ© une constante dans leur alimentation : l’huile de poisson, en particulier l’huile de foie de morue. Ce n’est pas une coĂŻncidence que ce soit l’aliment le plus riche en vitamine D !

Lecteur, si tu n’es pas trĂšs exposĂ© au soleil, il y a de trĂšs fortes chances que tu aies des carences en vitamine D. Par consĂ©quent, tu devrais probablement te tourner vers une alimentation assez riche en vitamine D : poissons (poisson-scie, saumon, thon, sardines, maquereaux
), foie de bƓuf, cĂŽtelettes de porc, blanc de poulet et Ɠufs, champignons, lait ou yaourt, oranges, etc. Bien sĂ»r, il faut toujours garder en tĂȘte qu’une alimentation Ă©quilibrĂ©e est prĂ©fĂ©rable. Par exemple, se gaver de thon peut rĂ©sulter en une exposition accrue aux mĂ©taux lourds, et c’est trĂšs certainement Ă  Ă©viter.

Le compromis

Les humains ont donc adoptĂ© des couleurs de peau en fonction de leur exposition aux UV. Mais le plus fascinant est ce qui se passe dans les rĂ©gions subtropicales, oĂč l’exposition aux UV varie fortement en fonction de la saison.

En effet, en Ă©tĂ© l’exposition y est maximale, tandis que les UV se font trĂšs rares en hiver. Or, une peau de couleur trĂšs sombre ne s’Ă©claircit pas en hiver, et cause donc une dĂ©ficience en vitamine D. À l’inverse, une peau trĂšs claire ne bronze pas au soleil, elle cuit comme un steak – les folates sont brĂ»lĂ©s et la peau dĂ©veloppe des cancers.

Ainsi, ceux qui vivent entre les deux n’ont pas eu d’autres choix que de dĂ©velopper une capacitĂ© particuliĂšre : le bronzage. Leur peau s’assombrit dĂšs qu’elle est suffisamment exposĂ©e au soleil. Par exemple, les personnes du Maghreb ou du Moyen-Orient peuvent avoir une peau particuliĂšrement claire lorsqu’elle n’est pas exposĂ©e au soleil, mais peuvent devenir trĂšs sombres lorsqu’elles y sont exposĂ©es.

Plus au nord, cette fonction ne marche plus car jamais vraiment utile dans des latitudes plus élevées :

C’est ainsi que la couleur de peau est tout simplement un Ă©lĂ©ment vital en fonction de notre environnement.

L’aspect social

Au Japon, les geishas se peignent en blanc. En effet, la couleur de peau y prend une dimension sociale. Une peau blanche est signe d’une personne cultivĂ©e, qui reste Ă  l’intĂ©rieur la plupart du temps. À l’inverse, une peau tannĂ©e indique un travailleur des champs, un travailleur manuel, un sous-ĂȘtre. De mĂȘme, en Inde, la couleur de peau est un indicateur majeur de classe sociale. Plus la peau est claire, plus son porteur a un statut social Ă©levĂ©.

Malheureusement, cet Ă©tat de pensĂ©e est encore beaucoup trop commun. Nous obtenons notre couleur de peau principalement par nos ancĂȘtres, une gĂ©nĂ©ration ne peut rien y changer, car il s’agit d’Ă©volutions trĂšs longues. Et pourtant, il y a encore cette fascination pour la peau blanche, alors qu’il ne s’agit ni plus ni moins d’une peau qui a perdu sa pigmentation pour s’adapter Ă  son environnement.

D’autres Ă©tudes sur les gĂšnes et l’« intelligence » viennent aussi semer la confusion et les biais liĂ©s Ă  la couleur de peau.

L’intelligence

Des Ă©tudes montrent des corrĂ©lations entre certains gĂšnes et les scores Ă  des tests de QI. Autant il est important de savoir cela, autant il ne faut pas non plus en tirer de conclusions hĂątives. Encore moins faire une classification de supĂ©rioritĂ© sur ces critĂšres. D’autant que l’amalgame « couleur de peau = population gĂ©nĂ©tique » est souvent utilisĂ© Ă  tort.

Pour commencer, un test de QI est un test particulier qui mesure certaines aptitudes. Notre dĂ©finition de l’« intelligence » doit-elle s’arrĂȘter Ă  ces aptitudes ? En particulier, les tests de QI sont principalement axĂ©s sur la logique, le raisonnement, les calculs. Ne devrions-pas nous pencher sur d’autres aptitudes comme l’empathie, la gĂ©nĂ©rositĂ©, la « chaleur » des individus, pour qualifier une population ? Les narcissiques et manipulateurs sont d’autant plus dangereux qu’ils sont intelligents.

D’autre part, il s’agit de moyennes. Comme toute moyenne, cela n’a pas d’incidence sur chaque individu. Le fait qu’une personne appartienne Ă  tel groupe qui a une « intelligence » moins dĂ©veloppĂ©e n’implique pas que cette personne ne soit pas intelligente. À l’inverse, il peut parfaitement y avoir des gens trĂšs peu intelligents dans une population « gĂ©nĂ©ralement intelligente ».

Nous devons donc rester trĂšs prudents lorsqu’on base toute une idĂ©ologie sur de telles Ă©tudes, pour conforter des positions
 nazies.

Conclusion

La couleur de peau dĂ©pend d’un facteur, et d’un seul : l’exposition aux UV. Elle Ă©volue totalement indĂ©pendamment d’autres facteurs. Il est donc particuliĂšrement ironique que certains basent leurs jugements des autres uniquement sur ce critĂšre. La prochaine fois que tu croises une personne dont tu juges la couleur de peau « nĂ©gative » tu pourras repenser Ă  ce billet. L’intelligence, le comportement social, n’a strictement rien Ă  voir avec la couleur de peau. Elle n’est que le reflet de l’exposition au soleil de nos ancĂȘtres.

L’euro digital, l’arme ultime de la BCE

Avertissement : ce que j’explique ici n’est pas ma propre opinion, mais n’est que le point de vue des banquiers centraux. Si j’Ă©tais banquier central, nul doute que mes solutions seraient toutes diffĂ©rentes. Je mets bout Ă  bout des Ă©vĂ©nements et dĂ©clarations pour tenter d’expliquer les choix faits par nos banquiers centraux dans le passĂ© et dans le futur proche.

Introduction

Au vu de l’endettement massif partout dans le monde et un systĂšme bancaire Ă  l’agonie, la BCE (Banque Centrale EuropĂ©enne) et l’euro sont au bord du gouffre. On pourrait en dire autant de la Fed aux États-Unis, mais je vais m’attarder dans cet article sur l’Europe.

Dans mon livre paru en 2017 « La monnaie : ce qu’on ignore », je mentionnais dĂ©jĂ  que les banques centrales (y compris la BCE) examinaient dĂ©jĂ  les crypto-monnaies. Ces derniĂšres annĂ©es, la BCE a dĂ©voilĂ© petit-Ă -petit la possibilitĂ© Ă  court terme (quelques annĂ©es) d’offrir d’un « euro digital ». En d’autres termes, les citoyens europĂ©ens pourraient avoir un compte Ă  la BCE. Il y a eu aussi des rumeurs et discussions sur la « monnaie hĂ©licoptĂšre ». Comment tout cela est-il liĂ© ? Pourquoi y en a-t-il besoin ? Y en a-t-il vraiment besoin ?

L’origine

Le problĂšme vient de la maniĂšre dont la monnaie est crĂ©Ă©e actuellement. Dans le systĂšme actuel, ce sont les banques privĂ©es qui crĂ©ent l’essentiel de la monnaie. En tout cas, c’est ainsi dans l’Eurozone et aux États-Unis.

Le systĂšme est le mĂȘme partout dans le monde : les banques centrales crĂ©ent de la monnaie fiat, les banques privĂ©es captent un maximum de cette monnaie dans l’Ă©conomie, et font des crĂ©dits, qu’on appelle Ă  tort « prĂȘts ». En effet, la banque ne « prĂȘte » pas de la monnaie existante, mais crĂ©e de la monnaie lorsqu’elle accorde un crĂ©dit. Cette monnaie est alors dĂ©truite lorsque le crĂ©dit est remboursĂ©. Ce systĂšme provoque de nombreux problĂšmes, comme je l’ai dĂ©taillĂ© dans deux de mes livres : « La monnaie : ce qu’on ignore » et « La monnaie : l’essentiel ».

ArrĂȘtons-nous maintenant Ă  l’un des problĂšmes de ce systĂšme : il lui faut de plus en plus de monnaie. En effet, pour maintenir le systĂšme des crĂ©dits Ă  flot, il faut sans cesse introduire de la nouvelle monnaie dans l’Ă©conomie. Si par accident la masse monĂ©taire vient Ă  diminuer, c’est tout le systĂšme qui risque de s’effondrer car il n’y a plus assez de monnaie pour rembourser les crĂ©dits existants.

Le problĂšme

Mais, direz-vous, pourquoi est-ce rĂ©ellement un problĂšme ? Il se trouve que depuis la crise des subprimes en 2008, l’Ă©conomie elle-mĂȘme ne gĂ©nĂšre plus assez de nouvelle monnaie, plus assez de « croissance », pour maintenir le systĂšme. Au passage, seuls les Ă©conomistes thĂ©oriques ne comprennent pas pourquoi cela pose problĂšme. On ne peut avoir une croissance infinie sur une planĂšte finie, c’est pourtant trĂšs simple Ă  comprendre ! Bon, peut-ĂȘtre que le minage d’astĂ©roĂŻdes nous sauvera de la dĂ©croissance. Peut-ĂȘtre pas.

Bref, aprĂšs la crise de 2008, les banques centrales font face Ă  un problĂšme de taille : comment crĂ©er assez de monnaie pour soutenir le systĂšme bancaire et Ă©viter la catastrophe ? Il n’y avait pas assez de monnaie, et l’Ă©conomie ne crĂ©ait pas assez de crĂ©dits par elle-mĂȘme.

La premiĂšre phase (2008-2015)

Les banques centrales n’ont pas beaucoup de leviers pour interfĂ©rer dans l’Ă©conomie. Elles peuvent crĂ©er de la monnaie physique, billets ou piĂšces, mais seulement jusqu’Ă  un certain point. CrĂ©er cette monnaie physique a un coĂ»t. À l’inverse, crĂ©er de la monnaie pour un crĂ©dit se fait essentiellement en cliquant sur un bouton de souris devant un ordinateur. C’est la raison pour laquelle, dans le monde occidental, 90 % de la monnaie est digitale et crĂ©Ă©e par les banques privĂ©es. C’est diffĂ©rent dans d’autres endroits oĂč les gens utilisent encore beaucoup les espĂšces dans la vie de tous les jours.

MalgrĂ© tout, le rĂŽle des banques centrales est de s’assurer que le systĂšme financier tient debout. Il leur fallait agir en 2008 pour sauver le systĂšme bancaire.

Pour cela, elles ont utilisĂ© leur premier et principal outil : les taux directeurs. En effet, le taux directeur a un impact direct sur les taux des crĂ©dits Ă©mis par les banques privĂ©es. Et Ă©videmment, les taux d’intĂ©rĂȘts ont un rĂŽle important dans l’Ă©mission ou non de crĂ©dits.

Lorsque les taux sont Ă©levĂ©s, les gens hĂ©sitent beaucoup plus Ă  prendre un crĂ©dit qui va leur coĂ»ter cher Ă  rembourser. À l’inverse, lorsque les taux sont bas, tout le monde se rue sur les crĂ©dits puisqu’ils ne coĂ»tent pas grand-chose. C’est assez Ă©vident.

En baissant les taux d’intĂ©rĂȘts, les banques centrales ont rendu les crĂ©dits bancaires beaucoup plus attractifs, ce qui pousse les gens Ă  prendre des crĂ©dits. Et plus de nouveaux crĂ©dits signifie plus de nouvelle monnaie crĂ©Ă©e pour ces crĂ©dits qui circule dans l’Ă©conomie.

La seconde phase (2015-2021)

Cette premiĂšre solution semble idĂ©ale. Malheureusement, lorsque l’Ă©conomie a toujours besoin d’ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©e mais que les taux d’intĂ©rĂȘts ont tellement baissĂ© qu’ils deviennent nĂ©gatifs, il y a un sĂ©rieux problĂšme. Aucun systĂšme bancaire ne peut survivre en payant les gens pour faire crĂ©dit ! Et pourtant, c’est ce qui est arrivĂ©, les taux des crĂ©dits sont devenus nĂ©gatifs. Ils le sont mĂȘme devenus en Allemagne pour les particuliers pendant un certain temps.

Il fallait donc trouver un autre moyen de maintenir le systĂšme Ă  flot. Malheureusement, les leviers de la banque centrale sont assez limitĂ©s. Normalement, une banque centrale n’est pas censĂ©e crĂ©er de la monnaie digitale. Cette monnaie est d’ailleurs seulement utilisĂ©e par les banques entre-elles pour Ă©quilibrer leurs Ă©changes.

MalgrĂ© tout, il en allait de la survie du systĂšme. La BCE, ainsi que d’autres banques centrales, ont commencĂ© Ă  utiliser un outil qui est normalement rĂ©servĂ© aux situations d’urgence : l’assouplissement quantitatif. Pour faire simple, la banque centrale rachĂšte des dettes d’Ă©tat et injecte de la monnaie dans le systĂšme financier.

GrĂące Ă  ces deux premiĂšres phases, le nombre d’euros en circulation a doublĂ© tous les dix ans, et ce depuis 20 ans. C’est un taux d’inflation de 10 % par an ! J’explique tout cela avec plus de dĂ©tails dans mon livre.

Et maintenant ?

L’assouplissement quantitatif ne peut pas se prolonger Ă©ternellement. De plus, il ne rĂ©sout visiblement pas le problĂšme. En effet, j’ai mentionnĂ© un taux d’inflation Ă  10 % par an, mais ce n’est tout de mĂȘme pas ce qu’on constate au niveau des prix. Ils augmentent, certes, mais ils ne doublent pas tous les 10 ans. En fait, la monnaie qui est gĂ©nĂ©reusement distribuĂ©e aux financiers ne descend jamais dans l’Ă©conomie. Qui a un jour cru au « ruissellement » ?

Les banques centrales font face Ă  une Ă©vidence : il leur faut un autre outil pour sauver le systĂšme bancaire. Évidemment, une mĂ©thode alternative serait d’accepter que le systĂšme actuel ne fonctionne pas, mais cela mettrait un coup certain Ă  leur crĂ©dibilitĂ© !

La dette et l’inflation

Jusqu’Ă  maintenant, la BCE s’est fixĂ© une cible de 2 % d’inflation par an. Comme je l’explique dans « La monnaie : l’essentiel », l’inflation ne peut jamais ĂȘtre calculĂ©e sans tomber dans des biais, mais admettons que la BCE ait rĂ©ussi Ă  maintenir ses 2 % dans les 10 derniĂšres annĂ©es.

Le problĂšme est que l’Ă©conomie actuelle est trĂšs endettĂ©e. Les entreprises sont fortement endettĂ©es car une grande partie des dettes publiques a glissĂ© vers le privĂ©, et la pandĂ©mie de Covid accompagnĂ©e de ses confinements et du ralentissement de l’Ă©conomie ont encore accru ces dettes. De mĂȘme, les Ă©tats ont Ă©tĂ© obligĂ©s de s’endetter fortement pour subventionner leurs Ă©conomies en berne.

Du point de vue d’une banque centrale, il y a un moyen simple de rĂ©duire les dettes de tout le monde : l’inflation. L’idĂ©e est simple : si on doit un montant fixe de monnaie et que la monnaie perd de sa valeur avec le temps, le rĂ©sultat immĂ©diat est que ma dette perd Ă©galement en valeur. Typiquement, si on arrive Ă  maintenir un taux d’inflation Ă  10 % par an, la dette de tout le monde est divisĂ©e par deux en 10 ans.

MalgrĂ© tout, il faut garder en tĂȘte qu’une banque centrale n’est pas censĂ©e crĂ©er de la monnaie directement. Il leur faut changer les rĂšgles si elles veulent le faire.

Une monnaie digitale

La BCE parle de plus en plus de « l’euro digital ». Certains parlent d’une « crypto-monnaie », mais ce n’en est clairement pas une puisqu’une dans le cadre d’une banque centrale, le terme « crypto-monnaie centralisĂ©e » ne peut ĂȘtre qu’un oxymore.

Bref, l’idĂ©e derriĂšre la monnaie digitale de la BCE est que chaque citoyen de l’Eurozone puisse avoir un porte-monnaie virtuel
 Ă  la BCE. En clair, en plus de votre compte en banque actuel, vous et moi aurions Ă©galement un compte Ă  la BCE. Les montants maximum seraient limitĂ©s Ă  quelques milliers d’euros, mais il serait bel et bien lĂ .

La BCE prétend que la principale raison à ce changement est que « les citoyens se détournent des espÚces ».

Vraiment ? Est-ce rĂ©ellement lĂ  la seule raison, voire mĂȘme la principale ? Pourquoi un revirement si soudain, tout ça pour un compte oĂč nous pourrions n’avoir que quelques milliers d’euros alors, que des milliards se baladent tous les jours dans la zone euro ?

La monnaie hélicoptÚre

La « monnaie hĂ©licoptĂšre » est simplement de la monnaie crĂ©Ă©e par la banque centrale et distribuĂ©e sans contrepartie aux citoyens. En Europe, Mario Draghi, le PrĂ©sident de la BCE Ă  l’Ă©poque, disait trouver le concept « intĂ©ressant ». Peter Praet, l’Ă©conomiste en chef de la BCE, a dĂ©clarĂ© :

Oui, toutes les banques centrales peuvent le faire. Vous pouvez crĂ©er de la monnaie et la distribuer au peuple. C’est ça, la monnaie hĂ©licoptĂšre.

Il n’y a aucune annonce officielle comme quoi il serait dans les plans de la BCE de distribuer de la monnaie hĂ©licoptĂšre. Pour autant, il y a beaucoup de gens qui militent pour.

Mais concrĂštement, comment distribuer cette monnaie hĂ©licoptĂšre ? Si tout le monde a plusieurs comptes dans plusieurs banques, il faut identifier les citoyens auprĂšs des Ă©tats, demander dans quelle banque ils prĂ©fĂšrent recevoir la monnaie, faire des versements, etc. C’est compliquĂ©. Il faut aussi ne pas distribuer de monnaie aux associations et entreprises qui ont un compte, etc.

Mais si soudain, chaque citoyen de la zone euro a un compte en banque Ă  la BCE, c’est tout de suite beaucoup plus simple ! D’un simple clic, vous pouvez crĂ©diter tous les comptes d’un certain montant ! On peut dire que le compte Ă  la BCE utilisant de la monnaie digitale est en quelque sorte le prĂ©requis de la monnaie hĂ©licoptĂšre.

Est-ce vraiment une option sérieuse ?

RĂ©flĂ©chissez. Le systĂšme bancaire est en train de couler, obligĂ© de donner des sous aux gens pour qu’ils fassent des crĂ©dits. La BCE a tout essayĂ© pour injecter de la monnaie dans le systĂšme, en vain. Et elle est Ă  court d’options. Par-dessus le marchĂ©, il y a beaucoup de dettes partout, dettes qui vont couler tout le monde tĂŽt ou tard.

Et lĂ , soudain, vous avez un outil qui permet d’injecter directement et facilement de la monnaie dans l’Ă©conomie. Vous crĂ©ez de l’inflation, ce qui va rĂ©duire les dettes. Et au passage, vous vous dĂ©barrassez des espĂšces qui vous coĂ»tent cher, tout en accroissant votre contrĂŽle sur les flux de monnaie – et permet de limiter le blanchiment.

Si j’Ă©tais dans les bottes d’un banquier central et que je voulais maintenir le systĂšme, je n’hĂ©siterais pas une seconde Ă  utiliser cet outil providentiel.

Un nouveau « truc » centralisé

Nous ne devons pas nous mĂ©prendre sur les intentions. Il s’agit ni plus ni moins que d’un outil de contrĂŽle. On pourrait mĂȘme parler d’outil de contrĂŽle suprĂȘme.

Certains Ă©voquent depuis quelques temps dĂ©jĂ  que cela pourrait aller bien au-delĂ  de la « monnaie ». Par exemple, il serait possible via ce systĂšme de distribuer des « bons alimentaires ». En d’autres termes, vous recevriez de la « monnaie » sur votre compte, mais vous ne pourriez dĂ©penser cette monnaie que pour acheter des produits alimentaires de premiĂšre nĂ©cessitĂ©.

On peut Ă©galement parfaitement imaginer un « revenu de base » indexĂ© sur votre « note » attribuĂ©e par l’État. Un crĂ©dit social Ă  la chinoise, avec un effet direct sur ce que vous percevriez. Pourquoi pas l’utiliser Ă©galement pour dĂ©cider du niveau auquel vous devez ĂȘtre taxĂ©. On peut aller trĂšs trĂšs loin avec ce systĂšme, en terme de contrĂŽle, bien sĂ»r.

Et nous dans tout ça ?

Bien sĂ»r, tout cela n’est que la vision d’un banquier central. En tant qu’individu qui a beaucoup rĂ©flĂ©chi Ă  la monnaie, je suis persuadĂ© qu’il vaudrait mieux se dĂ©barrasser du systĂšme bancaire actuel. Repartir de zĂ©ro. Ce ne serait pas la premiĂšre fois dans l’histoire. Et parfois, plutĂŽt que de laisser pourrir un systĂšme malade, un nouveau dĂ©part avec un meilleur systĂšme est largement prĂ©fĂ©rable.

Certains pensent que la monnaie hĂ©licoptĂšre est une forme de revenu universel, ou revenu de base. Comme j’ai prĂ©venu dans mon livre, le revenu universel peut Ă©galement ĂȘtre un piĂšge. Une astuce, un tour de passe-passe, pour maintenir le systĂšme vĂ©reux actuel Ă  flot.

Pour nous, citoyens, il y a dĂ©jĂ  une alternative, et chacun d’entre nous peut la choisir en toute libertĂ© et en toute conscience : la monnaie libre. Assurez-vous de lire la ThĂ©orie Relative de la Monnaie ainsi que mon livre « La monnaie : ce qu’on ignore » pour dĂ©couvrir toutes vos options pour choisir un systĂšme monĂ©taire.

Wikipedia : un co-fondateur n’a plus confiance

Un constat qui ne date pas d’hier

Dans mon roman, « Le PrĂ©sident Providentiel », je m’attarde un peu sur Wikipedia. L’un des personnages propose de crĂ©er une encyclopĂ©die alternative. On peut y lire :

« C’est trĂšs dangereux de n’avoir qu’une seule voix propageant la vĂ©ritĂ©. Vous allez me dire qu’il n’y a qu’une vĂ©ritĂ© absolue et que Wikipedia est impartial et ne prend pas position. Mais par dĂ©finition, c’est quasiment impossible de ne pas prendre parti lorsqu’il s’agit en particulier de sujets non scientifiques. MĂȘme sur des sujets scientifiques, tous les spĂ©cialistes d’un domaine ne sont pas forcĂ©ment d’accord entre-eux. Il est alors facile dans une encyclopĂ©die de relayer en prioritĂ© une thĂ©orie plutĂŽt qu’une autre. Et lorsqu’on arrive sur des sujets plus politiques, c’est Ă©galement facile de manipuler l’opinion en donnant plus de crĂ©dit Ă  une version ou Ă  une thĂ©orie en particulier. Est-ce que vous pourriez par exemple m’ouvrir la page sur les lobbys ? »

À l’Ă©cran est alors apparue la page correspondante de l’encyclopĂ©die en ligne. Il a commenté : « Vous allez voir comment la psychologie est utilisĂ©e pour manipuler les idĂ©es des gens. Pour commencer, la premiĂšre chose par laquelle est attirĂ© l’Ɠil sur la page, c’est l’image associĂ©e. Que reprĂ©sente-t-elle ? Une caricature de lobbyistes anglais. Tout de suite, on vous met dans le cerveau : attention aux caricatures, le lobbyiste, ce n’est pas du tout ça ! »

Il a demandĂ© ensuite Ă  se dĂ©placer vers la section « Les lobbys contre l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ».

— Le titre paraĂźt pourtant donner une piste. En fait, la rĂ©ponse est pourtant trĂšs simple, un lobby, par dĂ©finition, n’est absolument pas pour l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, mais pour l’intĂ©rĂȘt particulier de celui qui le commandite. C’est la dĂ©finition mĂȘme du lobby ! Du coup, l’expression en elle-mĂȘme « les lobbys contre l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral » est une vĂ©ritable lapalissade ! Et pourtant, dans ces paragraphes, on va faire naĂźtre dans l’esprit du lecteur le doute sur le fait que, peut-ĂȘtre, en rĂ©alitĂ©, le lobbyiste est lĂ  pour protĂ©ger l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Je cite : « il faut se garder d’imaginer le lobbyiste sous les traits caricaturaux du dispensateur de pots-de-vin, confinĂ© au rĂŽle de maillon d’une chaĂźne de prĂ©bende. Le lobbying, le vrai, se distingue Ă  la fois de sa caricature et des pratiques douteuses ». Donc voilĂ , vous avez une idĂ©e fausse du lobbyiste, le vrai est un gars bien et pas un escroc. On retombe dans l’idĂ©e de caricature gravĂ©e dans l’inconscient collectif. Oui, c’est sĂ»r, on a tous en tĂȘte que le lobbyiste est un gros mĂ©chant avec des dents de vampire et des cornes. Mais non, mais non, vous assure-t-on. Il est normal le gars ! Il a juste un costard, comme tout le monde et il travaille pour gagner sa croĂ»te. TrĂšs bien, continuons. Le paragraphe suivant est intitulĂ© « Une menace pour la dĂ©mocratie ? ». Ah, peut-ĂȘtre qu’on va y arriver. Vous savez qu’on ne retient principalement d’un texte que les derniĂšres phrases qu’on a lues. Sans compter tous ceux qui vont aller directement en fin de texte pour en lire la conclusion. Eh bien la derniĂšre phrase de cette section est : « le lobbying est bon pour la dĂ©mocratie ». C’est quand mĂȘme gĂ©nial, non ?

Et ensuite, dans le reste de l’article, ça reprend des thĂ©ories disant que comme les diffĂ©rents lobbyistes travaillent pour des entreprises diffĂ©rentes et concurrentes, ils se contrebalancent, et du coup le rĂ©sultat global est que tous ces lobbys ne profitent plus Ă  des intĂ©rĂȘts particuliers, mais Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. C’est de la manipulation pure et simple Ă  l’aide d’une logique totalement bancale. C’est comme si je disais que si je mĂ©lange de l’eau froide avec de l’eau chaude j’obtiens de l’eau tiĂšde. Sauf que si je mets une goutte d’eau un peu froide dans une tasse d’eau bouillante, le rĂ©sultat ne va pas vraiment ĂȘtre tiĂšde. Pour revenir Ă  nos lobbyistes, on oublie de dire au lecteur qu’en rĂ©alitĂ©, sur les sujets les plus importants, tous les lobbys ne sont pas sur un pied d’Ă©galitĂ©. Quand vous avez d’un cĂŽtĂ© l’industrie agro-alimentaire abreuvĂ©e de milliards face Ă  des associations de consommateurs, il est Ă©vident que la bataille est totalement inĂ©gale, et que les intĂ©rĂȘts particuliers de l’industrie gagnent haut la main face Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Ensuite, pour les chiffres des lobbys au sein des institutions europĂ©ennes, pour minimiser les chiffres toute la section s’appuie sur les chiffres de
 1992 ! Il y a 30 ans ! En soulignant qu’il y a aussi des lobbys qui reprĂ©sentent l’intĂ©rĂȘt public, sans pointer du doigt les diffĂ©rences Ă©normes de financement de ces diffĂ©rents lobbys. On pourrait rire de la maniĂšre dont tout cela est prĂ©sentĂ© si le sujet n’Ă©tait pas aussi sĂ©rieux, important et grave.

— Vous voulez dire que l’encyclopĂ©die n’est pas objective et a un biais dans la maniĂšre de prĂ©senter les choses ?

— C’est le moins qu’on puisse dire, on vient d’en voir un exemple typique. Et la raison est trĂšs simple. Il s’agit d’un projet privĂ©, assujetti Ă  des financements externes voire Ă  des pressions. Le projet que je propose est un projet 100 % citoyen et financĂ© par l’État, donc sans aucune pression. Il y aura donc une meilleure pluralitĂ© d’opinions. Dans notre encyclopĂ©die, le lecteur pourra peut-ĂȘtre apprendre que Greenpeace, la plus grosse ONG Ă  Bruxelles, avait un budget de 1,6 millions d’euros et 15 employĂ©s sur place en 2015. C’est Ă©norme, non ? À comparer avec 40 millions de budget et 150 employĂ©s de la fĂ©dĂ©ration des industries chimiques, c’est vite remis en perspective.

— Pourtant, n’importe qui peut Ă©diter les pages et ajouter ou modifier du contenu, n’est-ce pas ?

— Ah, ça c’est la belle thĂ©orie. Dans la pratique, l’encyclopĂ©die est bien forcĂ©e d’avoir une Ă©quipe de modĂ©ration pour Ă©viter que n’importe qui puisse Ă©crire n’importe quoi. Ce sont les biais de cette Ă©quipe de modĂ©ration qui pourrissent justement la neutralitĂ© des articles car ils vont, en toute bonne foi, supprimer tout ce qui ne va pas « dans le bon sens » selon eux, et qui est « faux » de leur point de vue. Potentiellement un peu « aidé » par la politique venant de plus haut. Et hop, adieu l’impartialitĂ©.

L’avis de l’un des fondateurs

Larry Sanger, l’un des co-fondateurs de l’encyclopĂ©die en ligne, est soucieux. Il nous rĂ©vĂšle que les lobbys noyautent l’encyclopĂ©die et menacent donc la pluralitĂ© d’opinion. C’est exactement ce que je dĂ©nonçais dans le texte citĂ© prĂ©cĂ©demment.

Cela est valable pour tout ce qui concerne les sujets de sociĂ©tĂ© : Ă©ducation, santĂ©, politique, science, Ă©conomie, philosophie, libre-Ă©change, etc. Sur tous ces sujets, le ton de l’encyclopĂ©die n’est pas neutre, loin s’en faut.

D’ailleurs, les copies d’Ă©cran du site que j’ai postĂ©es plus haut datent de 2018, annĂ©e de publication de mon livre. La page Wikipedia en question n’a pas beaucoup changĂ© depuis, et malgrĂ© de nombreuses tentatives d’Ă©dition pour tenter de rĂ©Ă©quilibrer le propos, la plupart refusĂ©es, le ton gĂ©nĂ©ral de la page est toujours trĂšs favorable au lobbyisme, elle en fait ouvertement l’apologie. D’ailleurs, pour enfoncer le clou, une autre image de caricature a Ă©tĂ© rajoutĂ©e en dĂ©but d’article :

Une encyclopédie doit-elle suivre uniquement la doxa ?

Dans l’interview vidĂ©o de la section prĂ©cĂ©dente, l’interviewer pose une question pertinente : une encyclopĂ©die ne se doit-elle pas de n’apporter que ce qui fait consensus, afin d’Ă©viter de perdre le lecteur en incluant trop d’alternatives ?

Larry Sanger n’est pas dupe et sa rĂ©ponse est trĂšs claire : sur des sujets controversĂ©s, l’encyclopĂ©die doit pouvoir apporter diffĂ©rents points de vue, de la maniĂšre la moins biaisĂ©e possible. Cela, afin de laisser la possibilitĂ© au lecteur de se forger sa propre opinion. En ne suivant que la « doxa », on force un choix, sans d’ailleurs que cela soit explicite pour le lecteur.

Bien sĂ»r, on a tous en tĂȘte les encyclopĂ©dies mythiques des grands Ă©diteurs. De l’EncyclopĂŠdia Universalis Ă  Larousse, et bien sĂ»r les anciennes encyclopĂ©dies comme celle de Diderot et d’Alembert. Et effectivement, on pouvait attendre de ces encyclopĂ©dies « acadĂ©miques » qu’elles n’apportent que le point de vue prĂ©dominant, la doxa ambiante.

Mais Wikipedia a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans un but diffĂ©rent : autres temps, autres mƓurs. D’ailleurs, c’est toujours l’un de ses buts affichĂ©s sur la page d’accueil de l’encyclopĂ©die « participative » : « permettre Ă  tout le monde de contribuer ».

 

Avec le sous-entendu que la pluralitĂ© d’opinion est encouragĂ©e. Et pourtant, ce n’est pas du tout le cas. Ça ne l’est plus. Les enjeux sont bien trop importants. Alors, on laisse croire que « tout le monde peut s’exprimer », tandis que dans les faits et de la bouche mĂȘme de ce fondateur : « il est de plus en plus difficile, voire impossible, de contribuer, mĂȘme sur les sujets les plus anodins ».

Ponzi et création monétaire

Les chaĂźnes de Ponzi

Fabien Olicard est un mentaliste talentueux. Dans une vidĂ©o rĂ©cente, il explique le mĂ©canisme des pyramides de Ponzi. Je ne sais pas s’il a choisi le timing sciemment pour la publication de cette vidĂ©o, mais vu la conjoncture, la coĂŻncidence est particuliĂšrement troublante ! En effet, le systĂšme de crĂ©ation monĂ©taire du systĂšme bancaire est basĂ© sur ce principe. Et non, je n’exagĂšre rien.

 

La création monétaire par le crédit

Les lecteurs de mes livres savent dĂ©jĂ  que, quand vous obtenez un crĂ©dit de votre banque, elle ne vous prĂȘte pas de la monnaie qu’elle a dĂ©jĂ . Elle crĂ©e ce montant sur votre compte par une simple Ă©criture comptable, c’est juste un nombre saisi dans un ordinateur. Cela s’appelle la crĂ©ation monĂ©taire ex-nihilo. Cette crĂ©ation suit un certain nombre de rĂšgles, qu’on ne va pas dĂ©tailler ici.

Mais les intĂ©rĂȘts du crĂ©dit, eux, ne sont pas crĂ©Ă©s. Seul le principal est crĂ©Ă©. Cela signifie que, pour rembourser ces intĂ©rĂȘts, il faut bien aller les chercher quelque part, ailleurs, pour les rembourser. Ailleurs, mais oĂč ? On doit forcĂ©ment ponctionner de la monnaie qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par d’autres crĂ©dits. Or, ces autres crĂ©dits ont Ă©tĂ© octroyĂ©s Ă  d’autres individus ou entreprises, qui, Ă  leur tour, vont avoir bien du mal Ă  rembourser
 leur seule solution est d’aller prendre Ă  leur tour de la monnaie d’autres crĂ©dits, etc. D’oĂč un endettement perpĂ©tuel et croissant de toute la population, y compris des Ă©tats. Et cela, absolument partout dans le monde puisque le systĂšme bancaire fonctionne de cette mĂȘme maniĂšre dans tous les pays Ă  de rares exceptions prĂšs.

Analogie avec Ponzi


Le systĂšme de crĂ©ation monĂ©taire par les banques privĂ©es est donc exactement basĂ© sur le mĂȘme principe qu’une pyramide de Ponzi : celui qui crĂ©e la monnaie s’enrichit constamment sur le dos de ceux pour qui il crĂ©e de la monnaie, et ce de plus en plus puisque ce sont les nouveaux entrants qui doivent fournir aux prĂ©cĂ©dents les intĂ©rĂȘts qu’ils doivent rembourser.

Toute chaĂźne de Ponzi a une fin

Un systĂšme pyramidal de ce type ne peut jamais durer Ă©ternellement dans un monde fini. En effet, pour payer les membres existants, il est nĂ©cessaire de faire entrer de nouveaux membres sans cesse. Lorsqu’il n’y a plus assez de nouveaux entrants pour alimenter les anciens, le chĂąteau de cartes s’effondre par manque de fonds.

C’est exactement ce qui est en train de se produire aujourd’hui avec le systĂšme bancaire. C’est d’ailleurs ce qui aurait dĂ» se produire en 2008 si les Ă©tats un peu partout dans le monde ne s’Ă©taient pas endettĂ©s pour renflouer le systĂšme bancaire en dĂ©route. Pas Ă©tonnant que les intĂ©rĂȘts des crĂ©dits aient Ă©tĂ© ramenĂ©s quasiment Ă  zĂ©ro par les banques centrales dans la dĂ©cennie passĂ©e, on sent bien que la supercherie ne peut plus continuer beaucoup plus longtemps. La Covid-19 est probablement le dernier clou dans le cercueil


Pour aller plus loin


Voici un extrait de mon livre « La monnaie : l’essentiel », dans lequel j’ai utilisĂ© dans les chapitres prĂ©cĂ©dents l’exemple de naufragĂ©s sur une Ăźle utilisant des Ă©meraudes comme monnaie d’Ă©change.

L’intĂ©rĂȘt esclavagiste

Imaginons Ă  nouveau une Ăźle, cette fois avec 10 naufragĂ©s. Au lieu d’Ă©changer des Ă©meraudes, ils font appel Ă  un onziĂšme protagoniste qui se prĂ©tend banquier ; ils le croient, car il a encore sa cravate. Il leur propose de leur crĂ©diter 100 unitĂ©s chacun, ils devront rembourser 10 unitĂ©s tous les mois sur un an, ce qui fera 120 unitĂ©s Ă  rembourser, soit 20 % d’intĂ©rĂȘts. Ils ont envie d’avoir de la monnaie pour leurs Ă©changes, ils acceptent donc la proposition du banquier.

Celui-ci a « oubliĂ© » de leur expliquer que, sur les 12 mensualitĂ©s qu’il va percevoir, les deux premiĂšres sont des intĂ©rĂȘts qu’il va conserver, puis il dĂ©truira les 10 autres, pour dĂ©truire exactement ce qu’il a crĂ©Ă©, c’est-Ă -dire 100 par personne.

ArrĂȘtons-nous quelques instants et calculons :

  • il y a au total 100 unitĂ©s crĂ©ditĂ©es × 10 naufragĂ©s, soit 1 000 unitĂ©s en circulation,
  • il faut rembourser 10 par mois × 12 mois × 10 naufragĂ©s, soit 1 200 unitĂ©s au total au banquier.

Comment est-ce possible ? Il n’y a pas assez d’unitĂ©s en circulation pour rembourser le banquier. Pire encore, Ă  partir du dixiĂšme mois, il n’y aura plus une seule unitĂ© en circulation dans l’Ă©conomie puisque chacun aura remboursĂ© 100, c’est-Ă -dire l’intĂ©gralitĂ© de la monnaie qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e ! Il leur restera Ă  rembourser deux mois Ă  10 par mois soit 200 pour les 10 naufragĂ©s.

Mais on a oubliĂ© tout de mĂȘme un dĂ©tail : le banquier, lui, sera en possession des deux premiĂšres mensualitĂ©s, soit 10×2×10=200. Ce sont les intĂ©rĂȘts qu’il n’a pas dĂ©truits. À partir de ce constat, tout dĂ©pend de ce que le banquier dĂ©cide de faire avec ces 200 unitĂ©s.

Si le banquier dĂ©cide d’utiliser cette monnaie pour se payer Ă  manger grĂące au travail des autres naufragĂ©s, il lui suffit de dĂ©penser tranquillement ces intĂ©rĂȘts pour se nourrir. Il peut alors passer ses journĂ©es dans un hamac au bord de l’eau, cocktails et caviar fournis par sa main-d’Ɠuvre qu’il paye avec les intĂ©rĂȘts qu’il a rĂ©coltĂ©s. Dans ce cas, s’il dĂ©pense tous les intĂ©rĂȘts, il rĂ©injecte 200 unitĂ©s dans l’Ă©conomie, exactement celles qui manquaient pour rembourser tous les crĂ©dits.

MalgrĂ© tout, mĂȘme dans ce scĂ©nario parfait, il n’y a Ă  la fin de l’annĂ©e plus aucune unitĂ© en circulation dans l’Ăźle, car le banquier a dĂ©truit les derniĂšres mensualitĂ©s, comme prĂ©vu. C’est la crise. Chacun est Ă  nouveau obligĂ© de demander un nouveau crĂ©dit au banquier. Et donc de lui servir le caviar pour l’annĂ©e qui vient. Et ceci indĂ©finiment.

L’intĂ©rĂȘt manquant

Nous avons examiné un scénario, mais il en reste deux autres.

Si le banquier dĂ©cide de partir lui-mĂȘme Ă  la pĂȘche pour se nourrir et qu’il conserve ces 200 unitĂ©s dans son coffre, alors effectivement il n’y aura jamais assez de monnaie pour le rembourser. Dans ce cas, les naufragĂ©s n’ont qu’une seule solution pour terminer de rembourser le banquier : faire de nouveaux crĂ©dits, qui incluront donc la fin du remboursement des anciens crĂ©dits. Chaque naufragĂ© devra donc faire un crĂ©dit de 100+20 pour l’annĂ©e suivante, soit 120. Mais cette fois les mensualitĂ©s seront de 12 au lieu de 10. Et dix mois plus tard, il restera alors 24 Ă  rembourser chacun tandis que toute la monnaie aura disparu. On se retrouve ainsi Ă  faire des crĂ©dits de plus en plus gros pour rembourser de plus en plus d’intĂ©rĂȘts.

On se retrouve exactement dans le mĂȘme cas si le banquier dĂ©cide de ne dĂ©penser qu’une partie des intĂ©rĂȘts qu’il a rĂ©coltĂ©s. Il n’y a pas assez de monnaie pour tout rembourser, les naufragĂ©s sont obligĂ©s de faire des crĂ©dits de plus en plus gros au fil du temps.

Dans la rĂ©alitĂ©, comme tous les crĂ©dits ne sont pas octroyĂ©s en mĂȘme temps dans l’Ă©conomie, les acteurs de l’Ă©conomie doivent « piocher » dans les crĂ©dits des autres pour rembourser leurs propres crĂ©dits. Mais cette monnaie manque alors aux autres, qui se trouvent obligĂ©s Ă  leur tour de ponctionner dans la monnaie d’autres crĂ©dits, et ainsi de suite.

Sur les épaules des géants

Chacune des rĂ©alisations de notre temps n’est possible que parce que nous nous sommes inspirĂ©s de ce qu’ont fait nos ancĂȘtres. Inutile de rĂ©inventer la roue. Chaque gĂ©nĂ©ration puise son inspiration dans les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes. Évidemment, s’inspirer des meilleurs de nos prĂ©dĂ©cesseurs est la maniĂšre la plus efficace pour s’amĂ©liorer soi-mĂȘme et transcender leur savoir. D’oĂč le titre de ce billet.

L’Ă©criture et son pendant, la lecture, est un moyen unique de transmission du savoir. Aujourd’hui, nous sommes dans l’immĂ©diatetĂ©, la vidĂ©o, d’autres moyens de transmission. On ne doit pourtant pas nĂ©gliger pour autant ce moyen extrĂȘmement compact et efficace qu’est la communication Ă©crite. Lire des livres est crucial. MalgrĂ© tout, il y a tant Ă  lire ! Trop de livres intĂ©ressants – que dis-je – passionnants ! Difficile de lire tout de qu’on aurait envie de lire.

Je vais donc proposer sur ce blog des rĂ©sumĂ©s de certains livres que j’estime ĂȘtre importants. Cela ne veut pas dire que vous ne devriez pas lire les livres eux-mĂȘmes. J’espĂšre au contraire que cela vous inspirera pour lire davantage !

Pour commencer, j’aimerais vous signaler un excellent rĂ©sumĂ© d’un ouvrage que j’estime fondateur, et qui est pourtant trĂšs rĂ©cent : « Dette : 5000 ans d’histoire » de David Graeber. Vous pourrez trouver ce rĂ©sumĂ© (sous formes de notes) sur le blog de Martouf. Bonne lecture !

Le Président Providentiel en version aérée

Des lecteurs ont trouvé dommage que la mise en page du Président Providentiel soit trop condensée.

Le PrĂ©sident Providentiel en version aĂ©rĂ©e est maintenant disponible sur Lulu. Il fait 278 pages au lieu de 200, et est plus cher, coĂ»ts d’impression oblige. Mais le confort de lecture s’en trouve amĂ©liorĂ©.

Une image vaut mille mots :

À retrouver sur lulu : http://www.lulu.com/shop/denis-la-plume/le-pr%C3%A9sident-providentiel-version-a%C3%A9r%C3%A9e/paperback/product-24359331.html

Et pour le lancement, j’ai diminuĂ© le prix de maniĂšre consĂ©quente (30 %). Sans compter qu’il y a une promo chez Lulu actuellement avec frais de port offert.

De retour sur le réseau privateur

Il y a quelques mois, le « Livre de Visages Privé » a désactivé mon compte sans sommation, et sans explication.

J’avais alors un rĂ©seau de dizaines de groupes et des milliers d’amis. Mais un serveur privĂ© est un serveur privĂ©. Et celui qui possĂšde le serveur a tous les droits. Y compris celui de supprimer tout ce qu’il juge indĂ©sirable sans devoir rendre de comptes Ă  qui que ce soit.

C’est vrai, critiquer ouvertement le rĂ©seau qui nous hĂ©berge ainsi que le Gouvernement avec lequel il s’entend trĂšs bien n’est pas forcĂ©ment une excellente idĂ©e. CrĂ©er un compte sous pseudonyme non plus. Cela fausse toutes les donnĂ©es de son « Big Data » qui est son gagne pain. Mais bien sĂ»r, c’est pour notre bien, pour garantir le bien ĂȘtre de ses utilisateurs. Ce n’est pas du tout une question de gros sous. Pas du tout. Une question reste ouverte : le Livre est-il aussi radical avec les comptes de trolls divers comme ceux de son Gouvernement chĂ©ri ? Pas sĂ»r. Bon.

Aucune importance, en fait : ce sont ses serveurs, ses donnĂ©es, donc ses choix. Nous n’avons rien Ă  dire tant que nous utilisons lesdits serveurs. Libre Ă  tous, pourtant, d’utiliser les nombreuses alternatives libres sur lesquelles je suis disponible et poste rĂ©guliĂšrement. Mais non, personne ne veut faire l’effort, ni mĂȘme se rendre compte du danger. Comme toujours, l’indiffĂ©rence est la pire de nos ennemis.

De toute Ă©vidence, il vaut mieux communiquer lĂ  oĂč se trouve la majoritĂ© que dans le vide intersidĂ©ral. AprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©jectĂ© du Livre, donc, je reviens sous forme d’une page. J’espĂšre durer un peu plus longtemps cette fois-ci. L’inconvĂ©nient Ă©tant qu’une page n’a pas autant d’interactions possibles qu’un compte. Tout est trĂšs bien pensĂ©. Si tu apprĂ©cies ce que je poste, clique sur le logo ci-dessous et suis/aime ma page.